L’Encyclopédie/1re édition/CHERVI
CHERVI, s. m. (Hist. nat. bot.) sisarum, genre de plante à fleurs en rose, disposées en ombelle, & composées de plusieurs pétales soutenues par le calice, qui devient dans la suite un fruit composé de deux semences étroites, renflées & cannelées d’un côté, & unies de l’autre. Ajoûtez au caractere de ce genre, que les racines sont attachées à une sorte de tête comme celle des navets. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)
Chervi, (Matiere medicale & diete.) La racine de chervi est très-douce, & par conséquent très-alimenteuse. On en fait un usage fort commun à titre d’aliment ; on la sert sur les meilleures tables apprêtée de diverses façons. Cette racine passe à juste titre pour fort saine. Voyez Légume & Diete.
Boerhaave la recommande dans les crachemens & les pissemens de sang, & dans les maladies de poitrine qui menacent de la phthisie ; dans la strangurie, le tenesme, la dyssenterie, & la diarrhée : il conseille ses racines dans ces cas, cuites dans le lait, dans le petit-lait, dans les bouillons de viande, & il les fait entrer dans tous les alimens de ces malades.
Les racines de chervi ont passé encore pour apéritives, diurétiques, vulnéraires, excitant la semence, donnant de l’appétit, &c. mais en général on ne se sert presque pas de ces racines comme médicament.
La racine de chervi est une de celles dont M. Margraff a retiré un beau sucre blanc, peu inférieur à celui des cannes à sucre. Voyez Sucre, & l’histoire de l’académie royale des Sciences & Belles-lettres de Berlin.