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i. — CHEZ LE GRAND HOMME


En automobile, pour la première fois depuis bien longtemps, M. Cyprien Jeansonnet livrait à la caresse du vent printanier sa tête auguste et candide, agréablement ronde, classiquement glabre et dont la bouche spirituelle contrastait avec des yeux limpides, d’une tranquille naïveté. Il avait posé son chapeau de soie sur ses genoux et laissait flotter ses longs cheveux gris. Ainsi, tressautant et inquiété par la rapidité de la course, il franchit le boulevard des Capucines, la rue Royale, la place de la Concorde, le pont, et pénétra dans l’ombre studieuse de la rive gauche.

— Ici, dit-il, car c’était son habitude de parler tout haut quand il se trouvait seul, ici l’exil commence et je comprends que l’on se retire dans ces parages quand on a l’intention de travailler. Pour moi, dès que j’ai traversé la Seine, toutes les rues sont un peu de l’Université : je retrouve mes remords d’écolier qui n’a pas fait son devoir et j’ai envie de m’excuser auprès des passants en qui je crois reconnaître mes anciens professeurs. Le fainéant s’est changé en paresseux, voilà tout. Et quel paresseux !…

— Vous dites ? s’écria le chauffeur en tournant vers son client une face apoplectique.

— Rien ! Rien ! se hâta de répondre M. Jeansonnet.

Là-dessus il se couvrit, car la rue Bonaparte est fraîche. Bientôt, la voiture s’arrêta rudement, au bruit définitif d’un levier actionné par une main furieuse. M. Jeansonnet descendit, compta trois francs et vingt-cinq centimes, qu’il remit au chauffeur avec un timide sourire. Puis il vérifia le numéro d’une maison noire et vétuste, s’engouffra sous un porche gigantesque et s’adressa à une concierge qui semblait née avec la maison. La concierge accueillit l’intrus en branlant la tête, comme Si elle répondait non d’avance à toutes ses questions.

— M. Fernand Bigalle ? questionna M. Jeansonnet… Ce n’est pas ici !… Mille pardons, madame… Dans ce cas, vous pourriez, peut-être, m’indiquer ?… Si… c’est ici !… Est-il chez lui ? Non ?…

— Ce que vous êtes pressé ! Attendez donc un peu. Il est chez lui, mais il ne reçoit que sur rendez-vous.

— Je suis le médecin.

— Il est donc malade ?

— Je suis son médecin, précisa M. Jeansonnet, car dans la voie du mensonge il est impossible de s’arrêter.

— Alors, c’est différent. Premier, à droite.

« Orphée allant chercher Eurydice endormit Cerbère au son de sa lyre, monologua le vieillard, en gravissant les vingt marches qui le séparaient de M. Bigalle. J’ai endormi Cerbère, mais vous verrez qu’un autre gardien se dressera devant moi ! » Ce fût un vieux valet de chambre, à l’œil inquisiteur.

— M. Bigalle ? Je viens de la part du propriétaire.

— Entrez. Je vais vous envoyer Mlle Estoquiau, la cousine de monsieur. C’est elle qui s’occupe de ces affaires-là.

Dans le petit salon où il fut introduit devaient stationner les candidats à l’Académie Française, soucieux d’exposer au grand écrivain leur désir et leurs mérites. Les sièges étaient roides, la pendule péremptoire, la cheminée morose comme ces cheminées dans lesquelles on ne fait jamais de feu. Au mur, des lavis dans des passe-partout reproduisaient les scènes principales des œuvres illustrées de Fernand Bigalle, théâtre et roman. Une console Louis-Philippe supportait, outre des revues périmées, plusieurs volumes enrichis de dédicaces admiratives et dont les pages n’étaient pas coupées.

« Je suis, murmura le visiteur, chez le maître de la tendresse, de l’amour… Je ne suis pas chez le dentiste… On s’y tromperait… »

Mais il s’arrêta, et salua :

— Monsieur le secrétaire, sans doute ?

Dans l’entrebâillement d’une portière en tapisserie, un visage se montrait, austère, avec des bandeaux plats, une paire de lunettes et des moustaches noires. La portière s’ouvrit tout à fait, et M. Jeansonnet, terrifié, reconnut qu’il avait devant lui une femme, Mlle Estoquiau, la cousine du maître. Elle ne releva point la méprise et commença d’un ton sec :

— Je ne sais ce qui vous amène, mais je tiens à vous déclarer, d’abord, que les locataires du second font marcher le phonographe jusqu’à des minuits, que la concierge est sourde, aveugle et idiote et que la cuisine a besoin d’un lessivage. Quant à l’escalier de service…

— Madame, interrompit M. Jeansonnet, il y a confusion. J’ai dû mal m’expliquer. Je ne suis propriétaire que de certaine lettre de jeunesse émanant de M Fernand Bigalle et que je voudrais remettre au maître.

— J’ai déjà entendu parler de ces personnes qui apportent, soi-disant, des lettres de jeunesse… Je n’insiste pas. Écrivez. On vous fixera un rendez-vous. J’ai bien l’honneur.

Ce disant, Mlle Estoquiau poussait M. Jeansonnet vers la sortie. Trop tard ! Fernand Bigalle lui-même apparaissait, tel que l’image l’a popularisé : petit, ventru, chauve, rose, frais et souriant. On le devinait assez préoccupé de son physique, au soin minutieux avec lequel il se rasait, à sa vareuse bien coupée, à son pantalon impeccable, aux souliers vernis qui avantageaient un pied minuscule et cambré. Il ressemblait à Sainte-Beuve, en dandy.

— Monsieur ne vient pas de la part du propriétaire ! glapit la cousine.

— Qu’importe ! répliqua Bigalle, courtois et résigné. Entrez dans mon cabinet.

Quand il se trouvait coincé de la sorte, il faisait contre mauvaise fortune bon cœur, car il tenait à sa réputation de politesse. M. Jeansonnet était, enfin, dans la place.

— Que de mal j’ai eu ! soupira-t-il. Je dois vous confesser mon cher maître, que j’ai menti à votre concierge, à votre valet de chambre et même à mademoiselle votre cousine. En fait de lettre de jeunesse, je n’en ai qu’une de vous. Je la garde comme un trésor. La voici.

M. Bigalle chercha dans un tiroir des lunettes cerclées d’écaille, dont il se servait en secret, les ajusta et lut :


79, rue Rochecouart
11 janvier 1882.
« Monsieur et cher Confrère,

« J’ai reçu votre sonnet. Vous êtes un vrai poète. Je suis très flatté de l’honneur que vous me faites en me dédiant un ouvrage aussi parfait de forme que délicat de sentiment. Si vous preniez la peine de passer chez moi, un matin, vers onze heures, je serais ravi de vous serrer les mains. « Votre très oblige et charmé,

« Fernand Bigalle. »


— Il est onze heure, me voici, déclara M. Jeansonnet. Je suis en retard de trente-sept ans ; vous m’excuserez. La faute en est à ma timidité : j’ai toujours remis au lendemain…

— Asseyez-vous donc, dit Fernand Bigalle, en souriant. Vous ne sauriez croire, monsieur, à quel point je suis ému par cette pauvre feuille de papier… J’étais fiancé à ce moment-là… Ma fiancée s’amusait à me servir de secrétaire et elle répondait aux lettres que je recevais en imitant mon écriture… 11 janvier 1882… Elles doivent être bien jolies les filles que mon ex-fiancée a eues avec un négociant plus malin que moi… Ah ! ma vie, mon cher monsieur, ma vie !…

— Pourtant, la plus éclatante réussite…

— La réussite publique est faite de désastres intimes ! Vous êtes poète, vous me comprenez… Je me souviens, maintenant, très bien de votre nom, pour l’avoir lu sur des livres que j’ai beaucoup aimés…

— Je n’en ai pourtant jamais écrit. J’en suis resté à ce sonnet resté inédit et que je vous ai envoyé jadis comme témoignage d’admiration… À vrai dire ma spécialité était surtout l’épigramme. Très doux de ma nature, doux jusqu’à la faiblesse, je deviens, par une bizarre contradiction, méchant dès que je tiens une plume. J’ai donc cessé d’écrire pour rester un brave homme…

— C’est un cas de dédoublement assez fréquent, remarqua Fernand Bigalle. J’ai connu des auteurs de bucoliques qui étaient, dans le privé, des messieurs assez féroces. Alors, vous ne m’apportez pas un petit manuscrit ?

— Pas le moindre. Mais croyez que je ne me serais pas permis de vous déranger pour satisfaire une vaine curiosité. Le but de ma visite est tel, mon cher maître, que je tremble de vous l’exposer. Je fais appel à toute votre indulgence. Il dépend de vous que je parte d’ici heureux ou désespéré. Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’argent.

— Je vous écoute.

M. Jeansonnet respira largement, regarda autour de lui et reprit courage : Si le salon d’attente était funèbre, le cabinet de travail était fort gai et baigné d’une indulgente lumière. Des tableaux clairs et des livres brochés l’illuminaient. La grande table, méticuleusement rangée, se parait d’une touffe de roses. Tout semblait combiné pour faire oublier ce travail d’écolier qu’est le travail d’un écrivain ; les outils : plume, encrier, papier, étaient cachés avec soin.

— Maître, dit M. Jeansonnet, je viens vous demander de venir dîner, le 20 septembre, chez M. Gélif, ancien chaudronnier, et de m’y traiter comme si j’étais, pour vous, un vieil ami.

Fernand Bigalle ne sourcilla point.

— Mais comment donc ! répondit-il. J’accepte avec le plus grand plaisir. Permettez-moi de prendre note sur mon agenda… N’êtes-vous pas pour moi un vieil ami, puisque nos relations remontent à trente-sept ans ?… Ce M. Gélif, ancien chaudronnier m’est déjà tout sympathique. A quelle heure le dîner ? En habit ? En smoking ? N’oubliez pas, au moins, de me donner l’adresse… Êtes-vous content ?

— Non, répliqua M. Jeansonnet. Hélas ! La célébrité a ses inconvénients. On vous connaît, mon cher maître. On sait que pour l’urbanité vous rendriez des points à M. de Coislin, l’homme le plus poli de France ; mais on sait aussi quelle est votre méthode !… A partir de ce jour, mon signalement sera donné à toute votre domesticité et il me deviendra impossible de vous joindre.. Le 12 juin, les Gélif vous attendront en vain. On mettra tout cela sur le compte de là distraction inséparable du génie, ou l’on m’accusera de maladresse.

— Je n’ai pas mérité cette réputation ! sourit Bigalle, mais pourquoi est-il si important que j’aille dîner le chez ces personnes ? Y mange-t-on bien, au moins ?

— J’y veillerai. Vous serez assez bon pour m’indiquer vos préférences… Maintenant, par quelle suite de circonstances ai-je été amené à revêtir cette tenue solennelle, à monter dans une voiture mécanique et à vous importuner de la sorte ? Voilà : Sachez qu’il y a quinze ans, j’étais marié. J’habitais avec ma femme un petit hôtel, rue Cortambert, avec petit jardin, petites chambres à coucher et salons énormes, une de ces demeures où, selon l’expression des architectes, tout est sacrifié à « la réception ». Vous devinez le reste. Tout était sacrifié à la réception, en vérité, et même mon repos. Les gens défilaient si vite chez nous que j’avais la sensation de camper dans le courant d’air d’un vestibule. Je comptais beaucoup d’amis malveillants, je me vengeais d’eux en les criblant d’épigrammes qui, à force de circuler sous le manteau, finissaient par leur revenir. Ma femme est douée d’un timbre de voix très aigu et qu’elle exagère encore, car il paraît que le bon ton est perçant. J’eus tout à coup des migraines si intolérables, que je dus partir. Je laissai tout à ma femme : l’hôtel, les amis, ma bibliothèque et mon argent, sauf une somme rigoureusement suffisante pour m’empêcher de mourir de faim… Le genre artiste !… Mais les premières semaines de pauvreté furent exquises. La pauvreté a du charme quand elle rime avec la liberté. Je louai une mansarde boulevard des Capucines, sous les toits, avec un balcon où je disposai des capucines, fleur charmante et qui symbolise la flamme d’amour. J’ai du ciel, les bruits d’en bas ne m’arrivent qu’en sourdine. L’action n’est qu’un accompagnement à mon rêve. Ma mansarde, dans cette maison du boulevard fiévreux, c’est le poète qui reste au plus noir de la foule en levant haut la tête et en respirant une fleur. Je dispose exactement de trois cent soixante-quinze francs par mois. Mais j’ai un cœur, et un estomac… J’en arrive à l’objet de ma visite, comme dit Madame votre concierge. Nous avons tous, parmi nos relations anciennes, un imbécile à qui nous restons attachés parce qu’un imbécile même peut représenter à nos yeux le passé et que nous lui sommes reconnaissants de ce qu’il évoque en nous. Ne m’avez-vous pas regardé tout à l’heure avec moins d’indifférence, parce que j’avais reçu en 1882 une lettre de la main de mademoiselle votre fiancée ? Vous ne pourrez plus me voir sans retrouver sur mon vieux visage un reflet de votre jeunesse… Mon imbécile à moi se nomme Alfred Gélif. Nous, avons fait nos classes ensemble. Il est le dernier "homme que je tutoie. Il tient à moi par habitude ; je tiens à lui par sentiment. Gélif est marié. Mme Gélif me supporte surtout parce qu’elle haïssait ma femme et qu’elle n’est point, encore rassasiée.de la joie qu’elle éprouve à me voir séparé d’elle. Il y a une faculté de haine que l’on ne soupçonnerait pas chez des personnes grasses et qui semblent, au premier abord, douillettes et amies dé leur repos. Mme Gélif hait surtout et avant tout Mme Carlingue, femme de l’ancien associé de son mari. Deux camps adverses se sont formés. Il y a les Gélifiens et les Carlinguâtres ! Je suis Gélifien. Ma femme est Carlinguâtre. J’abrège. Vous avez assez le sens du comique pour apprécier la saveur de ces luttes bourgeoises. Gélif, après avoir brillamment passé son baccalauréat, retroussa ses manches et devint, sans transition, un excellent, un merveilleux chaudronnier. Chassez le naturel, il revient au galop ! Le cas de mon ami ressemble à celui du Fuégien Jemmy Button qui, amené enfant en Angleterre, retourna dans son pays, vêtu en gentleman éduqué, et redevint aussitôt sauvage parmi les sauvages. Dés événements surgirent, propices à la chaudronnerie et à ses succédanés. Gélif fut millionnaire avant d’avoir eu le temps d’abaisser ses manches. Il a un fils qui ressemble à son père adolescent et que j’aime beaucoup. Que vous dirais-je, mon cher maître ? Quand j’ai confectionné pendant six jours mon humble fricot, j’avoue que je suis bien aise de me reposer le septième chez les Gélif. Je suis beaucoup trop vieux et trop maniaque pour chercher ailleurs… Enfin, je n’ai plus qu’eux !… Et maintenant, nous touchons au drame.

M. Jeansonnet, ému, se moucha, toussota et reprit :

— Ma femme avait ce que l’on est convenu d’appeler un salon, composé par moi vaille que vaille, avec des inventeurs aigris, des auteurs dramatiques méconnus ou oubliés, des peintres tombés dans le courtage en vins, des ingénieurs pianistes, des hommes du monde ténorisants et des ténors hommes monde. Dès que les Gélif eurent assis leur fortune, ils voulurent lui assurer une cour et avoir leur salon. Mme Gélif y met depuis quinze jours une passion déchaînée. Elle veut un salon, il lui faut un salon, et de premier choix. Hier, comme j’arrivais chez eux pour dîner, Alfred me prit à part et me confia d’un .ton embarrassé : « Je suis chargé pour toi d’une commission de la part de ma femme. Nous sommes de vieux copains ; je ne me gênerai pas avec toi. Mon bon Cyprien, tu as commis une imprudence en citant l’autre soir chez nous un mot de Renan disant à propos de son intimité avec Berthelot qu’ils ne s’étaient jamais demandé un service et que l’amitié, pour être pure, devait rester désintéressée. Cette citation a révolté Mme Gélif qui t’a traité d’égoïste, racorni par de mauvaises lectures. Là-dessus, elle m’a fait remarquer assez justement que le contrat affectueux qui nous liait, toi et moi, demeurait unilatéral. Nous ne te demandons pas, avec tes trois cent soixante-quinze francs par mois, de nous rendre les dîners que nous sommes trop heureux de t’offrir ; mais il nous semble que tu pourrais suppléer à l’argent qui te manque par un peu d’ingéniosité. Mme Gélif a donc décidé de te mettre à contribution. Elle désire un salon, mais nos moyens nous permettent de nous payer ce qu’il y a de mieux à Paris et de trier sur le volet, ce que ne font pas les Carlingue qui reçoivent n’importe quoi, pourvu qu’il y ait cohue. Mme Gélif compte avoir le gratin, le dessus du panier, la fleur des pois. Nous avons besoin pour cela d’un homme-phare, un seul, un as, autour duquel les autres ne tarderont pas à se grouper, comme chez Mme Récamier les astres de moyenne grandeur se groupaient autour.de Châteaubriand. Qu’est-ce qui se fait de plus chic comme écrivain aujourd’hui ? Réponse à l’unanimité : Fernand Bigalle. Tu nous a dit un jour que tu le connaissais fort bien. Il faut, tu m’entends, que tu nous l’amènes. Ce n’est pas facile ? Rien n’est impossible à quelqu’un qui veut s’en donner la peine… J’en arrive à la partie la plus pénible… Mon vieux Cyprien… ma femme s’est fourré dans la tête que si tu ne réussissais pas, ce serait de ta faute… par mollesse… par insouciance… par ta façon un peu nonchalante de comprendre les devoirs de l’amitié… Alors, elle m’a chargé de te signifier que… si tu refusais de nous rendre ce service… elle ne serait pas contente… non… elle ne te reverrait pas volontiers… »

Bien que la carapace de Gélif soit dure, je m’aperçus que ces derniers mots lui coûtaient et il les prononça d’une voix blanche, en passant son mouchoir sur son front. Je me hâtai de le rassurer : « Sois tranquille, je tenterai l’impossible… j’essaierai de vous prouver que je puis être débrouillard à l’occasion… C’est le mot : débrouillard !… Je t’aime bien… tu as, malgré tout, conservé un peu la forme du gentil camarade qui a été mon compagnon de collège. J’affronterai Bigalle. » Maintenant, mon cher maître, je remets mon sort entre vos mains.

— Est-ce qu’il faudra aller dîner toutes les semaines chez les Gélif ?

— Mettons tous les mois.

— Vous avez ma parole, cher et vieil ami. En habit ?

— Si ce n’est pas trop vous demander. Et n’oubliez pas la rosette…

— Vous viendrez me chercher.

— Que de reconnaissance ! J’espère que vous ne regretterez pas trop…

— Je suis sûr du contraire ! Sylvie ! Sylvie ! Ah ! vous voilà, Sylvie. Nous venons de renouer connaissance, M. Jeansonnet et moi. Désormais, M. Jeansonnet est ici chez lui !

— La vie est belle et vous êtes le meilleur des grands écrivains ! conclut M. Jeansonnet avec extase, en brossant son chapeau à rebrousse-poils…

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