L’Art de péter/Chapitre onziéme

Florent-Q., rue Pet-en-Gueule, au Soufflet (p. 81-83).

CHAPITRE ONZIÉME.

Des effets malins des Pets.



APrès avoir parlé dans le Chapitre neuviéme des effets benins du Pet, il nous reſte encore à dire un mot des malins.

Ces effets ſont les odeurs les plus infectes, ou la puanteur même, les chemiſes gâtées, & les culottes où le ventre s’eſt déchargé, &c. Ces accidens ſont principalement affectés aux Pets liquides & ſurtout aux muets. Or les effets benins ſont par eux-mêmes du genre le plus excellent & communs à toutes les eſpèces de Pets ; mais les effets malins ne ſont qu’accidentels.

À ce double effet s’en joint un autre qui s’en ſépare rarement, & qui garde comme le milieu entre les deux premiers ; c’eſt le rouge qui monte au viſage du Peteur & que la honte produit. Cet effet eſt auſſi tantôt benin & tantôt malin. Il en eſt de lui comme de la Planette de Mercure, qui étant jointe avec des planettes favorables, eſt benigne, & maligne lorſqu’elle eſt en conjonction avec des planettes malignes. Ainſi lorſqu’un jeune homme rougît après avoir peté on le blâme, & on louë au contraire un vieillard à qui ce malheur arrive.

On n’a point encore défini, ſi de péter en urinant eſt un effet benin ou malin, moi, je le crois benin & je me fonde ſur la vérité de l’axiôme

Mingere cum bombis res eſt gratiſſima lumbis.

En effet piſſer ſans peter, c’eſt aller à Dieppe ſans voir la mer.