G. Charpentier (p. 334-345).

XII

SON NOM


Deux jours après, Marianne surveillait dans la maison centrale l’atelier de lingerie qui lui était confié.

Elle était triste, mortellement triste. Elle ne cessait de répéter à madame de Ferreuse :

— Je t’assure, Marie, que quelqu’un des miens souffre et m’appelle. Jacques ? Marguerite ?… Lequel ?

— Veux-tu bien secouer ces idées noires ! répondait Aimée ; une femme vraiment forte comme toi doit-elle s’arrêter à ces puérilités ?

— Les pressentiments ne sont pas des puérilités, ma chérie, le cœur a des intuitions qui ne trompent pas. Le mien se brise. L’un de mes deux absents bien-aimés me réclame et me désire, j’en suis sûre.

La comtesse essaya de consoler Marianne : elle n’y réussit pas.

On aurait dit, du reste, que tout, même les choses extérieures, se faisait complice de cette inexplicable tristesse de la détenue.

La classe, ordinairement docile, était en proie à de sourdes agitations ; au dehors, le temps bas et pluvieux entretenait dans l’atmosphère une humidité qui pénétrait et glaçait jusqu’au cœur.

Et puis ce mois de décembre était mauvais pour Marianne ; il lui rappelait de si poignants souvenirs !

Au milieu du travail du matin, madame Marie-Aimée entra et s’approcha de son amie.

Elle était très pâle ; dans ses grands yeux bleus on voyait trembler des larmes.

— Le directeur veut te voir, dit-elle très bas à la détenue, ne le fais pas attendre.

Une douleur aiguë traversa le cœur de Marianne.

Cependant, ses fonctions de surveillante l’obligeaient fréquemment à donner des renseignements ; elle s’empara de cette idée et essaya de se rassurer.

— Viens-tu ? demanda-t-elle à son tour à madame de Ferreuse. Accompagne-moi.

L’émotion de cette dernière augmenta.

— Je ne le puis pas, répondit-elle sans la regarder.

Marianne s’éloigna ; les hésitations de madame Marie avaient ravivé ses appréhensions. Un énervement singulier faisait chanceler ses pas, elle se soutenait à peine.

Elle arriva devant le cabinet : la porte était entr’ouverte.

Dans la pénombre, la silhouette d’un homme debout se profilait vaguement ; ce n’était pas le directeur.

Marianne, éblouie par le grand jour qu’elle venait de traverser, devina plutôt qu’elle ne vit celui qui l’attendait.

— Vous ici ! s’écria-t-elle toute défaillante, ah ! c’est mal, Jacques, vous manquez à toutes vos promesses.

Et elle recula comme pour trouver un appui vers le mur, car ses forces l’abandonnaient.

Jacques fit quelques pas au-devant d’elle : son émotion était aussi poignante que celle de Marianne ; ses lèvres devenaient toutes blanches, son front pâle était baigné de sueur.

— Non, ma Dame, dit-il en appuyant sur ces mots d’une façon significative, je ne viole pas plus aujourd’hui mes serments que depuis trois ans je n’ai trahi la parole que, de votre part, un autre m’avait arrachée. Et cependant, nul, pas même vous, ne saurez ce qu’elle m’a coûté de larmes et de tortures, cette promesse-là ! Mais, vous, à votre tour, vous rappelez-vous les aveux échangés dans cette misérable prison de Roqueberre ? Vous souvenez-vous qu’en ce jour à jamais mémorable pour moi j’ai connu mon trésor, et je l’ai perdu ! Savez-vous encore que j’ai bien voulu faire taire mon intelligence, anéantir ma volonté, ne pas chercher, ne pas trouver surtout, pour vous laisser aller remplir un devoir ? Je vous ai vu couvrir de honte, vous la plus parfaite des créatures ; je t’ai perdue, toi ma vertu mon amour, ma vie, mon seul bien ; loin de toi je n’ai pas vécu, j’ai souffert, j’ai lutté ; dans des angoisses sans nom, mon cœur s’est brisé, t’appelant, te cherchant, te désirant, t’adorant, ma vaillante, ma sainte, ma seule aimée !… Et tout cela, parce que tu m’avais juré d’accepter la réhabilitation le jour où elle arriverait complète et absolue. Ah ! je savais bien que ma constance et ma volonté lasseraient la force des choses et amèneraient les événements vers nous ! L’heure de t’arracher à la honte, à l’infamie est sonnée ; en venant ici réclamer ma femme et mon trésor, suis-je parjure ?

— Marianne avait écouté, ravie d’abord ; ces paroles ardentes éveillaient tous les échos endormis de son cœur ; cette expression brûlante et vraie de sentiments qui étaient aussi les siens la ravissait.

Et puis ce Jacques qu’elle n’avait pas vu depuis si longtemps était là. Que c’était bien toujours lui, cet unique amour de sa jeunesse et de sa vie ! Lui, avec son grand front que les soucis éprouvés pour elle avaient dénudé, ce front encore plus beau qu’autrefois, ces yeux bleus, ardents et doux, dont chaque regard était une protestation d’amour, cette voix aux inflexions tendres, molles, suaves comme autant de caresses !

Palpitante, elle allait se jeter à son cou, lui demander pardon de sa sévérité, de son égoïsme.

— Prends-moi ! allait-elle lui crier ; l’épreuve est au-dessus de mes forces. Souffrir n’est rien pour moi ; mais voir sur tes traits adorés le stigmate de la douleur et de l’angoisse, non, je ne le veux pas. Devant toi, je le sens, il n’y a plus ni devoir, ni serments, ni honneur, il y a toi, mon bien suprême ; ton amour me consolera de tout. Hors de toi, rien ne m’est plus, plus ne m’est rien !

Mais aux derniers mots de Jacques, Marianne releva la tête ; l’heure de la réhabilitation était arrivée ?… Laquelle ? Sans savoir pourquoi elle tressaillait de la tête aux pieds ; ses yeux interrogateurs se fixèrent sur le jeune homme.

— Que voulez-vous dire ? demanda-t-elle tremblante ; je ne comprends pas.

Jacques l’enveloppa d’un regard de sollicitude infinie ; mais l’amour qu’on lisait était si pur, qu’on eût presque dit une ardente effluve de tendresse paternelle. Il l’entoura de ses deux bras.

— Ma femme bien-aimée, murmura-t-il avec une douceur inexprimable, m’aimes-tu assez pour me pardonner le désespoir que je t’apporte ?

Elle se dégagea de l’étreinte de Jacques, ses yeux s’agrandirent, elle devint subitement blanche comme un suaire :

— Marguerite ! s’écria-t-elle, Marguerite !… Ah ! elle souffre, elle m’appelle, n’est-ce pas ? Je le sentais bien, et moi qui suis ici, impuissante et enchaînée ! Miséricorde !… Ah ! ma fille ! ma fille !…

Elle dit ces deux mots avec un accent profond, déchirant ; toutes les tendresses maternelles de son cœur, ces tendresses auxquelles elle avait sacrifié sa vie, y étaient contenues ; elle tordit ses bras, et, se renversant en arrière, un flot de larmes inonda son visage.

Jacques, immobile, n’avait pas la force de répondre.

Elle s’avança tout près de lui :

— Jacques, dit-elle, au nom de notre amour, de nos souffrances, de notre dure séparation, parle, je t’en supplie, ne me cache rien, est-elle dangereusement malade ?

À son tour, la figure de Jacques se couvrit de pleurs.

— Elle ne souffre plus, répondit-il d’une voix qui ne voulait pas sortir de ses lèvres, j’ai recueilli son dernier soupir et je t’apporte sa dernière pensée.

— Sa dernière pensée… son dernier soupir !… Ah ! je suis folle !… Mais… elle est donc morte !… morte !… morte !… elle… Ah !…

Elle poussa un cri terrible rempli d’un incommensurable désespoir.

D’un bond elle alla tomber contre le mur, s’arrachant les cheveux et ne pouvant contenir les sanglots qui ébranlaient sa poitrine.

Tout à coup elle se releva ; sa narine frémissait, ses prunelles brillaient encore pleines de larmes ; elle saisit la main de Jacques, et la serrant à la briser :

— Elle me l’a tuée, n’est-ce pas ? demanda-t-elle l’œil hagard. Parle, mais parle donc !… Ah ! qu’est-ce que je pourrai inventer pour elle ?… L’échafaud, non, elle ne souffrirait pas assez ; ce serait trop vite finit !…

Elle poussa un éclat de rire strident, prolongé, affreux ; ses yeux avaient un éclat insupportable ; ses ongles ensanglantaient ses belles mains.

Jacques ne s’attendait pas à cette explosion presque sauvage ; une terreur sans nom s’empara de lui. Ses sanglots redoublèrent ; il vint tomber à ses pieds.

— Je ne suis plus donc rien pour toi, aujourd’hui ? murmura-t-il la voix entrecoupée. Tu ne m’aimes donc plus ? Et toi, si généreuse, vas-tu payer mes longues souffrances en me désespérant par le spectacle d’une douleur qui s’isole de moi ?

Il avait pris de force ses mains brûlantes, et les couvrait de baisers et de pleurs.

Marianne abaissa les yeux sur lui ; le visage bouleversé de Jacques la toucha.

Elle l’attira jusqu’à elle, entoura son cou de ses bras et, laissant tomber sa tête sur l’épaule de son fiancé, elle éclata en sanglots :

— Je l’aimais tant ! murmura-t-elle, pardonne-moi !…

Le jeune homme la laissa pleurer un instant en silence.

— Elle a beaucoup souffert, dit-il au bout de quelques minutes ; mais si vous saviez quel culte et quel amour au-dessus de toute atteinte elle vous a conservé jusqu’au dernier moment !

Je l’ai soignée à votre place ; j’ai été sans vous au chevet de son lit de mort, ajouta-t-il pour apporter une diversion à son chagrin, mais je serai avec vous pour la venger.

Marianne, à ces mots, se calma presque subitement ; Jacques ne s’était pas trompé : dans ses yeux, l’énergie et la volonté séchaient les pleurs. Chez cette nature si admirablement trempée, le désespoir ne pouvait garder longtemps les apparences de la faiblesse ou de l’impuissance.

— Vous êtes homme d’honneur, dit-elle, vous allez tout me raconter, scrupuleusement ; je vous le demande. Par tout ce que vous avez de cher et de sacré au monde, n’oubliez rien, n’exagérez rien. Il faut que je sache quelle vengeance réclament ceux que je n’ai pu sauver !… Au nom de la justice et de la vérité, parlez ! Quelle a été la conduite de madame de Sauvetat ? Qu’a-t-elle fait, qu’est-elle devenue, depuis que je suis partie ?

— D’abord, répondit Jacques, cessez d’appeler de ce nom de Sauvetat celle qui n’était pas digne de le porter. Il y a déjà longtemps qu’elle l’a échangé contre un autre.

La détenue étouffa un étrange cri de surprise, presque de joie.

— Elle s’est remariée ? interrogea-t-elle anxieuse.

— Oui.

— Avec qui ?

— Avec Georges Larroche.

Marianne se leva toute droite, l’œil brillant ; sur sa figure où les larmes ruisselaient encore, on voyait une expression de reconnaissance se mêler au chagrin profond qu’elle éprouvait.

— Ah ! s’écria-t-elle, il y a donc une justice suprême !… Ce nom, pour la pureté duquel j’avais voulu vivre ignorée et inconnue de tous, pour lequel j’avais renoncé à ce bonheur de porter le deuil de mon père, à la joie de dire devant tous que je pouvais pleurer ma mère ; ce nom auquel j’avais sacrifié ma fortune, ma jeunesse, le seul amour de ma vie, ce nom ne sera pas souillé et la coupable sera punie !… Oui, je vous vengerai, mes morts bien-aimés, car la seule égide qui pouvait, après ses crimes, la protéger encore à mes yeux, elle l’a imprudemment rejetée loin d’elle !… Ah ! madame Larroche, à nous deux maintenant !…

Elle essuya son front mouillé de sueur et, regardant Jacques en face :

— Que s’est-il passé depuis mon départ ? demanda-t-elle avec une singulière autorité ; je veux le savoir.

Lentement, avec une émotion mal contenue, le jeune homme raconta cette triste histoire qui avait commencé par l’ivresse de Marguerite et avait fini par sa mort. Il dit comment, avec une adresse infernale, cette mère dénaturée avait fait naître l’amour dans le cœur de cette enfant naïve et affectueuse dans le seul but de donner le change aux étrangers et de pouvoir, au lendemain même de la mort de son mari, recevoir journellement son amant chez elle ; comment, dans son monstrueux égoïsme, et par une absence totale des sentiments les plus naturels, elle avait attisé ce feu naissant et en avait fait une passion mortelle. Il raconta alors de quelle façon Marguerite, dont la frêle enveloppe cachait la froide volonté de M. de Sauvetat et l’énergie indomptable de Marianne, s’était mise à aimer à seize ans de la même manière qu’on aime plus tard, c’est-à-dire pour toujours !…

Enfin il raconta à la pauvre Marianne, qui passait par toutes les douleurs qui avaient tué cette enfant tant aimée, la scène qui avait eu lieu entre la mère et la fille, lorsque Blanche, avec une cruauté de fauve, avait à bout portant brisé le cœur de sa fille, sans soucis et sans remords.

Marianne avait écouté ce long récit sans interrompre son fiancé autrement que par de profonds sanglots étouffés.

Mais lorsque Jacques lui retraça la dernière heure de sa pauvre petite pupille, lorsqu’il lui dit la pensée pieuse qui avait poussé Marguerite à rendre le dernier soupir dans la chambre de sa mère adoptive, lorsqu’il lui raconta les supplications entrecoupées qu’elle avait adressées à son père toute la nuit qui avait précédé sa mort, enfin ses dernières paroles : « Elle est innocente, je le sais bien ! » Marianne n’y tint plus, elle tomba à genoux.

— Ô toi, pour qui j’aurais voulu mourir, s’écria-t-elle au milieu de ses larmes, pardonne-moi : j’ai cru, en sacrifiant mon amour à ce que je croyais être mon devoir, te sacrifier bien plus que ma vie ! Me serais-je trompée ? Ah ! malheureuse que je suis !… j’ai laissé martyriser ta fille !…

Jacques la releva.

— Vous êtes une sainte, Marianne, dit-il d’une voix grave, et si Dieu a laissé mourir l’enfant que vous m’aviez confiée, c’est qu’il a trouvé que votre sacrifice était au-dessus des forces d’une créature humaine, et qu’il voulait que justice se fît.

Elle avait appuyé sa tête sur ce cœur si noble, qui n’avait jamais battu que pour elle.

Elle pensa alors aux rudes épreuves qu’elle lui avait imposées, comment il l’avait si fidèlement aimée, si vaillamment attendue.

— Que tu es bon ! murmura-t-elle ; console-moi et guide-moi, je n’ai plus aujourd’hui d’autre volonté que la tienne !…

Jusqu’au soir, avec une tendresse toute paternelle, Jacques partagea sa douleur, essaya de la calmer, pressa ses mains, lui parla du passé, lui raconta les moindres paroles de la pauvre petite morte.

— Elle vous ressemblait étrangement dans les derniers temps, lui dit-il ; elle avait grandi, son profil plus accentué rappelait les lignes du vôtre. Enfin, dans ses grands yeux tristes, il y avait bien la douceur énergique et sereine de ceux qui, depuis si longtemps, ont pris mon cœur.

— Et elle m’aimait toujours, n’est-ce pas ?

— Toujours !

Et Jacques, sans se lasser jamais, redisait les longues conversations de Marguerite, ses pieux pèlerinages dans la chambre de l’absente bien-aimée, enfin ses derniers mots qui avaient été pour elle.

Vers le soir, Marianne reprit tout à fait possession d’elle-même.

— Nous la pleurerons toute notre vie, Jacques, dit-elle d’une voix solennelle ; mais il nous faut d’abord commencer par la venger. L’heure de la justice a sonné. M. de Boutin veut-il toujours m’aider ?…

— C’est lui qui m’a envoyé vers vous. Si vous aviez refusé de parler, il a maintenant, dit-il, des preuves capables de faire instruire à nouveau l’affaire ; mais il voulait d’abord vous avertir.

— Brave cœur, excellent ami ! murmura-t-elle attendrie.

Puis, tirant de son sein un petit cahier de papier mince comme une pelure d’oignon, elle le tendit à Jacques.

— Je pouvais mourir sans vous avoir revu, mon ami, dit-elle en rougissant ; je voulais que vous sussiez exactement toute la vérité sur celle que le doute n’a cependant jamais atteinte dans votre âme. Vivante, j’ai dû me taire et j’en ai horriblement souffert. Morte, il fallait que mon souvenir vous restât éternellement pur, sans tache possible ; j’ai voulu vous donner les preuves palpables que j’ai été constamment digne de vous ; me taire complètement aurait peut-être mieux valu. Je n’ai pas su résister à l’égoïsme de ne vous rien cacher : pardonnez-moi, Jacques !

Il la pressa follement sur son cœur.

— Chère créature, murmura-t-il, je n’ai pas eu besoin de tes confidences pour t’affirmer la plus pure et la plus honnête des femmes…

— Je le sais, ami ; mais lisez ces lignes ; elles m’éviteront aujourd’hui des souvenirs devant lesquels mon âme se briserait tout à fait.

Jacques avait fait sauter les cachets de cire qui scellaient le manuscrit, il le feuilletait.

— Pas ici, dit vivement Marianne, en route vous le lirez tout entier. Allez rejoindre M. de Boutin, racontez-lui ce que vous aurez appris là-dedans, dites-lui que je suis à sa disposition, et, s’il a besoin de moi, revenez me chercher. Maintenant, laissez-moi deux ou trois jours seule ; il me faut ce temps pour pleurer et me recueillir.

Mais, involontairement, Jacques avait aperçu une signature au bas de la dernière page.

À ces deux noms accolés l’un à l’autre, un éclair de triomphe et d’indicible joie brilla dans l’œil humide du jeune homme.

— Marianne de Sauvetat ! s’écria-t-il en répétant les noms qu’il venait de lire, Marianne de Sauvetat ! Ah ! l’amour vrai ne se trompe jamais, je leur avais bien dit qu’elle était sa fille ou sa sœur !

— Sa sœur ! oui !… soupira la jeune femme ; ah !… pauvre Lucien !…

Et ses larmes mal séchées recommencèrent couler.

On frappa à la porte.

M. Dufour était là. Il annonçait à Jacques que, vu l’heure avancée, il devait partir.

Jacques, bouleversé par sa dernière émotion, se soutenait à peine.

— Je vous remets votre prisonnière, Monsieur, dit-il enfin ; mais, dans quelques jours, je viendrai vous réclamer l’innocente réhabilitée, ma femme !…

— Ah ! s’écria l’excellent directeur, elle consent donc à parler !…

— Hélas ! interrompit la captive avec un sanglot, ne vous réjouissez pas, Monsieur. Si vous saviez à quel prix la liberté va m’être rendue, il est bien sûr que vous me plaindriez !…