Librairie Hachette et Cie (p. 283-299).


XXVI

LE CONTRAT. — GÉNÉROSITÉ INATTENDUE.


Le lendemain était le jour du contrat. Chacun était inquiet à l’Ange-Gardien ; on ne voyait rien venir. Le général était calme et causant. On déjeuna. Jacques et Paul seuls étaient gais et en train.

Le général se leva et annonça qu’il était temps de s’habiller. Chacun passa dans sa chambre, et de tous côtés on entendit partir des cris de surprise et de joie. Elfy et madame Blidot avaient des robes de soie changeante, simples, mais charmantes ; des châles légers en soie brodée, des bonnets de belle dentelle. Les rubans d’Elfy étaient bleu de ciel ; ceux de sa sœur étaient vert et cerise. Les cols, les manches, les chaussures, les gants, les mouchoirs, rien n’y manquait. Moutier avait trouvé un costume bourgeois complet ; Dérigny de même ; Jacques et Paul, de charmantes jaquettes en drap soutaché, avec le reste de l’habillement. Ils n’oublièrent pas leurs montres ; chacun avait la sienne.

Les toilettes furent rapidement terminées, tant on était pressé de se faire voir. Quand ils furent tous réunis dans la salle, le général ouvrit majestueusement sa porte ; à l’instant il fut entouré et remercié avec une vivacité qui le combla de joie.


Il fut entouré et remercié.
LE GÉNÉRAL.

Eh bien, mes enfants, croirez-vous une autre fois le vieux Dourakine quand il vous dira : Ayez confiance en moi, ne vous inquiétez de rien ?

— Bon ! cher général ! s’écria-t-on de tous côtés.

LE GÉNÉRAL.

Je vous répète, mes enfants, ne vous tourmentez de rien ; tout sera fait et bien fait. À présent, allons recevoir nos invités et le notaire.

ELFY.

Où ça, général ? où sont-ils ?

LE GÉNÉRAL.

C’est ce que vous allez voir, mon enfant. Allons, en marche ! Par file à gauche ! »

Le général sortit le premier ; il était en petite tenue d’uniforme avec une seule plaque sur la poitrine. Il se dirigea vers l’auberge Bournier, suivi de tous les habitants de l’Ange-Gardien. Le général donnait le bras à Elfy, Moutier à madame Blidot, Dérigny donnait la main à ses enfants. Tout le village se mit aux portes pour les voir passer.

« Suivez, criait le général, je vous invite tous ! Suivez-nous, mes amis. »

Chacun s’empressa d’accepter l’invitation, et on arriva en grand nombre à l’auberge Bournier. Au moment où ils furent en face de la porte, la toile de l’enseigne fut tirée, et la foule enchantée put voir un tableau représentant le général en pied ; il était en grand uniforme, couvert de décorations et de plaques. Au-dessus de la porte était écrit en grosses lettres d’or : au Général reconnaissant.

La peinture n’en était pas de première qualité, mais la ressemblance était parfaite, et la vivacité des couleurs en augmentait la beauté aux yeux de la multitude. Pendant quelques instants, on n’entendit que des bravos et des battements de mains. Au même instant, le curé parut sur le perron ; il fit signe qu’il voulait parler. Chacun fit silence.

« Mes amis, dit-il, mes enfants, le général a acheté l’auberge dans laquelle il aurait péri victime de misérables assassins sans le courage de M. Moutier et de vous tous qui êtes accourus à l’appel de notre brave sergent. Il a voulu témoigner sa reconnaissance à la famille qui devient celle de Moutier, en faisant l’acquisition de cette auberge pour répandre ses bienfaits dans notre pays ; bien plus, mes enfants, il a daigné consacrer la somme énorme de cent cinquante mille francs pour réparer et embellir notre pauvre église, pour fonder une maison de Sœurs de charité, un hospice, une salle d’asile et des secours aux malades et infirmes de la commune. Voilà, mes enfants, ce que nous devrons à la générosité du Général reconnaissant. Que cette enseigne rappelle à jamais ses bienfaits ! »

Les cris, les vivats redoublèrent. On entoura le général, on voulut le porter jusqu’en dedans de la maison. Il s’y opposa d’abord avec calme et dignité, puis la rougeur aux joues, avec quelques jurons à mi-voix et des mouvements de bras, de jambes et d’épaules un peu trop prononcés, puis enfin par des évolutions si violentes que chacun se recula et lui laissa le passage libre.

On monta le perron, on entra dans la salle ; Elfy et Moutier se trouvèrent en face d’une foule compacte : le notaire, les parents, les amis, les voisins, tous avaient été invités et remplissaient la salle, agrandie, embellie, peinte et meublée. Des sièges étaient préparés en nombre suffisant pour tous les invités. Le général fit asseoir Elfy entre lui et Moutier, madame Blidot à sa gauche, puis Dérigny et les enfants ; le notaire se trouvait en face avec une table devant lui. Quand tout le monde fut placé, le notaire commença la lecture du contrat.

Lorsqu’on en fut à la fortune des époux, le notaire lut :

« La future se constitue en dot les prés, bois et dépendances attenant à la maison dite l’Ange-Gardien, »

Elfy poussa un cri de surprise, sauta de dessus sa chaise et se jeta presque à genoux devant le général, qui se leva, la prit dans ses bras et, lui baisant le front :

« Oui, ma chère enfant, c’est mon cadeau de noces. Vous allez devenir la femme, l’amie de mon brave Moutier, deux fois mon sauveur et toujours mon ami. Je ne saurais assez reconnaître ce que je lui dois ; mais, en aidant à son mariage avec vous, j’espère m’être acquitté d’une partie de ma dette. »

Le général tendit la main à Moutier, l’attira à lui et le serra avec Elfy dans ses bras.

« Oh ! mon général, dit Moutier à voix basse, permettez que je vous embrasse.

— De tout mon cœur, mon enfant. Et, à présent, continuons notre contrat. »

Le notaire en acheva la lecture ; une seule clause, qui fit rougir madame Blidot, parut se ressentir de la bizarrerie du général. Il était dit :

« Dans le cas où la dame veuve Blidot viendrait à se remarier, sa part de propriété de l’Ange-Gardien retournerait à sa sœur Elfy, et serait compensée par la maison à l’enseigne : au Général reconnaissant, que le général comte Dourakine lui céderait en toute propriété, mais à la condition que madame Blidot épouserait l’homme indiqué par le général comte Dourakine, et qu’il se réserve de lui faire connaître. »

Le notaire ne put s’empêcher de sourire en voyant l’étonnement que causait cette clause du contrat, qu’il avait cherché vainement à faire supprimer. Le général y tenait particulièrement ; il n’avait pas voulu en démordre. Madame Blidot rougit, s’étonna, et puis se mit à rire en disant :

« Au fait, je ne m’oblige à rien, et personne ne peut m’obliger à me marier si je ne le veux pas.

— Qui sait ? dit le général, qui sait ? Vous le voudrez peut-être quand vous connaîtrez le futur.

— Pas de danger que je me remarie.

— Il faut signer, Messieurs, Mesdames, dit le notaire.

— Et puis dîner, » dit le général.

Madame Blidot ne fut nullement effrayée de cette annonce du général, quoique rien ne lui parût arrangé pour un repas quelconque ; mais elle commençait à compter sur cette espèce de féerie qui faisait tout arriver à point.

Elfy signa, puis Moutier, puis le général, puis madame Blidot, le curé, Jacques, Paul, Dérigny et la foule. Quand chacun eut apposé son nom ou sa croix au bas du contrat, le général proposa de retourner dîner à l’Ange-Gardien ; madame Blidot ne put s’empêcher de frémir de la tête aux pieds. Comment dîner, sans dîner, sans couvert, sans table !

« Général, dit-elle d’un air suppliant, si nous dînions ici ? C’est si joli !

LE GÉNÉRAL, avec malice.

Du tout, ma petite femme, nous dînons chez vous. Ne voyez-vous pas qu’Elfy et Moutier sont impatients de se promener dans leur nouvelle propriété ? Allons, en route. »


Les cuisiniers s’étaient surpassés.

Le général descendit le perron, entraînant madame Blidot, suivi d’Elfy, qui donnait le bras à Moutier, et du reste de la société. Jacques et Paul couraient en avant en éclaireurs ; ils arrivèrent les premiers à l’Ange-Gardien, et firent des exclamations de joie sans fin. Le devant de la maison était garni de caisses d’orangers et autres arbustes en fleurs ; la salle était tapissée d’étoffe bleue, ainsi que la cuisine : des tables étaient mises dans les deux salles. Le général fit asseoir tous les invités ; lui, Elfy et Moutier présidaient la première table ; madame Blidot, Dérigny et les enfants faisaient les honneurs de la seconde ; plusieurs domestiques, venus de Paris, firent le service ; ils passaient les plats, les vins ; les cuisiniers s’étaient surpassés : on n’avait jamais mangé, ni bu, ni vu chose pareille à Loumigny. Le curé était à la gauche du général, Elfy se trouvait placée entre la général et Moutier, puis le notaire et les autres convives. Le dîner fut long et gai.

« Défense de se donner d’indigestion aujourd’hui, criait le général ; on doit se ménager pour demain : ce sera bien autre chose.

— Qu’y aura-t-il demain ? demanda un convive.

LE GÉNÉRAL.

Qui vivra verra. Il y aura un festin de Balthazar !

LE CONVIVE.

Qu’est-ce que c’est que ça, Balthazar ?

LE GÉNÉRAL.

Balthazar était un gredin, un fieffé gourmand, mais un fin connaisseur en vins et en toutes espèces de comestibles, et, quand on voulait bien dîner, on allait chez Balthazar.

— Ah ! oui ! comme à Paris, quand on va chez Véry, dit un des convives qui avait la prétention d’avoir de l’instruction et de connaître Paris, parce qu’il y avait passé une fois trois jours comme témoin dans une affaire criminelle.

— Tout juste ! c’est ça, dit le général en se tordant de rire. Je vois, M’sieur, que vous connaissez Paris.

LE CONVIVE INSTRUIT.

Un peu, M’sieur, j’y ai passé quelque temps.

LE GÉNÉRAL.

Avez-vous été au spectacle, M’sieur ?

LE CONVIVE INSTRUIT.

Oui, M’sieur, bien des fois. J’aimais beaucoup le spectacle.

LE GÉNÉRAL.

À quel théâtre alliez-vous ?

LE CONVIVE INSTRUIT.

Au grand théâtre de Polichinelle, et à un autre, dont j’oublie le nom, plus beau encore.

LE GÉNÉRAL.

Ah ! aux Champs-Élysées, n’est-ce pas ?

LE CONVIVE INSTRUIT.

Oui, M’sieur, un grand bois mal gouverné, et qui ne ressemble guère à un champ ; des arbres abîmés, écourtés, une futaie perdue. »

Le général riait de plus en plus, buvait de plus en plus. On était à table depuis deux heures. Elfy proposa au général une promenade dans son nouveau domaine.

LE GÉNÉRAL, d’un air malin.

Et comment y passerez-vous de votre jardin, mon enfant ?

ELFY.

Oh ! général, Moutier fera une brèche ; le passage sera bientôt fait.

LE GÉNÉRAL.

A-t-on fini le café, le pousse-café, tout enfin ?

— Fini à la majorité, mon général, répondit Moutier, fatigué de boire et de manger.

— Allons, partons. J’ouvre la marche avec Elfy. »

Le général se leva ; chacun en fit autant. Il ouvrit lui-même la porte du jardin. Elfy poussa une exclamation joyeuse, quitta le bras du général, et courut, légère comme un oiseau, vers la barrière élégante qui avait été placée et ouverte sur le pré pendant la courte absence des propriétaires.

Jacques et Paul la suivirent dans sa course, et furent bientôt hors de vue.

LE GÉNÉRAL.

Moutier, mon ami, courez après les fuyards, attrapez-les, ramenez-les-moi ! Je ne serai pas loin… Eh bien ! voilà tout le monde parti !… Les voilà qui courent tous comme des chevaux échappés… jusqu’au notaire !… Et ce pauvre Dérigny, que madame Blidot entraîne ! Il court, ma foi il court ! »

Le général, enchanté, se frottait les mains, allait et venait en sautillant, malgré ses grosses jambes, son gros ventre et ses larges épaules. De temps à autre, on voyait apparaître dans le pré, dans le bois, Elfy et les enfants ; Moutier l’avait rejointe en deux enjambées, et jouissait du bonheur d’Elfy avec toute la vivacité de son affection. Bientôt le bois et la prairie offrirent le spectacle le plus animé ; les jeunes couraient, criaient, riaient ; les gens sages se promenaient, admiraient et se réjouissaient du bonheur d’Elfy d’avoir rencontré dans sa vie un général Dourakine. Elfy et sa sœur étaient si généralement aimées, que leur heureuse chance ne donnait de jalousie à personne, et occasionnait, au contraire, une satisfaction générale.

Le curé seul était resté auprès du général.

« Vous devez être bien heureux, lui dit-il en souriant amicalement, de tout le bonheur que vous avez causé ; vous êtes véritablement une Providence pour ces excellentes sœurs, pour votre brave Moutier et pour toute notre commune. Jamais on n’y perdra votre souvenir, général, et, quant à moi, je prierai pour vous tous les jours de ma vie.

LE GÉNÉRAL.

Merci, mon bon curé. Mais notre tâche n’est pas finie : il faut que vous m’aidiez à la compléter.

LE CURÉ.

Tout ce que vous voudrez, général, disposez de moi entièrement.

LE GÉNÉRAL.

Eh bien, mon ami, voilà l’affaire. J’aime beaucoup madame Blidot, et je vois avec peine que le mariage de sa sœur va changer sa position.

LE CURÉ.

Oh ! général, elles s’aiment tant, et Moutier est un homme si bon, si honorable, si religieux !

LE GÉNÉRAL.

Tout ça est vrai, mon ami, mais… madame Blidot ne va plus venir qu’en second ; c’est le jeune ménage qui a maintenant le plus gros lot dans la propriété de l’Ange-Gardien ; un homme dans une auberge est toujours plus maître que des femmes. Et puis viendront les enfants ; Jacques et Paul pourraient en souffrir, madame Blidot, qui les aime si tendrement, les protégera ; et puis viendra le désaccord, et, par suite, les chagrins pour cette pauvre femme isolée.

LE CURÉ.

C’est vrai, général ; mais qu’y faire, sinon attendre, espérer, et au besoin lui donner du courage ?

LE GÉNÉRAL.

Mon cher curé, voici mon idée à moi. Quand la guerre sera finie, ce qui va arriver un de ces jours, il faudra que je retourne en Russie ; j’emmènerai Dérigny. Attendez, vous ne savez pas ce que je vais vous dire… J’emmènerai ses enfants ; voilà déjà qu’ils restent avec leur père et qu’ils sont à l’abri de ce que je redoute pour eux. Pour prix du sacrifice que me fera le père, j’achète, avec votre aide, et je lui donne les terres qui entourent mon auberge Au général reconnaissant. D’ici là, je le décide à réunir ses enfants à maman Blidot dont il fera sa femme et la vraie mère de ses enfants ; je donne au ménage l’auberge et les terres. Et, après une absence d’un an, je viens mourir en France, chez vous ; car, entre nous, je ne crois pas en avoir pour longtemps ; d’ici à trois ans je serai couché dans votre cimetière, après être mort entre vos bras. Et voilà où j’ai besoin de votre aide : c’est à disposer maman Blidot à devenir madame Dérigny. Vous lui ferez savoir en gros tout ce que je viens de vous dire.

LE CURÉ.

Je crains qu’elle ne veuille pas se remarier, non pas qu’elle ait beaucoup regretté son mari, qu’elle avait épousé presque forcée par ses parents, et qui était vieux, méchant et désagréable, mais parce que ce mariage malheureux lui a ôté l’envie d’en contracter un autre.

LE GÉNÉRAL.

Et Jacques et Paul, qu’elle aime tant et qui sont si charmants ! Ce serait le moyen de ne plus les perdre.

LE CURÉ.

Écoutez, général, je tâcherai ; je ferai mon possible, car j’ai bonne opinion de Dérigny.

LE GÉNÉRAL.

Parbleu ! un garçon parfait, doux comme un agneau, un cœur d’or. Voyez-le avec ses mioches. Brave militaire, beau garçon, que vous faut-il de plus ?

LE CURÉ.

Ce qu’il a, général et ce dont vous ne parlez pas : de la religion et de la moralité.

LE GÉNÉRAL.

Puisqu’il l’a, vous n’avez plus rien à lui demander.

LE CURÉ.

Aussi me trouvé-je très satisfait, général, et je désire que madame Blidot pense comme nous.

LE GÉNÉRAL.

Ceci vous regarde, mon bon curé, parlez-en avec elle quand Dérigny et moi nous n’y serons plus. L’affaire se terminera promptement en la poussant vivement. »

La conversation fut interrompue par Elfy, Moutier et les enfants, qui revenaient près du général. Elfy avait des larmes dans les yeux.

ELFY.

Mon bon général, que de reconnaissance ! Il n’est pas possible d’être meilleur, plus généreux, plus paternel que vous ne l’avez été pour moi et pour Joseph. Que de choses vous nous donnez ! Et avec quelle grâce, quelle bonté aimable !

Elfy saisit une de ses mains et la lui baisa à plusieurs reprises.

LE GÉNÉRAL.

Mon enfant, laissez-moi. Je vais pleurer si vous continuez ; je n’en puis plus ! Laissez-moi, vous dis-je ; Moutier !

Moutier saisit son autre main, et, la serrant à la briser, y posa ses lèvres.

MOUTIER.

Mon général, je n’ai jamais baisé la main d’aucun homme ; la vôtre est pour moi celle d’un bienfaiteur, d’un père.

LE GÉNÉRAL.

Tiens, vous dites comme Torchonnet.


Je crains qu’elle ne veuille pas se remarier.

Moutier sourit ; les larmes d’Elfy firent place à un rire joyeux, et l’attendrissement du général se dissipa comme par enchantement.

LE GÉNÉRAL.

Ouf ! c’est fini ! Je suis content. Voyez un peu la jolie figure que j’aurais faite, pleurant avec Elfy et Moutier. Sapristi ! je sue d’y penser. Un général en grand uniforme pleurant comme un enfant qui a reçu le fouet ! À présent, mes bons amis, vous avez tout vu, vous êtes bien contents comme moi, mais bien fatigués comme moi, et vous avez besoin d’être seuls comme moi. Laissez-moi renvoyer tout ce monde ; promenez-vous tout doucement sur vos terres en causant, et laissez-moi surveiller le retour de l’ordre dans votre maison… Pas de réplique ! Je veux ce que je veux. Envoyez-moi Dérigny et les enfants ; dites que je désire qu’on s’en aille, et demandez au notaire de venir me parler.

Elfy baisa la main du général en signe de soumission et alla avec Moutier exécuter ses ordres. Bientôt la foule défila devant lui, et à chacun il disait :

« À demain, à la mairie. »

Il rappela au notaire qu’il couchait à l’auberge du Général reconnaissant.

« Votre chambre est prête, mon cher, ainsi que quelques autres pour les invités éloignés. »

Le notaire salua, serra la main que lui tendait le général, et sortit pour fumer en se promenant avec quelques amis avant de prendre possession des chambres qui leur avaient été préparées.