L’Arc d’Ulysse/Pour Charles Boulen

L’Arc d’UlysseÉditions Georges Crès et Co (p. 59).

POUR CHARLES BOULEN

Il a vendu ses veaux, ses colzas ; de gros baire
Ravitaillé la ferme et l’auberge à pignon.
Que fait-il en Auffay de tant d’argent mignon ?
Il dit : « Espérez-mé sus ma jument aubère » ;

Mais reste où sa Thaïs de village l’obère.
C’est sa bonne. Captif de ce rare chignon,
Il renifle, en rouant des yeux de maquignon,
Ce fessier hottentot et cette nuque ibère.

C’est la litière chaude à son Pégase. Ô Rus !
Ils lisent « Le Petit Fermier », Lucy Mardrus ;
Boulen lui dit ses vers fleurant la crème et l’herbe.

En attendant qu’un jour, il ait, sans vanité,
Épousant sa servante imité Colletet,
En lui disant ses vers, il imite Malherbe.


Paris 1911.