L’Encyclopédie/1re édition/AGRAIRE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 182).

AGRAIRE, (Hist. anc) terme de Jurisprudence romaine, dénomination qu’on donnoit aux lois concernant le partage des terres prises sur les ennemis. Voyez Loi. Ce mot vient du Latin ager, champ.

Il y en a eu quinze ou vingt, dont les principales furent, la loi Cassia, de l’an 267 de Rome ; la loi Licinia, de l’an 377. la loi Flaminia, de l’an 525. les deux lois Sempronia en 620. la loi Apuleia en 653 ; la loi Bœbia ; la loi Cornelia en 673 ; la loi Servilia en 690 ; la loi Flavia ; la loi Julia, en 691 ; la loi Ælia Licinia ; la loi Livia ; la loi Marcia ; la loi Roscia, après la destruction de Carthage ; la loi Floria, & la loi Titia.

Mais lorsqu’on dit simplement la loi agraire, cette dénomination s’entend toûjours de la loi Cassia publiée par Spurius Cassius, pour le partage égal des terres conquises entre tous les citoyens, & pour régler la quantité d’acres ou arpens que chacun pourroit posséder. Les deux autres lois agraires, dont il est fait mention dans le Digeste, & dont l’une fut publiée par César & l’autre par Nerva, n’ont pour objet que les limites ou bornes des terres, & n’ont aucun rapport avec la loi Cassia.

Nous avons quelques Oraisons de Ciceron, avec le titre de lege agraria ; elles sont contre Rullus, Tribun du peuple, qui vouloit que les terres conquises fussent vendues à l’encan, & non distribuées aux citoyens. L’exorde de la seconde est admirable. (H)