L’Encyclopédie/1re édition/BALLADE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 2p. 39).
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* BALLADE, s. f. (Belles-Lettres.) piece de vers distribuée ordinairement en trois couplets, tous les trois de même mesure & sur les mêmes rimes masculines & féminines, assujettie à un refrein qui sert de dernier vers à chaque couplet, & terminée par un envoi ou adresse qui doit aussi finir par le refrein. Le nombre des vers du couplet n’est point limité. Ce sont ou des quatrains, ou des sixains, ou des huitains, ou des dixains, ou des douzains ; l’envoi est ordinairement de quatre ou de cinq vers, mais quelquefois tous féminins. Voilà du moins les lois auxquelles Jean Marot s’est conformé dans ses trois ballades d’amour, dont les deux dernieres sont excellentes ; elles sont de vers de dix syllabes ; c’est la mesure affectée à cette sorte d’ouvrage : il y a cependant des ballades en vers de huit syllabes. On ne fait plus guere de ballades, & je n’en suis pas trop surpris ; la ballade demande une grande naïveté dans le tour, l’esprit, le style, & la pensée, avec une extrème facilité de rimer. Il n’y a presque que la Fontaine qui, réunissant toutes ces qualités, ait su faire des ballades & des rondeaux depuis Clément Marot.