L’Autre monde (Cyrano de Bergerac)/Les Mazarinades/Le Ministre d’État flambé

Texte établi par Frédéric Lachèvre, Garnier (p. 268-279).


I. — Le Ministre d’État Flambé

EN VERS BURLESQUES[1]


Il faut bien qu’un chien de lutin
Me mette la puce en l’oreille,
De prôner dessus le destin
D’un homme qui fait le mutin,
Qui se saoûle d’une bouteille,
Qui ne sait ni grec ni latin,
Et qui n’est propre qu’à Marseille (254).

D’où diable me vient cette humeur ?
Mon âme n’est-elle point dupée ?
Moi qui ne suis qu’un escrimeur,

Suis-je bien devenu rimeur ?
Où ma verve est-elle occupée ?
Et faut-il, dans cette rumeur,
Joindre ainsi la plume à l’épée ?

Page, vite, ôte-moi mon pot.
Il me servira d’écritoire ;
Mais pour bien barbouiller ce sot,
Non pas en style de Marot,
Mais en style bouffi de gloire.
Et pour le peindre en Astarot,
Cherche de l’encre la plus noire !

Sans savoir ni qui, ni comment,
Je sens en moi quelqu’un qui jase :
C’est une Muse assurément,
Qui pour Mazarin seulement,
Me monte aujourd’hui sur Pégase…
Mais, à ce nom, quel changement !
Ce cheval tremble pour un aze  (255).

Hé ! quoi, plus je le veux pousser,
Et plus il se jette en arrière ;
Je ne puis le faire avancer.
Descendons, il le faut laisser
Sans entrer dedans la carrière,
Et Mazarin, sans finesser  (256),
Lui pourroit sangler la croupière.

Laissons donc là tout cet atour.
J’entends déjà mon petit Page…
En as-tu ? Quel heureux retour !
Cette encre est noire comme un four…
Oh ! le favorable présage !
Ce mauvais démon de la Cour
En aura dessus le visage.

Ha ! ha ! je vous tiens, Mazarin,
Esprit malin de notre France,
Qui pour obséder son destin.
Faites le soir et le matin,

Main basse dessus sa pitance :
À ce coup, vous serez très fin,
Si vous évitez la potence.

Levez les yeux, regardez-moi,
Et n’usez d’aucun artifice :
Vous avez faussé votre foi,
Vous avez enlevé le Roi,
Vous avez trahi la justice,
Et vous avez fait, sans la loi,
Enchérir jusqu’au pain d’épice.

Vos malices ont eu leur cours,
Presque par toute la nature ;
Vous avez fait cent mauvais tours
Vous avez joué (257) tous les jours
Et Créateur et créature,
Et vous avez fait à rebours
Le gaillard péché de luxure.

C’est où vous êtes trop savant,
Cardinal à courte prière :
Priape est chez vous à tout vent ;
Vous tranchez des deux bien souvent,
Comme un franc couteau de tripière,
Et ne laissez point le devant
Sans escamoter le derrière.

Des clergeons (258), par vous caressés,
Vous ont tenu lieu de coquettes ;
À cent pages intéressés.
Que vos confidents ont dressés,
Vous avez conté des sornettes,
Et vous ne les avez laissés
Ni mains pures, ni grègues nettes.

Vous vous êtes servi d’un sort
Pour chiffonner fesses et mottes ;
Pour enchâsser dedans un fort
Le généreux duc de Beaufort (259) ;

Pour faire des sots et des sottes,
Et pour vous asservir d’abord
Et les caleçons et les cottes.

Au Sabbat, chaque vendredi,
Vous présentez une bougie ;
Vous vous crevez, le samedi,
De chair aussi bien qu’au jeudi ;
Votre prière est une orgie,
Et Grandier, Fauste et Gaufredi (260)
Vous ont enseigné la magie.

Vous n’avez jamais eu chez vous
Que gens indignes de louange :
Vos Pages sont de jeunes fous ;
Vos Estafiers, de vrais filous ;
Votre Suisse, une bête étrange ;
Vos confesseurs, des loups-garous,
Et le Diable est votre bon ange.

La Seine et le Rhin par vos lois
Vont aussi mal que la Tamise ;
Vous avez donné sur les doigts
Du Parlement deux ou trois fois,
Et par la dernière entreprise,
Vous pensiez le mettre aux abois,
Ou du moins le mettre en chemise.

Hélas ! quel complot inhumain !
Quelle étrange rodomontade !
Quel vœu passé de main en main,
De prier monsieur Saint-Germain (261),
De conduire cette boutade,
Et de mettre le lendemain
Tout Paris en capilotade !

Oui, vous tranchiez du Fierabras,
Et pensiez dans ce mal extrême,
Nous couper et jambes et bras,
Nous égorger entre deux draps,

Traiter Noble et Bourgeois de même,
Et réduire le Mardi gras
Cette année à faire carême.

Ce point n’étoit point débattu
Par les plus scrupuleuses âmes ;
Vous trouviez moindre qu’un fétu
La résistance et la vertu
De nos filles et de nos femmes,
Et vous prétendiez mettre à cu
Le renom de toutes nos Dames.

Au mot de Paris, vos Romains (262)
En troubloient l’air de cris de joie,
Et les Sarmates inhumains (263),
Quoiqu’ils prennent à toutes mains,
Aimoient mieux en avoir la proie
Que d’en faire, avec les Germains,
Ce que les Grecs firent de Troie.

Jà déjà ces buffles du Rhin,
Et ces bonnets du Borysthène (264),
Ont mis en feu meule et moulin,
Daillè, Faucheur, Aubertin (265),
Font chanter à perte d’haleine ;
Et se sont promis, dans le vin,
D’y brûler un bras à la Seine.

Leur luxure et leur cruauté
Trouvent partout de la matière ;
C’est pour eux un point arrêté,
Que l’abondance et la beauté
Leur doivent une chère entière ;
Et dans cette nécessité,
Tout est bordel et cimetière.

Jamais siècle n’a découvert
De plus grands abatteurs de quilles (266) ;
Par eux tout passage est ouvert :
Priape, comme Jean de Vert (267),

Prend sans quartier garçons et filles,
Et le grand diable de Vauvert (268)
Auroit moins honni de familles.

Voilà le fruit de vos leçons,
Que pratiquent vos bons apôtres,
Par qui l’on voit en cent façons
Danser harnois ou caleçons
Avec nos dames et les vôtres,
Et par qui filles et garçons
S’enfilent comme patenôtres !

Voilà les beaux charivaris
Dont votre faveur est suivie !
Faut-il que femmes et maris
Dans neuf mois entendent les cris
D’une race à peine assouvie,
Et qu’une moitié de Paris
En doive l’autre à Cracovie ?

Mais passons nos beaux tortillons (269)
Et ces grands casseurs de raquettes (270)
Qui volent comme papillons,
Qui courent comme postillons
Après l’argent de nos layettes (271),
Et laissons tous ces cotillons
À la merci de ces brayettes.

Par vous, pernicieux Agent,
Nos chevaux jeûnent à la crèche ;
Vous avez volé notre argent ;
Il n’est endroit où le sergent
N’ait fait quelque mortelle brèche.
Et par vous le peuple indigent
Ne sait de quel bois faire flèche.

Les impôts ont flux et reflux
Sur nos précieuses tavernes,
Et par vos injustes refus,
Vous avez rendu si confus

Tous les officiers subalternes,
Que ces pauvres gens ne vont plus
Que la nuit comme des lanternes.
Un prince en vain vous demanda
Du secours pour la Catalogne (272),
Et le siège de Lerida
Qui nous fit chanter des oui-da !
D’une folle et piteuse trogne,
Fit voir que l’argent n’aborda
Qu’au port de l’Hôtel de Bourgogne (273).

Ce fut lorsque les délicats
Virent bien votre perfidie,
Que vous riiez à tour de bras
Des farceurs dont vous faisiez cas,
Pour quelque sotte comédie,
Cependant qu’ailleurs nos soldats
Jouoient leur propre tragédie.

Les François étoient réjouis
Que notre France fût pourvue
D’un si grand nombre de louis (274) ;
Mais ils se sont évanouis
Par votre avarice imprévue,
Et les ont si bien éblouis,
Qu’ils en ont tous perdu la vue.

Le marchand, partout endetté,
N’a plus personne à sa boutique,
Cicéron n’est plus écouté ;
Saint-Côme n’est plus consulté ;
Saint-Yves reste sans pratique ;
Et dans leur mérite enchanté
La Fortune leur fait la nique.

Le meilleur bocan (275) du Marais
Devient presque une solitude ;
La Decombe (276) y régente en paix :
Gens d’épée et gens de Palais

N’y causent plus d’inquiétude,
Et Priape y casse du grès (277)
Aux filles qu’il mit à l’étude.

La poule d’Inde et le cochon
Ne leur doivent plus rien de rente ;
Marotte, Cataut et Fanchon,
Qui vendent jusqu’à leur manchon,
Y sont vaines tables d’attente,
Et Babè, Margot et Nichon
N’y font’pas plus que la servante (278).

Le Brétilleux est sans chalands,
Morel n’enseigne plus à lire (279),
Boisseau n’étale plus d’écrans (280),
Martial ne vend plus de gants,
Rangouze ne sait plus qu’écrire (281),
Richard ne va plus chez les grands,
Et Vinot n’a plus de quoi frire (282).

Neuf-Germain ne dit pas un mot  (283) :
Les Muses ne l’ont plus pour môme :
Le Savoyard plaint chaque écot (284),
L’Orviétan est pris pour sot (285),
Il n’a ni théâtre ni baume ;
Et Cousin, Saumur et Sercot (286)
Ne gagnent plus rien à la paume.

Cardelin semble être perclus (287) :
Son corps n’opère plus merveille ;
Carmeline (288), en un coin reclus,
Voit ses policans (289) superflus ;
Le Coutelier même sommeille,
Et Champagne (290) ne coiffe plus
Que la poupée ou la bouteille.

Sur le Pont-Neuf, Cormier (291) en vain
Plaint sa gibecière engagée ;
La Roche (292) y prône pour du pain ;
La pauvre Foire Saint-Germain

Fait des cris comme une enragée,
Et les pages n’ont plus de main
Pour en escroquer la dragée.

Le crédit, par vous occupé,
Fait partout de sanglantes courses ;
Tout notre bonheur est fripé ;
Notre cher espoir est dupé ;
Nos malheurs n’ont plus de ressources,
Et notre heureux sort usurpé
A fait des ballons de nos bourses.

Vous étiez plus ferme qu’un roc,
Quand vous heurtiez quelque personne ;
Vous avez inventé le hoc (293)
Qui met la conscience au croc
Dès l’instant même qu’on s’y donne,
Et le frère coiffé du froc
Vouloit l’être d’une couronne.

Vos nièces, trois singes ragots (294)
Qu’on vit naître de la besace,
Plus méchantes que les vieux Goths,
Et plus baveuses qu’escargots,
Prétendoient ici quelque place,
Et vous éleviez ces magots,
Pour nous en laisser de la race.

Elles avoient fait leurs adieux
À leurs parents de gueuserie,
Pour s’accoupler à qui mieux mieux
Aux Candales, aux Richelieux,
Aux grands maîtres d’artillerie,
Ravis de voir en d’autres lieux
Les singes et la singerie.

Vous n’avez point encor jeûné,
Ni vendredi saint, ni vigile ;
L’innocent, par vous condamné,
A bien plus souffert qu’un damné,

Que dis-je, un damné ? plus que mille :
Ou, pour n’être pas malmené,
Il a fallu qu’il ait fait gille (295).

Vous avez créé des impôts
Sur les plus simples marchandises ;
Vous avez fait mal à propos
Enchérir la liqueur des pots,
Pour qui je vendrois mes chemises,
Et prenez de notre repos
Les usures et les remises.

Vous voyez nos maux sans blêmir :
Ils frappent en vain votre oreille ;
Votre crédit veut s’affermir
Sur des taxes qui font frémir ;
Et si votre fureur sommeille,
Pour nous empêcher de dormir,
Le Moine-bourru la réveille (296).

Par vous le Conseil infecté (297)
N’a plus rien de bon que la mine ;
Il se porte à l’extrémité,
Pour nous ôter la liberté
D’avoir ici quelque farine,
Et vous nous avez tout ôté,
Hors la crainte de la famine (298).

Quoi qu’aient pu faire vos suppôts
Pour nous envoyer la tempête.
Parmi nos cris et nos sanglots
Nous mêlons pourtant quelques rôts :
Nous prenons du poil de la bête (299)
Qui fait enrager Atropos
Depuis les pieds jusqu’à la tête.

En effet, quoique dès longtemps
Vous voliez tout à tire-d’ailes,
Malgré vous et malgré vos dents,
Nos convois nous rendent contents (300),

Et tous nos Généraux fidèles
Font chez nous plus de pénitents
Que vous ne faites de querelles.

Vous pensiez, faute de morceaux,
Mettre à nos jours de courtes bornes,
Mais depuis peu, chapons et veaux,
Bécasses, moutons, lapereaux,
Nous empêchent bien d’être mornes ;
Paris est fourni de pourceaux
Et crève de bêtes à cornes.

Cependant La Pomme du Pin,
La Chasse, L’Écharpe et La Coupe,
L’Aigle, Les Faisans, Le Dauphin,
Le Cormier et Le Gros Raisin (301)
Ont toujours depuis quelque troupe,
Confuse de voir que le vin
N’y reproche rien à la soupe.

C’est là que nous bénissons tous
Nos ressentiments légitimes ;
Que nous voyons, à deux genoux,
Les traits qu’Apollon contre vous
Décoche tous les jours en rimes,
Et qu’il s’y boit autant de coups
Que vous avez commis de crimes.

Mais c’est trop longtemps caqueter
De toutes parts le peuple aborde,
Qui sans doute vient d’arrêter
Qu’on ne devoit point le traiter
Sur à l’aide ! miséricorde !
Qui nous a fait souvent chanter :
Qu’on peut être pendu sans corde.

Mazarins, quel étrange ennui !
Voilà déjà qu’on me l’enlève.
Il n’a plus d’espoir ni d’appui.
Grès et leviers pleuvent sur lui,

Et s’il n’en reçoit quelque trêve,
Maître Jean-Guillaume aujourd’hui (302)
N’officiera point à la Grève.

L’y voilà, pour notre intérêt ;
Vite, bourreau, qu’on le secoue !
Tout va bien, maître Jean est prêt.
Ha ! parbleu, voilà qui me plaît !
Ô justice, que je te loue !
Mais, dans le bel état qu’il est,
Il nous fait encore la moue.

Par Dieu ! ne te rebute pas :
Fais paroître ici ta vaillance,
Imprime tes pieds sur ses bras,
Tiens-t’y droit comme un échalas :
Achève en lui notre souffrance,
Et ne te plains point d’être las
De faire du bien à la France.

Encore trois ou quatre coups,
Mon pauvre maître Jean-Guillaume,
Pèse plus fort, contente-nous ;
Fais si bien avec tes genoux,
Que les carabins de Saint-Côme (303)
Écorchent vite, au gré de tous,
L’écorcheur de ce grand royaume.

Allons bénir Dieu promptement
Dans l’église de Notre-Dame.
C’en est fait : ô l’heureux moment !
Le Bourgeois et le Parlement
Ne craindront jamais cet infâme ;
Le Bourreau prend son vêtement.
Et le Diantre gobe son âme !


épitaphe

Ici gît pour longtemps ou plutôt pour jamais
Un homme dont chacun maudit la destinée :
____Dieu lui veuille donner la paix ;
____De même qu’il nous l’a donnée !


Notes

254. C’est-à-dire propre à ramer sur les galères du roi.

255. Aze au féminin est la femelle du lièvre ou du lapin ; au masculin ce n’est qu’un âne.

256. Finesser pour finasser.

257. Un autre tirage porte finé pour affiné, tromper en jouant au plus fin.

258. Clergeons, prestolets, abbés.

259. Anne d’Autriche, reine mère, avait fait enfermer le duc de Beaufort au donjon de Vincennes, d’où il parvint à s’échapper en 1649.

260. Urbain Grandier, curé de Loudun, brûlé en 1634 ; Faust, prototype populaire des sorciers ; Gaufridi ou Gofredi, curé de la paroisse des Acoules, à Marseille, brûlé en 1611.

261. Mathieu de Morgues, abbé de Saint-Germain, ancien aumônier de Marie de Médicis et prédicateur de Louis XIII, qui vivait alors retiré aux Incurables.

262. Les nobles romains qui venaient chercher fortune auprès de leur compatriote Mazarin.

263. Sarmates : les Croates ou Cravattes, corps de cavalerie légère allemande qui avait été incorporé depuis 1636 dans l’armée française.

264. Bonnets du Borystène : les Polonais incorporés dans les Croates.

265. Trois ministres évangéliques du Temple de Charenton.

266. Abatteurs de quilles : débauchés.

267. Jean de Wert commandait l’armée bavaroise ; après avoir défait le maréchal de Gassion, il fut fait prisonnier par Bernard de Saxe-Weimar en 1638, et resta plusieurs années enfermé dans le donjon de Vincennes.

268. Démon qui avait envahi le château de Vauvert sous le règne du roi Robert.

269. On appelle encore tortillon un galant qui tortille auprès des femmes.

270. Casseurs de raquettes : Vantards, fanfarons.

271. Layettes : Coffres.

272. Condé (Louis II) avait été envoyé en 1647 en Catalogne pour réparer l’échec subi par le comte d’Harcourt, commandant l’armée du roi, devant Lérida. Condé reprit le siège de cette ville, mais faute d’argent et de renforts il dut battre en retraite.

273. Cyrano insinue que l’argent destiné aux renforts demandés par le prince de Condé a servi à entretenir la troupe italienne du théâtre de l’Hôtel de

274. La fabrication des louis d’or commença en 1640.

275. Boucan, lieu de débauche.

276. Célèbre maîtresse de maison close.

277. Casser du grès : travailler sans profit.

278. Tous les noms cités dans la strophe sont ceux de filles galantes ; la petite Nichon a eu les honneurs de deux ou trois mazarinades.

279. Morel, professeur d’écriture et maître de langue.

280. Jean Boisseau, peintre et enlumineur du roi, géographe et graveur.

281. Rangouze adressait des lettres imprimées aux grands personnages qui voulaient bien lui payer ses éloges. Il en a composé plusieurs volumes.

282. Vinot, cuisinier renommé.

283. Louis de Neuf-germain qui s’intitulait poète hétéroclite du duc d’Orléans était à moitié fou et a publié 2 vol. in-4 de poésies.

284. Philpot ou Philippot, dit Le Savoyard, chantait des chansons sur un théâtre en plein vent, dressé au bas du Pont-Neuf, devant la rue Guénégaud.

285. L’Orviétan tenait boutique sur le Pont-Neuf où il vendait ses drogues en chantant et en faisant des grimaces. Il avait succédé à Tabarin.

286. Trois joueurs de paume.

287. Cardelin, farceur et baladin qui eut d’abord ses tréteaux sur la place Dauphine et qui fit ensuite partie de la troupe italienne avec Colle et Scaramouche.

288. Carmeline, dentiste du Pont-Neuf.

289. Policans ou pellicans, tenailles pour arracher les dents.

290. Champagne, coiffeur de femmes, voir son Historiette dans Tallemant des Réaux.

291. Cormier, un des industriels bouffons du Pont-Neuf qui faisait des tours de gobelet et débitait des discours joyeux à son auditoire.

292. La Roche, charlatan et bouffon italien, qui se qualifiait de marquis della Rocca.

293. Le Hoc, sorte de jeu de cartes nouvellement introduit en France.

294. Les trois nièces de Mazarin étaient : Marie de Mancini, née à Rome en 1635, Hortense en 1646 et Marie-Anne qui ne faisait que naître.

295. Faire gille : s’enfuir, disparaître.

296. Moine-bourru : fantôme habillé en moine qui, dit-on, courait les rues la nuit et maltraitait les passants.

297. Le Conseil de régence qui tenait séance au château de Saint-Germain où était la Cour.

298. On craignait la famine pendant le blocus de Paris.

299. Prendre du poil de la bête veut dire ici, recommençons à boire de plus belle.

300. Les grands convois de farine qui traversèrent les lignes de l’armée royale pour ravitailler Paris.

301. Enseignes de cabarets renommés à l’époque.

302. Maître Jean-Guillaume, c’est le bourreau.

303. Les écoles de chirurgie étaient dans la rue des Cordeliers, près de l’église paroissiale de Saint-Côme.

  1. (Paris, Jean Brunet, 1649, 16 pages in-4o) avec cette épigraphe : Ridendo dicere verum quid vetat ?