L’Encyclopédie/1re édition/ASCÉTIQUE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 750).
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ASCÉTIQUE, adj. qui concerne les Ascetes. On a donné ce titre à plusieurs livres de piété qui renferment des exercices spirituels, tels que les ascétiques ou traité de dévotion de S. Basile, évêque de Césarée en Cappadoce. Dans les bibliotheques on range sous le titre d’ascétiques tous les écrits de Théologie mystique : on dit aussi la vie ascétique, pour exprimer les exercices d’oraison & de mortification que doit pratiquer un religieux. Voyez Mystique.

La vie ascétique des anciens fideles consistoit, selon M. Fleury, à pratiquer volontairement tous les exercices de la pénitence. Les Ascetes s’enfermoient d’ordinaire dans des maisons, où ils vivoient en grande retraite, gardant la continence, & ajoûtant à la frugalité chrétienne des abstinences & des jeûnes extraordinaires. Ils pratiquoient la xérophagie ou nourriture seche, & les jeûnes renforcés de deux ou trois jours de suite, ou plus longs encore. Ils s’exerçoient à porter le cilice, à marcher nuds piés, à dormir sur la terre, à veiller une grande partie de la nuit, lire assiduement l’Ecriture-sainte, & prier le plus continuellement qu’il étoit possible. Telle étoit la vie ascétique : de grands évêques & de fameux docteurs, entre autres Origene, l’avoient menée. On nommoit par excellence ceux qui la pratiquoient, les élus entre les élus, ἐκλεκτῶν ἐκλεκτότεροι. Clément Alexandrin, Eusebe, hist. lib. VI. c. iij. Fleury, mœurs des Chrétiens, II. part. n°. 26. Bingham, orig. eccles. lib. VII. c. j. §. 6. (G)