L’Abécédaire du petit naturaliste/Hyène


Anonyme
Saintin, Libraire-Commissionnaire (p. 20-22).
◄  Girafe
Ichneumon  ►


HYÈNE.


L’Hyène se trouve dans les pays chauds de l’Afrique et de l’Asie. Elle est à peu près de la grandeur du loup ; mais son corps est plus court et plus ramassé, et ses jambes plus longues, surtout celles de derrière. Son naturel est sauvage et solitaire. Elle habite les fentes des rochers, les cavernes, et les souterrains qu’elle se creuse. On a donné beaucoup de merveilleux à l’histoire de cet animal : on a supposé, par exemple, qu’il se laissait prendre au son des instrumens, qu’il imitait la voix humaine, appelait les bergers par leurs noms, et mille autres absurdités de cette espèce. Les naturalistes, plus amis de la vérité que du merveilleux, nous apprennent que l’Hyène est d’un naturel féroce et carnassier, qui ne s’apprivoise jamais. Son cri imite le mugissement du veau ; ses yeux, brillans dans l’obscurité, voient mieux la nuit que le jour. Courageuse, elle se défend contre le lion, attaque la panthère, terrasse l’once, se jette sur l’homme, suit de près les troupeaux, rompt souvent la nuit les clôtures des bergeries et les portes des étables pour dévorer les bestiaux. À défaut de proie, elle déterre avec ses ongles les cadavres, dont elle fait sa nourriture. L’hyène qui fit tant de ravages, dans le Gévaudan en 1764, 1765 et 1766, n’était peut-être qu’une espèce de loup-cervier.