L’Adieu (Albert Mérat)/J’ai mêlé ma vie à la tienne

L’AdieuAlphonse Lemerre, éditeur (p. 20).




XVI



J’ai mêlé ma vie à la tienne,
Toutes mes nuits et tous mes jours,
Sans que la crainte me retienne
D’être enfin seul et sans recours.

Lorsque j’ai voulu la reprendre,
Je me suis, hélas ! aperçu
Que, dans ce rêve long et tendre,
J’ai beaucoup donné, peu reçu.

Je gardais de l’heure passée
Des chaînes blanches à mon cou :
Mais mon esprit et ma pensée
Étaient allés je ne sais où.