L’Encyclopédie/1re édition/ANCHE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 439).
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ANCHE, s. m. c’est le conduit quarré par lequel la farine passe dans la huche du moulin. V. Moulin à farine.

ANCHE, s. f. en Lutherie, petite machine de canne, de léton, de bois, ou de toute autre matiere, d’une ou de plusieurs parties, qu’on adapte à des instrumens à vent, & qui les fait résonner, en portant une ligne d’air contre la surface du tuyau, que cette ligne d’air rase en vibrant comme une corde, dont le poids de l’atmosphere seroit le poids tendant, & qui auroit la longueur du tuyau. Voy. Instrument de musique. Ce qui fera résonner un instrument à vent, & ne formera pas avec lui un tout, pourra s’appeller anche. Sans l’anche. la colonne d’air qui remplit l’instrument seroit poussée toute entiere à la fois, & il n’y auroit point de son produit. Les anches d’orgue sont des pieces de cuivre de la forme d’un cylindre concave qui seroit coupé en deux par un plan qui passeroit par son axe. Voyez A & C, fig. 53. Pl. d’Orgue. La partie inférieure de l’anche est relevée ; ensorte que quand elle est appliquée sur un plan, le passage à l’air soit entierement fermé de ce côté. On les forme sur l’étampoir. V. Étampoir. Aux trompettes dont les anches sont la bouche, la partie supérieure de l’anche entre dans la noix. V. Noix. On la recouvre ensuite d’une piece de léton flexible & élastique B, qu’on appelle languette, & on affermit le tout au moyen du coin D, dans le corps de la noix, dont il acheve de remplir l’ouverture. Les anches doivent suivre la proportion du diapason.

Quant aux autres sortes d’anches, voyez les instrumens auxquels elles appartiennent. Voyez Basson, Hautbois, &c.