L’Encyclopédie/1re édition/ANOMÉENS, ou DISSEMBLABLES

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 488).
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ANOMÉENS, ou DISSEMBLABLES, adj. pris sub. (Théol.) dans l’Histoire ecclésiastique, nom qu’on donna dans le IVe siecle aux purs Ariens, parce qu’ils enseignoient que Dieu le fils étoit dissemblable, ἀνόμοιον, à son pere en essence & dans tout le reste.

Ils eurent encore différens noms, comme d’Aëtiens, d’Eunomiens, &c. qu’on leur donna à cause d’Aëtius & d’Eunomius leurs chefs. Ils étoient opposés aux semi-Ariens, qui nioient à la vérité la consubstantialité du Verbe, c’est-à-dire l’unité de nature du Verbe avec le Pere, mais non pas toute ressemblance. Voyez Arien, Semi-Arien.

Ces variations firent que ces hérétiques ne s’attaquerent pas moins vivement entr’eux qu’ils avoient attaqué les Catholiques ; car les semi-Ariens condamnerent les Anoméens dans le concile de Seleucie, & les Anoméens à leur tour condamnerent les semi-Ariens dans les conciles de Constantinople & d’Antioche, en effaçant le mot ὁμοούσιος de la formule de Rimini & de celle d’Antioche, & protestant que le Verbe avoit non-seulement une différente substance, mais encore une volonté différente de celle du Pere. V. Homoousios, liv. II. Sozomene, liv. IV. Théodoret, liv. IV. (G)