L’Encyclopédie/1re édition/ASSIENNE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 768).

* ASSIENNE, (PIERRE), ou PIERRE D’ASSO, assius lapis, (Hist. nat.) il est fait mention de cette pierre dans Dioscoride, dans Pline & dans Galien. Celui-ci dit qu’elle a été ainsi nommée d’Assos, ville de la Troade, dans l’Asie mineure ; qu’elle est d’une substance spongieuse, légere & friable ; qu’elle est couverte d’une poudre farineuse, qu’on appelle fleur de pierre d’asso ; que les molécules de cette fleur sont très-pénétrantes ; qu’elles consument les chairs ; que la pierre a la même vertu, mais dans un moindre degré ; que la fleur ou farine est encore digestive & préservative comme le sel ; qu’elle en a même le goût, & qu’elle pourroit bien être formée des vapeurs qui s’élevent de la mer, & qui déposées dans les rochers, s’y condensent & dessechent. Voyez Gal. de sympt. med. fac. lib. jx. Dioscoride ajoûte qu’elle est de la couleur de la pierre ponce ; qu’elle est parsemée de veines jaunes ; que sa farine est jaunâtre ou blanche ; que mêlée de la résine de térébenthine ou de goudron, elle résout les tubercules. Voyez lib. V. cap. cxlij. les autres propriétés que cet auteur lui attribue. Pline répete à peu-près les mêmes choses ; on l’appelle, selon lui, sarcophage, de σάρξ, chair, & de φάγω, je mange ; parce qu’elle consume, dit-il, les substances animales en quarante jours, excepté les dents.