L’Encyclopédie/1re édition/CÉNACLE

CENCHRUS  ►

CÉNACLE, s. m. (Architecture) du latin cænaculum, lieu où l’on mange ; c’étoit chez les anciens une salle à manger : elle étoit appellée triclinium, c’est-à-dire, lieu à trois lits ; parce que, comme les anciens avoient coûtume de manger couchés, il y avoit au milieu de cette salle une table quarrée longue, avec trois lits en maniere de larges formes, au devant de trois côtés ; le quatrieme côté restant vuide, à cause du jour & du service. Ce lieu chez les grands, étoit dans le logement des étrangers, pour leur donner à manger gratuitement. Il se voit à Rome, près de Saint-Jean de Latran, les restes d’un triclinium ou cénacle, orné de quelques mosaïques, que l’empereur Constantin avoit fait bâtir pour y nourrir des pauvres. (P)

Cénacle, (Théolog.) Notre Sauveur, la veille de sa passion, dit à ses disciples de lui aller préparer à souper dans Jérusalem, & qu’ils y trouveroient un grand cénacle tout disposé, cænaculum grande stratum, une salle à manger, avec les lits de table à l’ordinaire. On a montré à Jérusalem, dans les siecles postérieurs, une salle, qui fut ensuite convertie en église par l’impératrice Hélene, où l’on prétendoit que notre Sauveur avoit fait son dernier souper, & avoit institué l’Eucharistie ; mais on a raison de douter que cette salle se soit garantie de la ruine de Jérusalem par les Romains. Calmet, Diction. de la Bibl. (G)