L’Encyclopédie/1re édition/COURONNE
COURONNE, s. f. en Géométrie, est un plan terminé ou enfermé par deux circonférences paralleles de cercles inégaux, ayant un même centre, & qu’à cause de cela on appelle cercles concentriques. On a la surface de la couronne, en multipliant sa largeur par la longueur de la circonférence moyenne arithmétique entre les deux circonférences qui la terminent, c’est-à-dire que si l’on veut mesurer la couronne dont la largeur est AB, (fig. 11. Géom.) & qui est terminée par les cercles dont les rayons sont CA & CB, il faut prendre le produit de la largeur AB & de la circonférence décrite du centre C par le point de milieu D de la largeur AB. La démonstration en est bien simple ; soit a le rayon du grand cercle, c sa circonférence, sera son aire ; soit r le rayon du petit cercle, ou sera son aire ; donc la différence des deux aires, c’est-à-dire la surface de la couronne . Or , & la circonférence dont le rayon est CD, a pour expression . Donc, &c. (O)
Couronne boréale, en Astronomie, est une constellation de l’hémisphere septentrional, où il y a 8 étoiles selon le catalogue de Ptolomée, autant dans celui de Tychobrahé, & 21 selon le catalogue Britannique, &c. (O)
Couronne méridionale, (Astronomie.) constellation de l’hémisphere méridional, composée de 13 étoiles. (O)
Couronnes de couleurs, (Physique.) ou anneaux colorés qu’on voit autour des astres ; on les appelle autrement & plus communément halos. Voy. Halo. (O)
Couronne impériale, (Hist. nat. bot.) corona imperialis, genre de plante dont les fleurs sont disposées, pour ainsi dire, en couronne surmontée d’un bouquet de feuilles, ce qui a fait donner le nom de couronne impériale à cette plante. Chaque fleur est liliacée & faite, pour ainsi dire, en forme de cloche, & composée de six pétales ; le pistil qui occupe le milieu de la fleur devient dans la suite un fruit garni d’ailes longitudinales, & divisé en trois loges, & il renferme des semences applaties, placées les unes sur les autres. Ajoutez au caractere de ce genre, que la racine est composée de tuniques, & fibreuse dans sa partie inférieure. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)
Couronne impériale, (Matiere med.) Toutes les parties de cette plante sont vénéneuses, mais surtout sa racine, qui est un bulbe ou oignon, qui, selon Wepfer, pris intérieurement, produit les mêmes effets que la ciguë. Voyez Cigue.
Cette racine est estimée résolutive : elle entre dans l’emplâtre diabotanum de Blondel.
Couronne, s. f. (Hist. anc. & mod.) marque de dignité, ornement que les rois & les grands mettent sur leur tête pour marquer leur pouvoir, & qu’on regarde aussi comme un symbole de victoire, de joie. Voyez Roi.
L’antiquité la plus réculée ne défera les couronnes qu’à la divinité. Bacchus, si l’on en croit Pline, s’en para le premier après la conquête des Indes. Pherecydes, cité par Tertullien, de coronâ, rapporte l’origine des couronnes à Saturne ; Diodore l’attribue à Jupiter après sa victoire sur les Titans ; Fabius Pictor à Janus, & dit que cet ancien roi d’Italie s’en servit le premier dans les sacrifices. Léon l’Egyptien assûre qu’Isis se couronna la premiere d’épis de blé, parce qu’elle avoit appris aux hommes l’art de le semer & de le cultiver.
La plûpart des auteurs conviennent que la couronne étoit dans son origine, plutôt un ornement du sacerdoce que de la royauté ; les souverains la prirent ensuite, parce qu’alors ces deux dignités, du sacerdoce & de l’empire, étoient réunies.
Les premieres couronnes n’étoient qu’une bandelette nommée diadème, dont on se ceignoit la tête, & qu’on lioit par-derriere, comme on le voit aux têtes de Jupiter, des Ptolomées, & des rois de Syrie, sur les médailles.
Quelquefois on les faisoit de deux bandelettes, ensuite on prit des rameaux de différens arbres, auxquels on ajoûta des fleurs.
Tertullien, de coronâ, écrit que selon Claudius Saturninus il n’y avoit aucune plante dont on n’eût fait des couronnes. Celle de Jupiter étoit de fleurs ; elle est souvent de laurier sur les médailles. Celle de Junon, de vigne ; celle de Bacchus, de pampre & de raisin, de branches de lierre chargées de fleurs & de fruits ; celles de Castor, de Pollux, & des fleuves, de roseaux ; celle d’Apollon, de roseaux ou de laurier ; celle de Saturne, de figues nouvelles ; celle d’Hercule, de peuplier ; celle de Pan, de pin ou d’hyeble ; celle de Lucine, de dictame ; celles des heures, de fruits propres à chaque saison ; celles des graces, de branches d’olivier, aussi-bien que celle de Minerve ; celle de Venus, de roses ; celle de Cerès, d’épis aussi-bien que celle d’Isis ; celles des Lares, de noyer ou de romarin, en quoi l’on suivoit l’opinion commune dans le paganisme, que ces arbres ou plantes étoient particulierement consacrés à ces divinités. Voyez Guirlande.
Non-seulement les couronnes furent employées pour décorer les statues & désigner les images des dieux, pour les prêtres dans les sacrifices, pour marquer l’autorité dans les prêtres & les souverains, mais on couronnoit encore les autels, les temples, les portes des maisons, les vases sacrés, les victimes, les navires, &c. On couronnoit aussi les poëtes, ceux qui remportoient la victoire dans des jeux solennels, les gens de guerre qui se distinguoient par quelque exploit. Voyez Olympiques.
Quelques auteurs concluent de certains passages d’Eusebe de Césarée, que les évêques portoient autrefois des couronnes.
On trouve sur les médailles quatre sortes de couronnes propres aux empereurs Romains ; 1°. une couronne de laurier ; 2°. une couronne rayonnée ; 3°. une couronne ornée de perles, & quelquefois de pierreries ; 4°. une espece de bonnet à-peu-près semblable à un mortier ou bonnet, tel que les princes de l’empire le mettent sur leur écu.
Jules César obtint la permission du sénat de porter la premiere, à cause, dit-on, qu’il étoit chauve ; ses successeurs l’imiterent. La couronne radiale n’étoit accordée aux princes qu’après leur mort ; mais Néron la prit de son vivant. On les voit sur les médailles avec la couronne perlée ; mais Justinien est le premier qui ait porté celle de la quatrieme espece, que Ducange nomme camelancium, & qu’on a confondu avec le mantelet, qu’on appelle camail, à cause de la ressemblance de ce mot, quoique l’un soit fait pour couvrir les épaules, & l’autre pour couvrir la tête.
La couronne papale est composée d’une tiare & d’une triple couronne qui l’environne ; elle a deux pendans, comme la mitre des évêques. Voyez Tiare & Pape.
La couronne impériale est un bonnet ou tiare avec un demi-cercle d’or qui porte la figure du monde, cintré & somme d’une croix.
La couronne du roi d’Angleterre est rehaussée de quatre croix, de la façon de celle de Malte, entre lesquelles il y a quatre fleurs-de lis ; elle est couverte de quatre diadèmes, qui aboutissent à un petit globe surmonté d’une croix.
Celle du roi de France est un cercle de huit fleurs-de-lis, cintré de six diadèmes qui le ferment, & qui portent au-dessus une double fleur-de-lis qui est le cimier de France. Quelques-uns prétendent que Charles VIII. est le premier qui ait pris la couronne fermée, lorsqu’il eut pris la qualité d’empereur d’Orient, en 1495 ; cependant l’on voit dans les cabinets des curieux, des écus d’or & autres monnoies du roi Louis XII. successeur de Charles VIII. où la couronne n’est point fermée. Il paroît donc qu’on pourra rapporter cet usage à François I. qui ne vouloit céder en rien à Charles-Quint & à Henri VIII. qui avoient pris la couronne fermée.
Celles des rois de Portugal, de Danemark, & de Suede, ont des fleurons sur le cercle, & sont fermées de cintres avec un globe croisé sur le haut. La couronne des ducs de Savoie, comme rois de Chypre, avoit des fleurons sur le cercle, étoit fermée de cintres, & surmontée de la croix de S. Maurice sur le bouton d’en-haut : celle du grand duc de Toscane est ouverte, à pointes mêlées de grands trefles sur d’autres pointes, avec la fleur-de-lis de Florence au milieu.
Celle du roi d’Espagne est rehaussée de grands trefles refendus, que l’on appelle souvent hauts fleurons, & couverte de diadèmes aboutissans à un globe surmonté d’une croix.
La noblesse sur ses armoiries porte aussi des couronnes, qu’on appelle couronnes de casques ou couronnes d’écussons. Elles sont de différentes formes, selon les divers degrés de noblesse ou d’illustration. On en distingue de cinq sortes principales : 1°. la couronne ducale, toute de fleurons à fleurs d’ache ou de persil : 2°. la couronne de marquis, qui est de fleurons & de perles mêlées alternativement : 3°. celle de comte, composée de perles sur un cercle d’or : 4°. celle de vicomte est aussi un cercle, avec neuf perles entassées de trois en trois : 5°. celle de baron, qui est une espece de bonnet avec un colier de perles en bandes.
Mais tout cela varie & pour la forme des fleurons & pour le nombre des perles, suivant les différentes nations ; & même, à l’exception des couronnes des ducs & pairs, les autres sont ordinairement au choix de ceux qui les mettent sur le timbre de leurs armes. A Venise, les nobles ne mettent aucune couronne sur leurs armes ; celles du doge seul sont surmontées du bonnet ducal : à Genes, les vingt-huit familles principales portent sur leurs armoiries la couronne ducale : à Rome, nul cardinal, quoique prince, n’en met aucune sur son écusson. Au reste, toutes ces couronnes de la noblesse sont ouvertes, même celles des princes du sang en France, qui sont composées d’un cercle d’or surmonté de fleurs-de-lis. Le dauphin portoit autrefois une couronne rehaussée de fleurs-de-lis, & fermée de deux cercles en croix avec une fleur-de-lis au sommet : maintenant elle est fermée par quatre dauphins, dont les queues aboutissent à un bouton qui soûtient la fleur-de-lis à quatre angles.
Les Romains avoient diverses couronnes pour récompenser les exploits militaires. La couronne ovale qui étoit la premiere, étoit faite de myrthe ; on la donnoit aux généraux qui avoient vaincu des esclaves ou d’autres ennemis, peu dignes d’exercer la valeur romaine, & à qui on décernoit les honneurs du petit triomphe appellé ovation. Voyez Ovation.
La seconde étoit la navale ou rostrale, qui étoit un cercle d’or relevé de proues & de poupes de navires, qu’on donnoit au capitaine ou soldat, qui le premier avoit accroché ou sauté dans un vaisseau ennemi. Voyez Rostral & Naval.
La troisieme nommée vallaire ou castrense, étoit aussi un cercle d’or relevé de paux ou pieux, que le général donnoit au capitaine ou soldat qui avoit franchi le premier le camp ennemi, & forcé la palissade.
La quatrieme appellée murale, étoit un cercle d’or surmonté de creneaux ; elle étoit le prix de la bravoure de celui qui avoit monté le premier sur la muraille d’une ville assiégée, & y avoit arboré l’étendart : c’est aussi sur les médailles l’ornement des génies & des déités qui protégeoient les villes, & en particulier de Cybele.
La cinquieme appellée civique, faite d’une branche de chêne verd, s’accordoit à un citoyen qui avoit sauvé la vie à un autre dans une bataille ou un assaut. Voyez Civique.
La sixieme étoit la triomphale, faite de branches de laurier ; on l’accordoit au général qui avoit donné quelque bataille ou conquis quelque province : mais l’an 569 de Rome, le consul Claudius Pulcher introduisit l’usage de dorer le cercle de la couronne ; bientôt elles furent converties en or massif. Les Grecs en décernerent une à T. Quintius Flaminius. Voyez Triomphe.
La septieme étoit l’obsidionale ou graminée, parce qu’elles se faisoit de gramen, ou des herbes qui se trouvoient dans la ville ou le camp assiégé ; elle étoit décernée aux généraux qui avoient délivré une armée ou une ville romaine assiégée des ennemis, & qui les avoient obligés à décamper.
La huitieme étoit aussi une couronne de laurier, que les Grecs donnoient aux athletes, & les Romains à ceux qui avoient ménagé ou confirmé la paix avec les ennemis : c’étoit la moins estimée. C’est une chose digne de remarque, que chez les Romains, qui connoissoient, dit-on, la véritable gloire, celle d’avoir donné la paix à son pays, fût la moindre de toutes.
Chez les Romains on donnoit encore une couronne ou bandelette de laine aux gladiateurs qu’on mettoit en liberté. Tout le monde sait que les anciens, dans les sacrifices, se couronnoient d’ache, d’olivier, de laurier ; qu’ils portoient dans leurs festins & autres parties de plaisir, des chapeaux de lierre, de mirte, de roses, &c. mais que dans les funérailles ils ne portoient que des couronnes de ciprès.
Le P. Daniel dit que S. Louis dégagea à ses frais la couronne d’épines de N. S. qui avoit été engagée par Baudouin, empereur de Constantinople, pour une très-grosse somme d’argent, & qu’il la fit transporter en France avec beaucoup de pompe & de cérémonie. On la garde encore aujourd’hui dans la Sainte-Chapelle. L’auteur de l’histoire de S. Louis assûre qu’elle subsistoit de son tems, & que les épines en étoient toûjours vertes. Quelques auteurs après Clément Alexandrin, prétendent qu’elle étoit de ronce, ex rubo ; d’autres, qu’elle étoit de nerprun, ex rhamno ; d’autres, d’épine blanche ; & d’autres, de jonc marin.
On prétend que ce mot couronne vient de corne parce que les couronnes anciennes étoient en pointe, & que les cornes étoient des marques de puissance, de dignité, de force, d’autorité, & d’empire ; & dans la sainte Ecriture, les mots de cornu, & cornua sont souvent pris pour la dignité royale : delà vient que corne & couronne en hébreu sont expliqués par le même mot. Charles Pascal a donné un traité particulier des couronnes. Baudelot, dans son histoire de Ptolomée Auletes, a fait beaucoup de remarques qui avoient échappé à Pascal. Nous avons de M. Ducange une savante & curieuse dissertation sur les couronnes de nos rois ; & d’un Allemand nommé Shmeizelle, un traité sur les couronnes royales tant anciennes que modernes.
Couronne royale, Couronne électorale, |
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Voyez |
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Royal. Électoral. |
Couronne se dit aussi de la tonsure cléricale, qui est la marque & le caractere des ecclésiastiques. Voyez Tonsure. C’est un petit rond de cheveux qu’on rase au sommet de la tête, & qui est plus ou moins grand, selon la qualité des ordres qu’on a reçus : celle des clercs est la plus petite, celle des prêtres & des moines est la plus grande. Voyez Ordre.
La couronne cléricale n’étoit autrefois qu’un tour de cheveux qui représentoit véritablement une couronne : on le remarque aisément dans plusieurs statues & autres monumens anciens. Quelques religieux la portent encore ainsi, comme ceux de saint Dominique & de saint François. Chambers. & Trév.
Couronne, (Hist. mod.) ordre de la couronne royale, ou ordre de la couronne, ou les chevaliers Frisons ou de Firse ; il y en a qui prétendent que cette institution est imaginaire ; d’autres la datent de l’an 802, & disent que les chevaliers portoient une couronne en broderie d’or sur un habit blanc.
Ordre de la couronne (autre), institué par Enguerrand VII. sire de Couci & comte de Soissons. On a plusieurs monumens de sa réalité, mais aucun de ses statuts.
Couronne, en termes d’Architecture, est le plus fort membre quarré d’une corniche à qui on a donné ce nom, parce qu’il couronne non-seulement la corniche, mais encore l’entablement & l’ordre entier.
Les François l’appellent larmier, & nos ouvriers gouttiere ; parce que sa grande saillie garantit l’édifice des injures de la pluie. Voyez Larmier.
Il y en a d’autres qui l’appellent corniche, parce qu’il en forme le principal membre. Vitruve employe souvent le mot corona, pour désigner toute la corniche. Voyez Corniche. (P)
Couronne, (ouvrage à) Voyez Ouvrage à Couronne.
Couronne, en Musique, autrement Point de repos, est une espece de C renversé avec un point dans le milieu, qui se fait ainsi . Quand il est dans toutes les parties sur la note correspondante, c’est la marque d’un repos général : on doit arrêter-là la mesure, & souvent même on peut, si l’on veut, finir par cette note. Ordinairement la partie principale fait quelque passage à sa volonté, que les Italiens appellent cadenza, sur l’harmonie de cette note, pendant que toutes les autres s’arrêtent sur le son qui leur est marqué : mais si la couronne est sur la note finale d’une seule partie, alors on l’appelle en françois point d’orgue, & elle marque qu’il faut continuer le son de cette note, jusqu’à ce que les autres parties soient arrivées à leur conclusion naturelle. On s’en sert aussi dans les canons, pour marquer l’endroit où toutes les parties peuvent s’arrêter quand on veut finir. V. Repos, Canon, Point d’Orgue. (S)
Couronne, (Comm.) monnoie d’argent d’Angleterre, au titre de dix deniers vingt-un grains, vaut cinq livres quinze sous onze deniers de France ; il y a des demi-couronnes, des quarts.
Couronne, (Comm.) monnoie d’argent de Danemark, qui vaut trente-trois sous lubs d’Hambourg, le sou lubs évalué à un denier un cinquieme, argent de France ; ce qui fait 39 den. & , ou 3 sous 3 den. & .
Couronne, (Fauconnerie.) c’est le duvet qui est autour du bec de l’oiseau, à l’endroit où il se joint à la tête.
Couronne, (greffer en) Jard. voyez Greffer.
Couronne, (Maréchall.) c’est la partie la plus basse du paturon du cheval, qui regne le long du sabot, se distingue par le poil, joint & couvre le haut du sabot. Atteinte à la couronne ; crapaudine à la couronne. Voyez Atteinte & Crapaudine.
Couronne est aussi une marque qui demeure à un cheval, qui s’est si fort blessé au genou par chûte ou autrement, que le poil en est tombé. Trév. (V)
Couronne ou Coronaire, partie du moulin à tordre le fil & à ovaler la soie. Voyez Moulin & Ovale.
Couronne, terme de Couverturier, marques qui se font à l’aiguille aux quatre coins des couvertures. Ce nom leur vient de leur figure. Les couronnes sont le dernier travail de la couverture.
Couronne, (Rubannier.) est une piece de l’ourdissoir rond, assez ressemblante à une petite table ronde à trois piés : ces trois piés sont disposés de façon qu’ils en supposent un quatrieme, qui n’y est cependant pas. On va voir pourquoi il manque : comme il faut que l’extrémité de ces piés entre dans les trous des traverses de la lanterne, le quatrieme pié y nuiroit s’il y étoit, puisqu’il empêcheroit le passage de la corde du blin. La couronne a un trou au centre de sa petite table, où entre le bout de la broche de l’arbre du moulin : par ce moyen cet arbre est fixé, & ne peut varier d’aucun côté ; ce qui fait que l’ourdissoir tourne parfaitement rond, ce qui est d’une nécessité absolue.
Couronne, terme de Tourneur, piece qui s’ajuste à l’extrémité de l’arbre du tour figuré, & qui par ses creux & ses reliefs, fait avancer & reculer cet arbre selon sa longueur, par le moyen d’un ressort ; ensorte que l’outil creuse plus ou moins la piece que l’on tourne, & forme sur cette même piece des creux ou des reliefs dépendans de ceux de la couronne : celle-ci fait dans le sens de la longueur de l’axe du tour, à-peu-près les mêmes effets que la piece appellée rosette produit dans le sens perpendiculaire à l’axe. Voyez Tour figuré, Rosette. Article de M. de la Condamine.
Couronne, (Verrerie.) calote ou voûte ; partie du fourneau de verrerie. Voyez Verrerie.