L’Encyclopédie/1re édition/ARCHICHAPELAIN

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 613).

ARCHICHAPELAIN, s. m. (Hist. mod. ecclés.) Sous la seconde race des rois de France, le titre d’archichapelain étoit consacré à signifier celui qui avoit la conduite de la chapelle du palais. Son autorité étoit fort grande sur tout ce qui pouvoit concerner les affaires ecclésiastiques. Il étoit dans le conseil comme le médiateur entre le roi & les évêques. Souvent il décidoit les contestations, & ne rapportoit au roi que les plus considérables. Il paroît aussi par les monumens de ce tems-là, qu’on le nommoit grand chapelain, souverain chapelain, quelquefois simplement chapelain & garde ou primicier du palais. Les papes lui donnoient aussi quelquefois le titre & les fonctions d’apocrisiaire auprès de nos rois. V. Apocrisiaire.

Cette fonction fut d’abord exercée par des abbés, particulierement par Fulrad, abbé de saint Denys, sous le regne de Pepin, & ensuite par des évêques. L’archichapelain étoit alors en même tems assez souvent chancelier, ou comme on disoit alors, notaire du roi. Sous la troisieme race il n’est plus fait mention d’archichapelain, mais de chapelain, de confesseur, d’aumônier, & enfin de grand aumônier. V. Grand Aumonier. Thomassin, Disciplin. eccles. part. III. liv. I. ch. ljv. & part. IV. liv. I. ch. lxxviij.