L’Encyclopédie/1re édition/BILIAIRE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 252-253).

BILIAIRE, adj. en Anatomie, nom d’un conduit qu’on appelle aussi hépatique, voyez Hépatique : il est enveloppé avec la veine-porte dans un faisceau commun de nerfs & de petites membranes. Il est fait de diverses tuniques, l’externe, ensuite la cellulaire, dans laquelle rampent de petits vaisseaux qui partent des petits troncs voisins des arteres & des veines. Les fibres transverses dont parle Glisson, se dérobent presqu’à la vûe. La membrane interne est veloutée & semblable en général à la tunique réticulaire de la vésicule du fiel. Son tronc droit & antérieur est placé auprès de la veine-porte. Il monte en-devant, & au-delà de la division de la veine-porte ; il se divise lui-même en deux rameaux, dont l’un à droit, l’autre à gauche, accompagnent toûjours la veine-porte, & donnent des rejettons qui escortent ses petits rameaux jusqu’à la fin & jusques dans les membranes des ligamens & de la vésicule du fiel, toûjours enveloppés de la membrane de Glisson, de laquelle tous les vaisseaux du foie tirent une membrane propre & commune. C’est pourquoi s’il y a cinq branches de la veine-porte, il y en a autant des principaux rameaux des pores biliaires. Haller, comment. Boerh.

Les pores biliaires, sont des canaux qui ont leur source dans les glandes du foie ; ils s’unissent en plusieurs troncs d’une grandeur égale aux branches hépatiques, & les accompagnent toutes à travers la substance entiere du foie, enveloppés dans la même capsule que la veine-porte.

Ces branches sont grandes comme une paille de froment ; les plus grandes le sont assez pour contenir le petit doigt : on les peut distinguer de la veine-porte par ce qu’elles contienent ; elles sont toûjours pleines de bile. Outre la capsule qui leur est commune avec la veine-porte, chacune d’elles a une tunique épaisse & blanche, qui lui est propre, comme l’enveloppe musculeuse d’une artere.

Sur le côté concave du foie se rencontrent diverses ramifications, dont un seul tronc est formé : on le nomme aussi le canal ou proprement le pore biliaire ; il est de la grosseur d’une plume d’oie : il rencontre à deux pouces en descendant le conduit cystique, & forme avec lui ce que nous appellons ductus communis, qui descendant en ligne perpendiculaire d’environ quatre pouces, va se décharger dans le duodenum au moyen d’une insertion oblique, & souvent par la même ouverture que le conduit pancréatique.

Le pore biliaire communique avec la vésicule du fiel par un conduit que le docteur Glisson a le premier décrit ; Blaise & Perrault en ont parlé dans la suite : le dernier l’a nommé le conduit cyst-hépatique ; Verheyen en remarqua deux, trois ou quatre en des bœufs, & l’on dit qu’on a trouvé pareille chose dans un chien. V. Conduit cyst-hépatique. Quant à l’homme, les plus habiles anatomistes avouent n’avoir jamais rien apperçû de pareil. (L)