L’Encyclopédie/1re édition/ARVALES

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 745-746).
ARVE  ►

ARVALES, (Freres) (Hist. anc.) c’étoient des prêtres dans l’ancienne Rome, qui assistoient ou qui servoient aux sacrifices des ambarvales, que l’on offroit tous les ans à Cérès & à Bacchus, pour la prospérité des fruits de la terre, c’est-à-dire, du blé & de la vigne. Voyez Ambarvales, &c.

Ce mot est originairement latin, & il est formé d’arvum, champ ; à cause que dans leurs cérémonies, ils alloient en procession autour des champs ; ou selon Aulu-Gelle, à cause qu’ils offroient des sacrifices pour la fertilité des champs. D’autres disent que c’étoit parce qu’ils étoient nommés arbitres de tous les différends qui avoient rapport aux limites des champs & aux bornes des terreins.

Ils furent institués par Romulus au nombre de douze ; ils étoient tous des personnes de la premiere distinction, le fondateur lui-même ayant été de ce corps ; ils composoient un collége appellé collegium fratrum arvalium. Voyez Collége.

La marque de leur dignité étoit une guirlande composée d’épis de blé, attachée avec un ruban blanc, que Pline dit avoir été la premiere couronne qui fut en usage à Rome. Voyez Couronne.

Selon Fulgentius, Acca Laurentia, nourrice de Romulus, fut la premiere fondatrice de cet ordre de prêtres : il paroît qu’elle eut douze fils, qui avoient coûtume de marcher devant elle en procession au sacrifice, l’un desquels étant mort, Romulus, en faveur de sa nourrice, promit d’en prendre la place : & c’est de-là, dit-il, que vient ce sacrifice, le nombre de douze & le nom de freres. Pline (liv. XVII. c. 2.) semble faire entendre la même chose, quand il dit que Romulus institua les prêtres des champs, suivant l’exemple d’Acca Laurentia sa nourrice.