L’Encyclopédie/1re édition/BORDÉE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 333).
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BORDÉE, s. f. (Marine.) c’est le cours d’un vaisseau, ou la route qu’il fait sur une aire de vent lorsqu’il a changé ou reviré de bord, jusqu’à ce qu’il change de bord & qu’il revire de nouveau. Lorsque le vent est contraire à la route qu’on veut faire, on fait des bordées pour s’élever & s’approcher le plus près du verit que l’on peut. Voyez Bord sur bord & De bord à bord.

Faire diverses bordées, courir plusieurs bordées, c’est-à-dire virer & revirer souvent.

Courir à la même bordée, c’est-à-dire courir encore du même côté que l’on a couru : c’est aussi courir à la même aire de vent qu’un autre vaisseau.

Venir à sa bordée d’un parage à un autre, c’est-à-dire y venir à la bouline sans changer les voiles & sans revirer.

Courir à petites bordées, c’est ne pas courir loin d’un côté & d’autre.

On dit : bonne bordée, mauvaise bordée.

Faire la grande bordée ; c’est lorsqu’étant dans une rade on y veut faire le quart, comme si on étoit à la mer.

Faire la petite bordée ; c’est lorsque dans une rade on partage les quarts en deux parties, pour faire le service ou le quart.

Bordée de canon, (Marine.) c’est l’artillerie qui est dans les sabords de l’un ou de l’autre côté.

Envoyer la bordée, donner la bordée ; c’est tirer sur un autre vaisseau tous les canons qui sont dans l’un ou l’autre côté du navire. (Z)