L’Amour qui ne meurt pas/Souvenance

Éditions de la Revue des poètes (p. 25).

SOUVENANCE

Je rêve au beau pays d’où mon deuil m’exila,
À la cité qui porte aussi le nom de Flore
Et fleurit au couchant pourpre qui la colore…
Que d’heureux jours auprès des miens je connus là !

Maintenant qu’avec eux mon bonheur s’envola,
Avant de m’en aller vers l’éternelle aurore,
Là-bas, sur le Pincio, je voudrais voir encore
Cette petite place au seuil de la Villa.

Dans ces lieux que j’aimais, où l’on respire comme
Un mystique parfum l’âme même de Rome,
Si je ne reviens pas comme autrefois m’asseoir,

Pensez à moi devant les collines lointaines,
En écoutant tinter les angelus du soir,
Sous les vieux chênes verts où chantent les fontaines.