Si mes uniques biens sont ceux que je possède,
Je suis très pauvre en vérité : foyer qui luit,
Maison, jardins en fleurs, terre où mûrit le fruit,
Richesse qui nous trompe et pour un jour nous aide…
Le sol qui nous soutient bientôt sous nos pas cède ;
Nos treilles, nos lauriers, chaque instant les détruit ;
Pourpre, fin lin, vendange et moisson, tout nous fuit ;
Notre chair même meurt lentement sans remède.
Mais je sais qu’au-delà de ce que voient nos yeux,
D’invisibles joyaux m’appartiennent aux cieux ;
Je me fie à l’Amour, je crois à la Parole.
En vain le monde entier me verserait son or
Pour me ravir le souvenir qui me console ;
Mon Dieu, ce que j’espère est mon meilleur trésor.