L’Encyclopédie/1re édition/BRUYERE

BRUYERE, s. f. (Hist. nat. bot.) erica, genre de plante à fleur monopétale en forme de cloche ; il sort du fond du calice de la fleur un pistil, qui devient dans la suite un fruit ordinairement arrondi : ce fruit s’ouvre en quatre parties ; il est le plus souvent partagé en quatre loges, & il renferme des semences fort petites pour l’ordinaire. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

L’erica vulgaris glabra, C. B. Pin. a la décoction diurétique. Matthiole prétend qu’elle brise le calcul, lorsqu’on la prend soir & matin trois heures avant les repas, à la dose de cinq onces ; il ajoûte que son effet réussit mieux si l’on se baigne plusieurs jours de suite dans cette décoction, après en avoir usé intérieurement pendant trente jours.

Rondelet, au rapport de Clusius, employoit l’huile de ses fleurs pour les dartres du visage.

Le suc de bruyere, ou l’eau distillée de ses fleurs, dissipe la rougeur des yeux, & en fait cesser les douleurs.

Tabernæmontanus assûre que la fomentation de ses fleurs calme la goutte. Le bain de vapeur avec les feuilles & les fleurs de la même plante, produit le même effet. Tournefort, Hist : des Plantes. (N)

Bruyere, en terme de Vergettier, est un petit arbrisseau dont les rameaux sont petits & très-souples ; c’est pour cela qu’on l’appelle scopa, c’est-à-dire ballet, en Italie où il est très-commun, & d’où les marchands Vergettiers de Paris le tirent, comme le meilleur qui soit à leur usage.