L’Abécédaire du petit naturaliste/Renard


Anonyme
Saintin, Libraire-Commissionnaire (p. 36-38).
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RENARD.


Ce que le loup fait par la force, le Renard le fait par la ruse, et réussit mieux ; mais sa finesse est toujours accompagnée de bassesse et de méchanceté. Il commence par creuser, à l’entrée d’un bois, une demeure souterraine pour se mettre en sûreté avec sa famille. De là il entend les coqs des villages voisins, et, dirigé par leur voix, il vient la nuit rôder doucement autour des basses-cours. S’il peut pénétrer dans un poulailler, il met toutes les volailles à mort, et les emporte les unes après les autres dans son terrier. Son adresse est telle, qu’il surprend les oiseaux qui voltigent le long des haies.

Cet animal vorace détruit les lapereaux, les levrauts, et saisit même quelquefois les lièvres au gîte. Quand il trouve une caille ou une perdrix sur ses œufs, il mange la mère et les enfans à naître. Pressé par la faim, il dévore des mulots, des grenouilles ; il se nourrit aussi d’insectes, de fruits et de miel.

Sa peau mue quand il est pris jeune, ou pendant l’été. En France, il est ordinairement de couleur rousse, avec la gorge mêlée de blanc et de noir ; mais on connaît, dans le nord, le renard blanc, le noir, le bleu, le gris de toutes nuances, le blanc à pieds fourrés, le blanc à tête noire, etc. Sa longueur moyenne est de deux pieds trois pouces.