L’Amour qui ne meurt pas/Abeille

Éditions de la Revue des poètes (p. 32-33).

ABEILLE

Abeille, abeille au vol léger,
Avril va fleurir le verger,
Dors-tu dans ta ruche bien close ?
Voici les beaux jours que j’attends
Et les merveilles du printemps ;
Déjà le pêcher devient rose

Mais je n’entends rien bourdonner…
Les jacinthes ont beau sonner
Sous ta maison silencieuse ;
Il faisait trop froid ce matin ;
Le temps gris demeure incertain,
Et mon âme n’est pas joyeuse.


Es-tu morte, abeille, ma sœur ?
Faut-il oublier la douceur
De ton miel que l’aurore embaume ?
Ne verrai-je plus qu’en rêvant
Errer au soleil dans le vent,
Ton rapide et léger fantôme ?

Mourez-vous aussi dans mon cœur
Trop lourd de peine et de langueur,
Chanson dont l’espoir nous enivre,
Miel ineffable de l’amour,
Seul vrai bonheur de ce séjour,
Et goût mystérieux de vivre ?