L’Anti-Justine ou les délices de l’Amour (1864)/45

Vital Puissant ? (p. 105-108).

CHAPITRE XLV.

Souper d’adieu. Grâces de madame Vitnègre.

On soupa ; les tétons étaient couverts, les propos furent décents. « Mais, me dit Minonne, on dit que vous avez eu huit jolies femmes connues, et on les nomme. — Ah ! interrompit Conquette, ne faites plus dire de ces histoires-là ; la journée de volupté est finie, et nous sommes à présent des personnes ordinaires. — Il faut donc les remettre, dit Trait-d’Amour, pour une interruption de séance. »

Comme on se disposait à sortir et qu’il n’y avait plus de danger de nous faire bandocher, on me pria d’exiger que nos six cons et nos douze tétons fussent mis à l’air et baisés à discrétion pour les adieux ; j’y consentis. Aussitôt Conquette, Tendrelys, Rose-Mauve, Minonne, Connette et la Brideconin furent défichutées, troussées et renversées sur les foutoirs, les deux premières par les quatre dernières, qui se défichutèrent, se troussèrent et se renversèrent elles-mêmes ; on leur lécha le con ; les cinq hommes sucèrent les douze tétons ; les belles prirent, décalottèrent, baisèrent les cinq vits, embouchant seulement le mien en disant : « Vit incomparable, adieu pour huit jours !… »

On allait sortir, quand on vit la belle épouse de Vitnègre se prosterner toute dététonnée en s’écriant : « Sainte et jolie vierge Marie, que Panthère branlait, gamahuchait, entétonnait dans le lit du cornard le bon Joseph, duquel cocufiage provint le doux Jésus, ce bon fouteur de la putain publique la belle Madeleine, marquise de Béthanie, dont le vagabond Jésus était, en outre, le souteneur, autrement le maquereau, lequel, au grand regret de la sainte garce, enculait encore saint Jean, son giton ; sainte et jolie Marie, vierge comme moi, nous vous remercions de cette heureuse journée de fouterie ; faites-nous la grâce, par les mérites de votre fils, de nous avoir un pareil dimanche prochain. Et vous, sainte Madeleine, que foutait l’abbé Jésus, ainsi que Jean l’enculé, obtenez-moi la grâce de foutre autant que vous, soit en con, soit en cul, quinze ou vingt fois par jour, sans être épuisée. Vous foutiez avec des Pharisiens, avec Hérode, et même Ponce-Pilate, pour avoir de quoi nourrir le gourgandin Jésus, votre greluchon, et les vagabonds qui lui servaient de chouans, obtenez-moi de votre maquereau Jésus, qui, étant Dieu, a sans doute quelque pouvoir, d’avoir sous peu ce riche entreteneur, qui est un jour descendu de carrosse, bandant à mon intention, comme je revenais de chez mon amie madame Congrêlé, à cette fin que l’argent que je gagnerai avec mon con, mon cul, mes tétons et ma langue dardée, je puisse soulager mon digne père dans sa vieillesse, non-seulement en foutant avec lui pour lui donner le plaisir, mais en me laissant vendre comme la pieuse fille d’Eresicthon, le fanatique, ou la pieuse Ocyroé, fille du centaure Chyron, qui, toutes deux devinrent cavales, c’est-à-dire montures d’hommes et putains. Modèle d’homme et de maquereau, doux Jésus, fouteur acharné, greluchon complaisant de la brûlante et exemplaire putain Madeleine, qui était si amoureuse de votre vit divin et de vos sacrées couilles, maintenez par votre puissance mon conin étroit et satiné, mes tétons toujours fermes, ma peau, mon cul, mes fesses, mes bras, mes mains, mon con, mes épaules toujours blancs ; les vits de mes amants, celui de mon père y compris, toujours raides ; leurs couilles toujours pleines, car vous teniez en cela du saint roi David, si fort selon le cœur de Dieu, puisqu’il était le premier fouteur de son temps. Faites, ô Jésus ! que mes hauts talons, qui me prêtent tant de grâce et font bander tant de monde, ne me donnent jamais de cors aux pieds, mais que ces pieds tentatifs et toujours foutatifs restent longtemps comme ils sont ! »

« Amen ! amen ! » s’écria toute la société, vits et cons.

Tout le monde sortit édifié de la piété éclairée de ma fille, et en s’en allant on disait : « Voilà ce que c’est que de connaître la vraie religion de la nature et prier la divinité comme il convient, en lui demandant des choses raisonnables… Oh ! c’est une fille exemplaire ! »