L’Encyclopédie/1re édition/AGONOTHETE

Texte établi par D’Alembert, Diderot (Tome 1p. 181).

AGONOTHETE, s. m. (Hist. anc.) chez les Grecs étoit un Magistrat qui faisoit la fonction de Directeur, de Président, & de Juge des combats, ou jeux publics, qu’on appelloit agons. C’étoit lui qui en ordonnoit les préparatifs, & qui adjugeoit le prix aux vainqueurs. Voyez Jeu, Combat, &c.

Ce mot est composé d’ἀγὼν, combat, & de τίθημι, mettre, disposer.

Les Romains appelloient designator & numerarius, l’officier qui faisoit chez eux la fonction de l’agonothete.

On appelloit encore athlothetes & hellanodiques, ceux qui présidoient aux jeux, dont voici les principales fonctions. Ils écrivoient sur un registre le nom & le pays des athletes qui s’enrolloient, pour ainsi dire ; & à l’ouverture des jeux, un héraut proclamoit publiquement ces noms. L’agonothete leur faisoit prêter serment qu’ils observeroient très-religieusement toutes les lois prescrites pour chaque sorte de combat, & qu’ils ne feroient rien ni directement, ni indirectement, contre l’ordre & la police établie dans les jeux. Il faisoit punir sur le champ les contrevenans par des officiers ou licteurs armés de verges, & nommés mastophotes. Enfin pour régler le rang de ceux qui devoient disputer le prix dans chaque espece de combat, ils les faisoient tirer au sort, & décidoient des contestations qui pouvoient s’élever entre eux. C’est sur ce modele qu’on avoit établi dans nos anciens tournois des juges de barriere.

Les Agonothetes placés au bout ou à l’un des côtés du stade, distribuoient les couronnes aux athletes victorieux ; des javelots élevés devant eux, étoient le symbole de leur authorité, qui n’étoit point subordonnée à celle des Amphyctions ; car quoique ceux-ci fissent l’office de Juges aux jeux Pythiens, on appelloit de leurs décisions à l’agonothete, ou intendant des jeux, & de celui-ci à l’Empereur. (G)