Traduction par André Du Ryer.
Antoine de Sommaville (p. 626-627).



LE CHAPITRE DE LA FENTE,
contenant vingt-cinq verſets,
eſcrit à la Meque.


AU Nom de Dieu clement & miſericordieux. Le jour du jugement paroiſtra lors que le Ciel se fendra, & que la terre jettera les hommes hors des monumens par le commandement de Dieu. O homme tu vas tous les jours à la mort & treuverras à la fin le bien & le mal que tu auras fait, celuy à qui on donnera le livre de compte de ſes actions à la main droite ſera bien-heureux, il lira avec ſes compagnons en Paradis où il joüira d’une eternelle felicité, celuy à qui on donnera le livre de compte de ſes actions à la main gauche ſera damné, il ſera precipité dedans le feu d’Enfer à cauſe des plaiſirs illicites qu’il a pris dans ce monde, & parce qu’il n’a pas crû en la reſſurection, Dieu void tout ce qu’il fait, & en tient compte. Je jure par la rougeur qui paroit en l’air, lors que le Soleil se couche, par l’obſcurité de la nuit, & par la clairté de la Lune que vous changerez tous d’eſtre & de poſture, & que vous reſſuſciterez apres voſtre mort. Pourquoy eſt-ce que les impies ne croyent pas en Dieu ? pourquoy ils ne s’humilient pas quand ils entendent lire l’Alcoran ? ils blaſphement contre Dieu, mais il ſçait tout ce qu’ils font, annonce-leur qu’ils ſeront chaſtiez, & que ceux qui croyent en son unité & qui font de bonnes œuvres, recevront une recompense infinie.