L’Autre monde (Cyrano de Bergerac)/Notes

Texte établi par Frédéric Lachèvre, Garnier (p. 301-316).


NOTES

(Nous avons utilisé en partie les notes de Paul Lacroix.)


1. Henry Le Bret, né en 1617, était le fils de Nicolas, écuyer du duc de Guise, et de Marie Malaquin. Il s’adonna d’abord à la carrière militaire, puis la quitta pour devenir avocat au Parlement. Renonçant au monde, il reçut la prêtrise en 1656. Secrétaire de l’évêque de Montauban, Pierre de Bertier, il fut nommé en 1659, chanoine du chapitre cathédral et, en 1663, grand prévôt de la cathédrale. Il mourut à quatre-vingt-treize ans, le 9 août 1710.

2. Nicolas Bourbon, poète latin, professeur de rhétorique au collège des Grassins, puis au collège de Calvy et enfin au collège d’Harcourt. Après la mort de Henri IV, professeur royal en éloquence grecque ; mort à soixante-dix ans le 6 août 1644.

3. Théodore Marcile, philologue, né à Arnheim (Hollande) en 1548, mort à Paris en 1617. Il occupa la chaire d’éloquence latine au collège de France.

4. Acte I, scène VIII.

5. Nez de perroquet, extrait du Combat de Cyrano de Bergerac avec le singe de Brioché au bout du pont Neuf, 1704.

6. Étude de Me Quarré, notaire à Paris (Insinuations du Châtelet, Archives nationales, y 179, f. 136).

7. Notice sur Molière, t. X de l’édition de la Collection des Grands écrivains de la France.

8. Voir L’Autre Monde, p. 73 et suivantes.

9. « Le premier (faux athée) était un homme dont je puis bien parler puisque je l’ai nourri longtemps… » (Les Pensées de Me Dassoucy dans le Saint-Office de Rome.)

10. Attribué à tort à Charles Sorel qui n’en a été à l’origine que l’éditeur et qui, par la suite, l’a remanié ; voir « le roman Francion est-il de Ch. Sorel ? » (Pierre Louÿs et l’Histoire littéraire, par Frédéric Lachèvre, 1928, p. 26.)

11. La Mort d’Asdrubal est bien un plagiat, mais Cyrano l’a ignoré. Cette tragédie ne serait autre, d’après Weiss, que l’adaptation en vers d’une autre tragédie : Le duc de Carthage, Paris, 1642, de Jean Puget de La Serre. Voir la lettre Contre un gros homme (Montfleury), des Lettres satiriques, où il donne comme sources de La mort d’Asdrubal, l’Aminte, du Tasse, le Pastor Fido, de Guarini, le cavalier Marin, et cent autres !

12. Ce jeune homme avait succombé le 1er février 1649 aux suites d’un coup de pistolet reçu la veille près de Vincennes dans une escarmouche avec les mazarinistes.

13. Les Portraits des Hommes illustres françois qui sont peints dans la gallerie du palais du Cardinal de Richelieu… Desseignez et gravez par les sieurs Heince et Bignon, peintres et graveurs ordinaires du Roy. Dédiez à Monseigneur Séguier… ensemble les abrogez historiques de leurs vies composez par M. Vlson (sic) de La Colombière… Paris, Henry Sara, Jean Paslé et Charles de Sercy, M. DCL (1650). Gr. in-folio de 34 ff. y compris le titre, frontispice gravé et 25 planches.

14. Ms 2459 de la Bibliothèque Sainte-Geneviève. Le huitain de Le Bret a pour titre « Aux mêmes auteurs (Bignon et Heince) sur leurs portraits des héros françois » ; il y a, de plus, deux sonnets : le premier anonyme n’a que les deux premiers quatrains ; le second est signé N. Loudin, prieur commandataire et un quatrain anonyme.

15. Brûlés.

16. Traduction de P. Brun.

17. Nous ne mentionnons que pour mémoire la réimpression des États et Empires de la Lune et du Soleil dans la collection des Voyages imaginaires. Sur les voyages dans la Lune publiés aux xviie, xviii et xixe siècles consulter : Camille Flammarion, Les Mondes imaginaires et les Mondes réels, 1865. Depuis il y a eu Les premiers hommes dans la Lune, de H. G. Wells, etc., etc.

18. Voir : Le Libertinage au xviie siècle. Mélanges : L’édition originale du Voyage dans la Lune.

19. Voici ce que dit Le Bret dans la Préface de l’Histoire comique de 1657 : « … la Critique… me rendra caution de l’événement de ce livre, sous ombre que je me suis donné le soin de son impression. J’ai appréhendé d’y mettre de la confusion ou de la difformité si j’entreprenais d’en changer l’ordre, ou de suppléer à quelques lacunes par le mélange de mon style au sien, dont ma mélancolie ne me permet pas d’imiter la gaieté, ni de suivre les beaux emportemens de son imagination ; la mienne, à cause de la froideur, étant beaucoup plus stérile. »

20. La première partie du Fragment de Physique correspond aux troisième et quatrième parties de Traité de Jacques Rohault ; la deuxième partie correspond aux douze premiers chapitres dudit Traité. Comme ce Fragment ne présente aucun intérêt puisqu’il n’appartient pas, en réalité, à Cyrano, nous ne l’avons pas reproduit.

21. Aujourd’hui Clamart sous Meudon.

22. Instrument de repasseur.

23. Rabat, sorte de col en toile pendant sur la poitrine, du costume de l’époque.

24. Voir l’Histoire comique de Francion, attribuée à tort à Ch. Sorel, livre XI.

25. C’est le fameux traité de Subtilitate, dont le XVIIIe livre est consacré aux choses merveilleuses et le XIXe aux démons et génies. Jérôme Cardan, philosophe, médecin, naturaliste, astrologue et mathématicien, se piquait d’être un peu sorcier et d’avoir des intelligences avec les esprits. Il a composé une multitude d’ouvrages pleins d’érudition, de vues élevées, d’erreurs et d’extravagances. Il mourut à Rome en 1576. Cyrano a dû avoir en mains l’édition de la traduction française (1642) de Richard Le Blanc du traité de Subtilitate.

26. Allusion au miracle de Josué.

27. Le gros de la troupe.

28. La Nouvelle-France ou Canada.

29. Cette comparaison avait été déjà faite par les partisans du système de Copernic, ainsi on lit dans les lettres en vers de Claude de Chaulnes (vers 1650) : D’ailleurs nous suivons ric à ric L’opinion de Copernic. Trouveriez-vous mieux que le feu Roulast à l’entour de la broche. — Flammarion reproduit cette comparaison dans son Astronomie Populaire. — Le Bret, dans sa Préface de l’Histoire comique rappelle le système de Ptolémée et explique celui de Copernic.

30. Termes de philosophie cartésienne.

31. Cyrano paraît vouloir désigner les ouvrages suivants : Mercurius in Solaisius et Venus invisa, 1631 ; Epist. XX de apparente magnitudine Solis, 1641 ; Institutio astronomica, 1647, etc.

32. On évalue aujourd’hui le volume du soleil à 1.300.000 fois celui de la Terre.

33. La science confirme l’assertion de Cyrano.

34. La pluralité des mondes, dont parle Cyrano, est appuyée sur le sentiment de Démocrite qui l’a soutenue (Préface de Le Bret à l’Histoire comique, 1657).

35. La science actuelle s’accorde ici, sur quelques points, avec les théories de Cyrano.

36. C’est avec un char de cette sorte que saint Jean se promène dans le Ciel : Quatro destrier via più cha fiamma rossi (P. Toldo).

37. Cette coutume d’allumer le feu le jour de la Saint-Jean a pour origine l’hommage des anciens peuples celtiques au Soleil alors au plus haut de sa course annuelle.

38. La crédulité populaire attribue cette faculté à la Lune.

39. Voyez Arturio Graf : Il mito del paradiso terrestre, in Miti leggende et superstitioni del medio evo. Torino, 1892. Guérin le Mesquin, arrivé au Paradis terrestre, perdrait ainsi la vie à cause de l’excès des fatigues endurées, si une pomme — la même que celle de Cyrano — ne lui redonnait son ancienne vigueur (P. Toldo).

40. Bassinets ou boutons d’or.

41. Ce personnage céleste qui vient le consoler et l’instruire, joue le rôle de l’Evangéliste vis-à-vis d’Astolphe (P. Toldo).

42. Les idées de Cyrano sur la pesanteur de l’air ont été assez exactes pour lui permettre de pressentir la possibilité du ballon à gaz et de la Montgolfière.

43. Cette allusion à Louis XIII a fait croire à M. de Monmerqué que l’utopie de Cyrano avait été écrite avant 1643. Cette déduction nous paraît inexacte ; il eut été difficile à son auteur de placer l’Histoire comique de la Lune presque à l’époque de sa composition, soit de 1646 à 1649, c’est-à-dire sous la régence d’Anne d’Autriche.

44. Rué : jeté, lancé la boule d’aimant ; ruer dérive du latin ruere.

45. Le serpent qui tenta Ève, dit Rabelais, était andouillique. Encore maintient-on en certaines Académies que ce Tentateur était l’andouille, nommée Rhyphallo, en laquelle fut jadis transformé le bon messer Priapus, grand Tentateur des femmes par les Paradis en grec, ce sont jardins en français. Cela paraît manifestement tiré d’Agrippa, dont voici le texte, p. 556 du deuxième tome de la dernière édition :
  Hunc serpentem non allium arbitramur quam sensibilem, carnalenque affectum, uno quem recte discerimus ipsum carnalis concupiscentiœ genitale viri membrum, membrum reptile, membrum serpens, membrum lubricum variisque anfractibus tortuosum, quod Evam tentavit, et decepit, cui recte serpentis nomen similitudoque congenit.

46. Faire le Godenot : faire le bouffon, à qui l’on dit : Amuse-nous, gaude nabis (godento) ; car l’étymologie de ce mot semble analogue à celle de godemiché (gaude mihi}.

47. Allusion au fantôme qui apparut, dit-on, à Brutus, un peu avant la bataille de Philippes. Mais ici le Démon de Socrate est un personnage pris par Cyrano dans le Page disgracié de Tristan L’Hermite (Chap. xvii, xviii et xix). Le Bret, dans sa Préface à l’Histoire comique, justifie l’existence de ce Démon en citant Thales et Héraclite, etc.

48. Lamiers ou plutôt lamies, goules, vampires, du latin lamia.

49. Jérôme Cardan prétendait avoir écrit la plupart de ses livres sous la dictée d’un démon familier, qui lui venait de la planète Vénus.

50. Corneille Agrippa de Nettesheim, médecin, philosophe, que Gabriel Naudé a défendu dans son Apologie pour les grands hommes accusés de magie et que Cyrano a mis en scène comme magicien dans la XIIIe de ses Lettres diverses.

51. Jean Trithème ou Tritheim, né à Cologne en 1486, passa aussi pour sorcier, quoique abbé de Spanheim ; il mourut en 1535, à Grenoble.

52. Jean Faust, alchimiste, né en Souabe, à la fin du xvie siècle. Son Histoire prodigieuse et lamentable était un des livres populaires les plus répandus, à l’époque de Cyrano.

53. La Brosse figura dans un procès de sorcellerie et magie, sous le règne de Louis XIII, et fut condamné à être pendu.

54. César, aventurier, avait, disait-il, un esprit familier, du nom de Sophocle ; vers 1608, il avait été incarcéré sous l’inculpation d’avoir fait mourir un gentilhomme par l’envoûtement ; en 1615, emprisonné à nouveau, puis remis en liberté. En 1617, il est en Lorraine. On ignore la date de sa mort.

55. La secte des Rose-Croix, formée en Allemagne vers 1604, n’avait pas tardé à se répandre par affiliation dans toute l’Europe, sous les noms d’Illuminés, d’Invisibles. Le Parlement s’émut plus d’une fois de leurs assemblées à Paris : voir l’Instruction sur la vérité de l’histoire des Frères de la Rose-Croix, par Gabr. Naudé (Paris, 1623).

56. Thomas Campanella, né en Calabre en 1568 et mort à Paris en 1639, où il s’était réfugié après avoir passé vingt-sept ans dans les cachots de l’inquisition. Quoique moine dominicain, il avait émis dans ses ouvrages les opinions les plus hardies, sans trop se soucier d’être accusé d’athéisme, mais son plus grand crime, aux yeux de ses ennemis, fut d’avoir combattu les idées d’Aristote unanimement acceptées alors.

57. Le traité Sensu rerum de Campanella est un des plus hardis qu’il ait publiés. (Francforti, Emmetius, 1620, in-4.)

58. Le philosophe Pierre La Mothe Le Vayer, qui avait été précepteur de Gaston d’Orléans et du Dauphin, fils de Louis XIII, était disciple de Gassendi. Il mourut à Lyon, en 1672, à quatre-vingt-cinq ans. Son fils, qui mourut jeune, était l’ami de Cyrano, de Molière, de Chapelle, etc.

59. Tristan L’Hermite, gentilhomme ordinaire de Gaston d’Orléans, mort en 1655, la même année que Cyrano. Sur leurs relations, consulter la notice biographique, p. xix. Ces relations ont été celles de deux joueurs passionnés, accablés par une persistante malchance. — Au point de vue littéraire Tristan est un des meilleurs poètes de second ordre du xviie siècle et un écrivain dramatique de valeur.

60. Il n’existe ici nulle incertitude sur l’emprunt fait par Cyrano au Page disgracié de Tristan L’Hermite (voir la note 144), car il a soin de préciser que c’est en passant de France en Angleterre que son interlocuteur rencontra Tristan ; les trois fioles sont les trois petites bouteilles montrées par le Philosophe à Tristan. — Le voyage de Cyrano en Angleterre est une fable à laquelle ont cru Paul Lacroix et Pierre Brun.

61. Cyrano fait ici allusion à l’utopie de Campanella : Civiias Solis seu idea republicæ qui parut en 1623 à la suite de Realis philosophiæ epilogistica. in-4o. Elle n’avait pas encore été traduite en français.

62. « L’on ne saurait croire combien est difficile leur langue (en sons inarticulés) pour deux raisons principales, la seconde pour ce qu’elle ne consiste pas tant en mots et en lettres, qu’en tons étranges que les lettres ne peuvent exprimer, car ils ont peu de mots qui ne signifient diverses choses et c’est le son seulement qui en fait la distinction, de la façon qu’ils les prononcent, comme s’ils chantaient. » (L’Homme dans la lune, de Godwin, p. 129.)

63. Le peuple qui parle par signes ou par sons et qui se nourrit du parfum des fleurs nous rappelle la célèbre dispute de Panurge et le royaume d’Entéléchie (Toldo).

64. Prescience du langage des sourds-muets.

65. C’est-à-dire dont j’avais pris la forme.

66. On dit maintenant exténué.

67. Ce mode de rajeunissement des corps est pris entièrement par Cyrano dans le Berger extravagant, de Ch. Sorel, où il est exposé au début de l’Histoire d’Anaxandre (livre X et remarques).

68. Lire sur cette grave question une plaisante et sérieuse protestation du fameux Carême, qui se prononce pour la négative, dans la préface de son Maître d’hôtel français.

69. Magot, espèce de singe.

70. Petite monnaie de billon, valant six blancs ou trente deniers.

71. Tout ce passage est emprunté par Cyrano, comme il le dit lui-même, à l’Histoire comique de Francion, 1626, livre XI.

72. C’est-à-dire : Serviteur de votre Seigneurie. Dans L’Homme dans la lune de Godwin dont la traduction française parut en mars 1648, Dominique Gonzales monte à la Lune par le moyen d’un attelage de Gansas (oies ou cygnes sauvages) : c’est cette traduction qui lui a fourni le personnage natif de la Vieille-Castille.

73. Il s’agit de la machine montée par Gonzales, mais, dans la traduction, cette machine n’est pas décrite, seul le frontispice gravé en donne une idée, … si le dessinateur a consulté l’auteur.

74. Tout licencié voulant être reçu donnait une pièce de drap au professeur devant lequel il devait passer son examen.

75. Cyrano est ici partisan du vide s’il parle par la bouche de l’Espagnol. Rappelons que la fameuse expérience du Puy-de-Dôme a eu lieu en 1647.

76. Pris dans la Science Universelle, de Ch. Sorel, 1641.

77. Cyrano se rallie ici à l’unité de la matière, idée très ancienne.

78. Cette remarque est conforme aux vues de Galilée.

79. Les ouvrages du xviie siècle sont remplis de discussions sur le vide et le plein. Le passage visé riposte aux adeptes du plein. Pour répondre aux vacuistes, Cyrano fait parler Descartes qu’il rencontre dans le Soleil.

80. Pris dans la Science Universelle, de Ch. Sorel, 1641, p. 41.

81. Cyrano reconnaît la pesanteur de l’air et la pression atmosphérique. Le Père Mersenne soupçonnait la pesanteur de l’air en 1632. Les expériences de Torricelli sont de 1644 et les expériences de Pascal au Puy-de-Dôme du 19 septembre 1648.

82. Gens d’école, infatués de la philosophie d’Aristote, qui était la seule admise dans les écoles.

83. Ce passage, dit M. Juppont, ne permet pas de doute sur la portée du mot feu qui est bien notre énergie, autrement la phrase n’aurait aucune signification. — Et cependant le mot énergie était employé par Gassendi.

84. Expression employée alors en parlant des animaux qui se reproduisent par portée ou ventrée.

85. Les arguments produits ici vont contre la doctrine de Descartes qui refusait aux animaux la raison et l’intelligence. Cyrano est gassendiste.

86. Cyrano retourne avec dérision ces deux vers d’Ovide :

Os homini sublime dedit, cœlumque tirent
Jussit, et erectos ad sidera tellere vultus.

87. Voir la dispute de Panurge et le Royaume d’Entéléchie (Toldo).

88. Couvert d’une cotte de maille.

89. Épée courte et pointue.

90. Noble, généreux.

91. La communauté des hommes et des femmes se trouve décrite dans la Cité du Soleil de Campanella.

92. Tout ce passage est une allusion ingénieuse et satirique au procès de Galilée.

93. Ce mot indique une nuance toute particulière dans la manière de saluer.

94. Cyrano va copier Théophile de Viau, qui a dit dans sa satyre première :

Tel est grave et pesant qui fut jadis volage…
Une sale vieillesse en déplaisir confite,
Qui toujours se chagrine et toujours se dépite…
Alors que l’impuissance éteint sa convoitise
Veut que notre bon sens révère sa sottise.

95. Impetrare, obtenir.

96. Les carottes dont Diogène faisait sa nourriture.

97. Adam qui mangea le fruit défendu et créa le péché originel.

98. Dessert qui précède la sortie de table. Ce mot était déjà vieux du temps de Cyrano.

99. Dans la Cité du Soleil, de Campanella, il y a un pseudo-médecin qui est chargé de surveiller le régime des aliments.

100. « Le Monde est un animal immense dans le sein duquel nous vivons comme vivent les vers dans notre corps » (La Cité du Soleil) c’est, dit M. Toldo, la théorie de Campanella, mais élargie et élevée en système, une sorte d’exagération de la découverte de la constitution cellulaire des corps organisés et une divination des micro-organismes. — Voir également Francion (livre XI). — Enfin Le Bret avait pris le soin de nous avertir que Cyrano a discouru sur l’infini et les petits corps ou atomes après Démocrite, Épicure et Lucrèce (Préface de l’Histoire comique, 1657).

101. Détourner.

102. Ne pense-t-on point, en lisant ceci, à la théorie récente de la phagocytose (Rémy de Gourmont).

103. Rabelais (livre V) a parlé de « l’isle d’Odes, en laquelle les chemins cheminent » et « des chemins passans, chemins croisans, chemins traversans ».

104. Tout cela sentirait l’athéisme, aussi Cyrano côtoie l’écueil, car avec l’éternité de la matière, il pouvait se passer de Dieu, et il le place à côté de la matière (P. Brun).

105. Origène se demande si l’Univers a commencé, ce que faisait Dieu avant ce commencement.

106. L’explication qui suit est la théorie de Lucrèce, c’est-à-dire d’Epicure, interprétée par Gassendi.

107. Gassendi avait émis la théorie du feu, principe du monde.

108. Ce résultat ne pourrait être obtenu qu’avec des dés pipés. « Or il semble bien que les dés dont la Nature s’est servie dans la fabrique du Monde devaient être dans ce cas, et l’intelligence qui voit cette merveille ne peut, à moins de renoncer à elle-même, se persuader qu’elle se soit produite sans intelligence (Jacques Denis).

109. Désigner pour dessiner.

110. Cyrano aurait ici pressenti l’embryogénie qui soutient la théorie de l’évolution, en établissant que, dès le sein de nos mères, nous avons passé par les principales espèces animales existantes (Pierre Brun). — Aux yeux de M. Juppont, Cyrano a soupçonné l’évolution des espèces animales et végétales formulées par Lamarck et Darwin.

111. On rencontrait alors en France beaucoup d’horloges hydrauliques d’après le système de Salomon de Caus.

112. Voici le texte extrait de la Philosophiæ Epicuri Syntagma de Gassendi (t. III, p. 42) : Universe autem diversitas haec ex eo oritur, quod partim colorum species soni, odores, sapores, et qualitates cœterac texantur ex corpusculis.

113. Trous, ouvertures.

114. Depuis… alors rencontrant : Dicimus itaque… toujours traduit de Gassendi.

115. Lucrèce, dans son poème de Natura rerum.

116. Descartes : La Dioptrique.

117. Toujours le texte depuis « ce miracle procède » est traduit de la Philosophie de Gassendi ; les dissertations de Cyrano sur la vue, l’ouïe, le toucher, etc., sont prises dans cet ouvrage.

118. Ce principe a été invoqué par le Dr Gustave Lebon pour démontrer que la radioactivité n’est pas spéciale au radium, mais une propriété générale des corps.

119. Patiner signifie ici manier en tâtonnant comme fait un aveugle.

120. Flèche, dont le fer était quadrangulaire.

121. C’est le lampire noctiluque, voir Les Animaux et les Végétaux lumineux de H. Gadeau de Kerville, Paris, 1890.

122. Les électriciens ont constaté un phénomène analogue, mais Cyrano ignorait l’électricité.

123. L’ouvrage auquel Cyrano fait allusion doit être la fameuse utopie de Civitas Solis. Quand au Grand Œuvre des philosophes ce serait également un autre ouvrage de Campanella : Universalis Philosophiœ seu metaphysicum rerum juxte propria dogmatica, partes tres, libri XVIII, Paris, 1637.

124. Cette prescience du phonographe, Ch. Sorel l’avait indiquée à Cyrano en publiant l’extrait d’une lettre datée d’Amsterdam du 23 avril 1643, voir p. 227 du Nouveau recueil des pièces les plus agréables de ce temps, Paris, 1644. Sorel lui-même avait pris la description de ces éponges parlantes dans le No d’avril 1632 du Courrier véritable, petit in-4o de 4 pp.

125. Puis, après avoir entendu l’accusé, les magistrats le condamnent à la peine qu’il a encourue, selon qu’il a manqué à la bienfaisance,… à la reconnaissance (La Cité du Soleil).

126. Voir le Berger extravagant, de Sorel, livre XII et Remarques.

127. Mesure de cinq pieds.

128. Dans le Deuil Lucien en veut à ceux qui répandent des larmes aux funérailles, et Thomas Morus dans son Utopie refuse de plaindre ceux qui quittent la vie.

129. Voir toujours Ch. Sorel : Le Berger extravagant, Livre XII et Remarques ; également la Cité du Soleil, de Campanella.

130. C’est-à-dire disposer de sa vie.

131. Toujours pris dans le Berger extravagant, de Sorel, Livre II et Remarques.

132. « Cependant je vous avertis, et ne vous en déplaise, un sage conseille bien un fou. Il ne faut pas dire ces parties-là honteuses… vous feriez tort à la Nature qui n’a rien fait de honteux ; ces parties-là sont secrètes, nobles, désirables, mignonnes et exquises comme l’or que l’on cache. » Béroalde de Verville : Le Moyen de Parvenir, 1610.

133. Cyrano anticipe ici sur le Code civil de Napoléon Ier.

134. D’après M. Juppont, Cyrano précise ici toute sa pensée sur l’évolution de la matière.

135. M. Jacques Denis trouve que Cyrano raisonne assez mal ; « n’est-ce pas sortir des considérations purement matérialistes que de supposer dans la Nature une aspiration, je ne dis pas au changement, mais à un progrès quelconque ? Et fera-t-on jamais sortir de l’idée des propriétés de la matière, l’idée de progrès ?

136. La possibilité des traitements psychiques est reconnue depuis longtemps.

137. « Ces pensées, quelque peu confuses, mais hardies, étaient le fruit naturel et inattendu de l’opinion de Copernic, renouvelée et affirmée par Galilée. Du moment que la Terre tournait autour du Soleil, et non le Ciel autour de la Terre, elle perdait la place privilégiée que l’ancienne astronomie lui avait faite dans le système du Monde et il devenait ridicule de supposer que la Lune, le Soleil et tant d’astres n’eussent été faits que pour le service de l’homme. » (Jacques Denis.)

138. Armées fantastiques, qui apparaissent dans le Ciel et qui sont créées par le jeu de la lumière du soleil dans les nuages (Voir les Histoires admirables et mémorables recueillies par Simon Goulart).

139. Préjugé populaire qui veut que les chiens aboient après la lune, d’où l’expression proverbiale : aboyer à la lune ; c’est-à-dire menacer en vain, s’indigner contre plus puissant que soi.

140. Pierre de Cyrano, sieur de Cassan, qui demeurait ordinairement à Sannois ; c’est lui qui recueillit dans sa maison Cyrano de Bergerac qui y avait été transporté pour y mourir.

141. Les États et Empires de la Lune se terminaient par l’arrivée de Cyrano à Marseille.

142. Avant que Perrault eût recueilli ce conte, il était déjà cité comme le prototype des contes populaires.

143. Saint Mathurin : patron des fous.

144. Le Démon de Socrate n’a été dans les États et Empires de la Lune qu’une transformation du faux-monnayeur rencontré par Tristan L’Hermite en Angleterre et que Cyrano a pris dans le Page disgracié, voir note 47.

145. Nom générique du Diable qu’on accusait de prendre de préférence la forme d’une bête immonde.

146. Ce curé de Colignac, créé par l’imagination de Cyrano et qu’il nomme plus loin messire Jean, n’a rien à faire avec le personnage du même nom de ses Lettres satiriques.

147. Corneille Agrippa de Nottesheim, voir note 50.

148. Anagramme de Cyrano avec un d en plus pour de.

149. Cyrano emploie toujours ce mot au masculin.

150. C’est le commencement de l’Évangile, selon saint Jean.

151. Le fantôme écorche le latin de l’exorcisme : Satanas diabolus.

152. Nom donné jadis à des paysans qui formaient les gens de pied dans les armées du Moyen Âge.

153. Probablement l’ouvrage de Descartes : Principia Philosophiæ, Amsterdam, Elzévir, 1649.

154. Cercles magiques.

155. Dans le populaire, le crapaud incarnait les influences diaboliques.

156. Limas ; Limaces.

157. Allusion à un passage du livre de Job, chap. ii ; L’Éternel frappa Job d’un ulcère malin depuis la plante de son pied jusqu’au sommet de sa tête. Assis sur les cendres, Job prit un tesson pour se gratter. Et sa femme lui dit : « Conserveras-tu ton intégrité ? Bénis Dieu et meurs. » Job lui

répondit : « Tu parles comme une femme insensée. » Cyrano avait déjà appliqué cette image à Dassouçy, voir sa lettre contre Soucidas.

158. Aux enseignes, c’est-à-dire comme preuve qu’il s’agit de lui.

159.… ne deviennent point feuilles de chêne, c’est-à-dire que le rustaud naïf et madré, tout en craignant d’être le jouet d’une illusion magique demande, à ce que la perte, soit non pour lui, mais pour le futur vendeur.

160. Marguillier signifie ici compère, compagnon.

161. Bayeur, c’est-à-dire badaud qui baye, ayant la bouche ouverte.

162. Caimand, mendiant, qui quémande.

163. Vénerie, chasse à courre.

164. On appelait contagion ou peste toute maladie épidémique, qu’on supposait contagieuse. Ce passage, dit Paul Lacroix, nous offre un détail de mœurs très curieux, que nous ne nous rappelons pas avoir vu ailleurs et dont Lamare ne parle pas dans son Traité de la Police, où l’on trouve un livre entier consacré à la peste.

165. Les archers du Grand Prévôt et ceux de la Ville entraient souvent en conflit du fait qu’ils représentaient deux juridictions différentes et rivales, celle du roi ou du seigneur féodal et celle de la Municipalité.

166. Griller pour glisser, l’escalier est comparé à un gril sur lequel on s’étend en tombant.

167. Limas, limaces.

168. La conception de Cyrano est la suivante : Il attribue à l’action des rayons solaires sur les miroirs et le vaisseau de cristal qui couronnent son aéro-éthéronef, une force suffisante pour continuer de l’entraîner vers le Soleil lorsqu’il a quitté l’atmosphère et que l’action thermo-dynamique de l’air qui avait commencé l’ascension ne peut plus s’exercer (Juppont).

169. Sa boëte était comme un aérostat percé de haut en bas ! (Toldo.)

170. Cyrano admet donc dans ce mythe que l’éther lorsqu’il est animé d’une vitesse suffisante est capable d’une action mécanique analogue à celle de l’air, c’est-à-dire comme la matière pesante, à laquelle Bergerac l’assimile (Juppont).

171. Atre : noire.

172. Cet essai de démonstration de la théorie du feu et de la chaleur est une paraphrase des mêmes idées épicuriennes déjà exprimées par Cyrano.

173. Aheurtés : obstinés, entêtés.

174. L’Italie a la forme d’une botte.

175. Exaltation : élévation.

176. Il n’est donc pas téméraire de regarder Cyrano comme un des précurseurs de Laplace sur l’origine du monde.

177. La Genèse ne mentionne pas les anges rebelles et la chute de Satan antérieurement à la création de l’homme ; il en est question dans le Talmud et autres commentaires hébreux de la Bible.

178. Bien que gassendiste, Cyrano admirait le Discours de la Méthode, de Descartes.

179. « La mer est la sueur de la Terre ou de la partie aqueuse produite par la combustion et la fusion des matières qu’elle renferme dans son sein » (La Cité du Soleil, de Campanella).

180. Cette cabane était l’appareil aérien dans lequel Cyrano était venu dans la Lune et qui formait une sorte de cage.

181. D’anciens astronomes affirmaient que la dernière sphère céleste était formée d’une sorte de cristal.

182. La circulation du sang avait été découverte en 1648 par le médecin anglais Harvey.

183. Cyrano avait eu connaissance à Paris de l’expérience faite à Varsovie en 1648 du « dragon volant » de Titus Livius Baratini.

184. Cet appareil était un multiplan avec gouvernail et moteur très primitif dont Baratini construisit deux modèles.

185. Pas, c’est le mot latin vestigia.

186. S’y donnant l’estrapade, c’est-à-dire se glissant de haut en bas, comme dans le supplice de l’estrapade ; on hissait le patient en l’air avec une corde et on le faisait retomber de tout son poids à terre.

187. Vortice ; tourbillon.

188. Travail ici signifie fatigue.

189. Voir Ch. Sorel : Le Berger extravagant, Livre X, Aventure tragique de Lysis.

190. Cyrano veut dire que le globe solaire serait, du côté où nous le voyons lumineux et transparent, et de l’autre ombreux et opaque.

191. Batail : battant.

192. Apéter : désirer vivement, par inclination naturelle.

193. C’est à Aristophane, à la Nephélécocugie de P. Le Loyer que Cyrano est redevable de sa description du Royaume des Oiseaux, sans oublier l’île des Oiseaux du Ve livre de Pantagruel (Toldo).

194. Apollonius de Tyanes, philosophe pythagoricien qui mourut à la fin du Ier siècle de l’ère chrétienne ; Anaximandre, philosophe ionien, disciple et successeur de Thalès, vivait au vie siècle avant Jésus-Christ ; Ésope le fabuliste, contemporain d’Anaximandre.

195. Crœsus, dernier roi de Lydie (vie siècle avant Jésus-Christ) à la prise de Sardes, que Cyrus assiégeait, eût été tué par un soldat persan qui ne le connaissait pas, si son fils qui était muet jusqu’alors, ne se fût écrié par un effort merveilleux de la nature : « Arrête, soldat, épargne mon père. »

196. Gros au sens d’impatient, avide.

197. L’homme, selon les oiseaux, est le plus méchant de tous les êtres, thème exploité dans la littérature grecque : Les compagnons d’Ulysse transformés par Circé en bêtes et refusant de reprendre leur première forme, etc., etc. Voir aussi les Dialogues de Lucien, etc.

198. Vieux mot s’appliquant à la masse du peuple réuni.

199. Guillots : asticots.

200. Petits grès carrés : les dents.

201. Il s’agit de la prière à Dieu, à genoux, les mains jointes et les yeux levés au Ciel.

202. Condurs : condors, oiseaux gigantesques qui n’existent plus depuis plusieurs siècles.

203. Allusion au privilège de la chasse attribué à la noblesse.

204. Les anciens prenaient des auspices, soit en consultant le vol des oiseaux, soit en observant leur plus ou moins d’avidité à prendre les aliments qu’on leur présentait, ou encore en les tuant pour chercher des augures dans l’état de leurs entrailles.

205. Laniers : faucons dégénérés.

206. Cyrano a dit dans La mort d’Agrippine par la bouche de Séjanus :

Une heure après la mort, notre âme évanouie
Sera ce qu’elle était une heure avant la vie

( Acte V, scène 6).

207. Cyrano répète ici les assertions de Sénèque le Tragique, de Lucrèce, etc.

208. Cyrano admet la circulation de l’esprit comme celle de la matière dans des mondes analogues à ceux que Wells nous a dépeints, notamment dans La machine à explorer le temps (Juppont.)

209. Griller, vieux mot qui signifiait glisser.

210. Rouer : faire la roue.

211. Francion visite en songe la Lune et le Soleil et finit par se trouver dans un pays où il y avait « six arbres… qui, au lieu de feuilles avaient des langues menues attachées aux branches. (Histoire comique de Francion.)

212. Les autours anciens ont souvent parlé de l’Oracle de la forêt de Dodonne. Suivant les uns, les chênes balancés par le vent révélaient les secrets du Destin au nom de Jupiter ; suivant les autres, les prêtres interprétaient la résonance de grands bassins de cuivre ou de chaudrons suspendus à ces arbres.

213. Orée : bord, lisière.

214. Houbereaux, espèce de petits faucons.

215. Cyrano a confondu ici Oreste et Pylade avec Nisus et Euryale dont il parle plus loin.

216. Régal : on appelait ainsi les rafraîchissements offerts à un étranger de distinction.

217. Besson : vieux mot qui signifie double, jumeaux.

218. Aurore boréale.

219. Les anciens attribuaient une âme à l’aimant, autrement dit à l’attraction magnétique.

220. Passe-Parole : ancien terme militaire : Faites passer, transmettez l’avis de commandement.

221. Nom populaire de la salamandre à qui on attribuait le privilège de pouvoir vivre et même de se nourrir du feu.

222. Le stade représentait 188 mètres.

223. Situait : plaçait, établissait.

224. Gémeaux : jumeaux.

225. La ou le Remora (Echeneis) vulgairement appelée Sucet ou Arête-Nef. Les anciens croyaient que la Remora s’attachant à un bateau avait le pouvoir d’en arrêter la marche… Aujourd’hui les marins en font une espèce de poisson parasite du requin, au corps duquel elle s’attache souvent.

226. Eau stigiade : eau froide comme celle du Styx.

227. Aucun des caps rouges indiqués dans les Portulans et dans les Dictionnaires géographiques du temps de Cyrano, dit P. Lacroix, ne doit son nom à « une montagne de bitume allumé », c’est-à-dire à un volcan.

228. On a prétendu avoir trouvé dans certains tombeaux des lampes perpétuelles dont le secret est perdu… s’il a existé.

229. Voir le Traité de l’origine des Macreuses, de André de Graindorge, Caen, 1680.

230. La rencontre que Cyrano fait de Campanella dissipe toute incertitude sur la genèse du reste de son voyage, il l’emprunte à la Cité du Soleil et à la géographie légendaire du Moyen Âge, d’Ovide et d’Aristote.

231. Cyrano considérait le Soleil comme la source première de l’Âme du Monde.

232. Le rôle que Cyrano fait jouer aux Esprits serait rempli par les Comètes qui, en tombant du Soleil, ne feraient que lui reporter les effluves qui se perdent dans l’espace.

233. Le fait que Cyrano fait arriver Descartes dans le Soleil prouve que les États et Empires de Soleil furent terminés après la mort de philosophe arrivée à Stockholm le 11 février 1650.

234. Impugné le vide : combattre le système du vide.

235. Cyrano se rallie ici au système de Descartes quoique ce système eût été combattu par Gassendi, dit P. Lacroix, et que ce dernier fût encore vivant, tandis que l’autre était mort. — Cette attitude tient aux leçons de physique de Jacques Rohault, dont il avait fait la connaissance vers 1645.

236. Ici Cyrano ne prend pas parti dans la lutte des partisans du vide et des partisans du plein. Il a riposté aux adeptes du plein et il répond aux vacuistes. (Juppont.)

237. Réminiscences du XIVe chant de l’Arioste (Toldo).

238. Les trois fleuves : Mémoire, Imagination, Jugement sont tirés d’Ovide.

239. Pline. Hist. nat., livre XXXVI, chap. xvi.

240. Gygès, roi de Lybie, possédait un anneau qui le rendait invisible.

241. Ou mieux le plus élevé des sept Paradis que Mahomet promet aux Croyants.

242. Fruitier : arbre à fruit.

243. La Discorde pour se venger de n’avoir pas assisté aux noces de Thétis et de Pélée jeta la pomme destinée à la plus belle. Jupiter désigna Paris comme juge qui la donna à Vénus, d’où la colère des deux autres déesses, qui causa de grands malheurs.

244. Fruits qu’Hercule cueillit en tuant le dragon qui les gardait.

245. Ellébore, plante qui passait pour très efficace contre les troubles cérébraux.

246. Cyrano semble croire à la transformation continuelle de la matière et même partager, jusqu’à un certain point, la théorie de Pythagore. Toldo.)

247. Tout ce passage est pris dans le Berger extravagant, de Ch. Sorel,

248. Cyrano, bon gassendiste, proteste contre la condamnation de Socrate, accusé d’avoir corrompu les mœurs de la jeunesse d’Athènes.

249. Bréhaignes : femmes stériles. Ce que dit ici Cyrano n’est qu’une amplification, avec des changements insignifiants, des idées de Campanella dans la Cité du Soleil.

250. L’épargne : trésor, caisse de réserve.

251. Cyrano, dit P. Lacroix, a fabriqué le verbe poulier, qui signifie : élever en l’air un fardeau à l’aide d’une poulie.

252. Ce passage est une critique sensée de l’exagération du style galant à cette époque, mais Cyrano lui-même a poussé encore plus loin dans ses Lettres amoureuses l’abus des métaphores qu’il blâme ici.

253. Les mazarinades en prose comme en vers, portées dans un panier, étaient criées dans les rues et principalement sur le Pont-Neuf, devant l’horloge de la Samaritaine, qui était le rendez-vous des badauds et des aigrefins.

254. C’est-à-dire propre à ramer sur les galères du roi.

255. Aze au féminin est la femelle du lièvre ou du lapin ; au masculin ce n’est qu’un âne.

256. Finesser pour finasser.

257. Un autre tirage porte finé pour affiné, tromper en jouant au plus fin.

258. Clergeons, prestolets, abbés.

259. Anne d’Autriche, reine mère, avait fait enfermer le duc de Beaufort au donjon de Vincennes, d’où il parvint à s’échapper en 1649.

260. Urbain Grandier, curé de Loudun, brûlé en 1634 ; Faust, prototype populaire des sorciers ; Gaufridi ou Gofredi, curé de la paroisse des Acoules, à Marseille, brûlé en 1611.

261. Mathieu de Morgues, abbé de Saint-Germain, ancien aumônier de Marie de Médicis et prédicateur de Louis XIII, qui vivait alors retiré aux Incurables.

262. Les nobles romains qui venaient chercher fortune auprès de leur compatriote Mazarin.

263. Sarmates : les Croates ou Cravattes, corps de cavalerie légère allemande qui avait été incorporé depuis 1636 dans l’armée française.

264. Bonnets du Borystène : les Polonais incorporés dans les Croates.

265. Trois ministres évangéliques du Temple de Charenton.

266. Abatteurs de quilles : débauchés.

267. Jean de Wert commandait l’armée bavaroise ; après avoir défait le maréchal de Gassion, il fut fait prisonnier par Bernard de Saxe-Weimar en 1638, et resta plusieurs années enfermé dans le donjon de Vincennes.

268. Démon qui avait envahi le château de Vauvert sous le règne du roi Robert.

269. On appelle encore tortillon un galant qui tortille auprès des femmes.

270. Casseurs de raquettes : Vantards, fanfarons.

271. Layettes : Coffres.

272. Condé (Louis II) avait été envoyé en 1647 en Catalogne pour réparer l’échec subi par le comte d’Harcourt, commandant l’armée du roi, devant Lérida. Condé reprit le siège de cette ville, mais faute d’argent et de renforts il dut battre en retraite.

273. Cyrano insinue que l’argent destiné aux renforts demandés par le prince de Condé a servi à entretenir la troupe italienne du théâtre de l’Hôtel de

274. La fabrication des louis d’or commença en 1640.

275. Boucan, lieu de débauche.

276. Célèbre maîtresse de maison close.

277. Casser du grès : travailler sans profit.

278. Tous les noms cités dans la strophe sont ceux de filles galantes ; la petite Nichon a eu les honneurs de deux ou trois mazarinades.

279. Morel, professeur d’écriture et maître de langue.

280. Jean Boisseau, peintre et enlumineur du roi, géographe et graveur.

281. Rangouze adressait des lettres imprimées aux grands personnages qui voulaient bien lui payer ses éloges. Il en a composé plusieurs volumes.

282. Vinot, cuisinier renommé.

283. Louis de Neuf-germain qui s’intitulait poète hétéroclite du duc d’Orléans était à moitié fou et a publié 2 vol. in-4 de poésies.

284. Philpot ou Philippot, dit Le Savoyard, chantait des chansons sur un théâtre en plein vent, dressé au bas du Pont-Neuf, devant la rue Guénégaud.

285. L’Orviétan tenait boutique sur le Pont-Neuf où il vendait ses drogues en chantant et en faisant des grimaces. Il avait succédé à Tabarin.

286. Trois joueurs de paume.

287. Cardelin, farceur et baladin qui eut d’abord ses tréteaux sur la place Dauphine et qui fit ensuite partie de la troupe italienne avec Colle et Scaramouche.

288. Carmeline, dentiste du Pont-Neuf.

289. Policans ou pellicans, tenailles pour arracher les dents.

290. Champagne, coiffeur de femmes, voir son Historiette dans Tallemant des Réaux.

291. Cormier, un des industriels bouffons du Pont-Neuf qui faisait des tours de gobelet et débitait des discours joyeux à son auditoire.

292. La Roche, charlatan et bouffon italien, qui se qualifiait de marquis della Rocca.

293. Le Hoc, sorte de jeu de cartes nouvellement introduit en France.

294. Les trois nièces de Mazarin étaient : Marie de Mancini, née à Rome en 1635, Hortense en 1646 et Marie-Anne qui ne faisait que naître.

295. Faire gille : s’enfuir, disparaître.

296. Moine-bourru : fantôme habillé en moine qui, dit-on, courait les rues la nuit et maltraitait les passants.

297. Le Conseil de régence qui tenait séance au château de Saint-Germain où était la Cour.

298. On craignait la famine pendant le blocus de Paris.

299. Prendre du poil de la bête veut dire ici, recommençons à boire de plus belle.

300. Les grands convois de farine qui traversèrent les lignes de l’armée royale pour ravitailler Paris.

301. Enseignes de cabarets renommés à l’époque.

302. Maître Jean-Guillaume, c’est le bourreau.

303. Les écoles de chirurgie étaient dans la rue des Cordeliers, près de l’église paroissiale de Saint-Côme.

304. Les poètes du Pont-Neuf désignent les poètes burlesques à la solde de la duchesse de Longueville et des principaux chefs de la Fronde.

305. Châteaux de Castille : allusion aux trois châteaux qui sont dans les armes de Castille.

306. Cantarini devait être l’intendant ou le trésorier du cardinal Mazarin.

307. La révolte de Mazaniello (1647) fut la cause de la romanesque aventure de Henri de Lorraine, en Sicile, que la fortune fit presque roi de Naples, mais que le cardinal Mazarin se garda bien de soutenir.

308. Pendant le blocus de Paris, le cardinal Mazarin, retiré au château de Saint-Germain avec la Reine régente et le jeune Roi, laissa croire aux Parisiens qu’il voulait prendre la ville par la famine.

309. Le cardinal de Richelieu.

310. Gassion, maréchal de France en 1643 ; Rantzau, en 1645, mort après avoir perdu à la guerre un bras, une jambe, un œil et une oreille.

311. Louis II, prince de Condé, dit Monsieur le Prince.

312. Le Père Vincent : Vincent de Paul (canonisé en 1737) qui avait la haute main sur les affaires ecclésiastiques.

313. Pierre de La Mothe Le Vayer, l’ami de Gassendi.

314. Gabriel Naudé, médecin de Louis XIII et bibliothécaire de Mazarin.

315. Le péché des Anges : la chute des Anges.

316. Louis de Lorraine, cardinal de Guise, tué au château de Blois, en 1588, le lendemain de l’assassinat de son frère, Henri, duc de Guise.

317. Cyrano veut dire : c’est la destinée des Jules de vaincre les Gaules, allusion à la guerre des Gaules par Jules César.

318. M. de Beaufort : fils du duc de Vendôme, et petit-fils de Henri IV.

319. Le cardinal de Retz (le coadjuteur) était l’âme de la Fronde à Paris, il faisait agir les ducs de Brissac et de Luynes.

320. Louis-Charles d’Albert, duc de Luynes, fils du favori de Louis XIII, fut comme son père, grand-fauconnier de France, mais non connétable.

321. La Mothe-Houdancourt, maréchal de France, ne fut qu’un moment dans la Fronde et se rattacha bientôt au parti du roi.

322. Cette nouvelle satire de Scarron, c’est sa fameuse Mazarinade.

323. On appelait mal de Saint-Roch, la peste ou la vérole ; les hémorroïdes, mal de Saint-Fiacre ; les abcès, mal de Saint-Cloud ; la sciatique, mal de Sainte-Reine. C’est à ces Saints que les malades s’adressaient pour guérir.

324. 1649 : début de la Fronde.

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