L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo/Sentence portée contre l’infidélité conjugale

Traduction par Guillaume Apollinaire d’après la traduction d’Alcide Bonneau de Raccolta universale delle opere di Giorgio Baffo, éd. 1789.
L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, Texte établi par Guillaume ApollinaireBibliothèque des curieux, collection Les Maîtres de l’amour (p. 98).

SENTENCE PORTÉE CONTRE L’INFIDÉLITÉ CONJUGALE

« Amour, voici une femme qui à son mari
« A planté des cornes sans songer
« Qu’elle trahissait le lit conjugal,
« Contre toute loi et contre tout devoir.

« — Amour, voici un mari qui à sa femme
« N’a pas gardé la foi promise,
« Car chaque jour il baise tant qu’il peut ;
« Il les recherche toutes, à toutes il suit la piste. »

Amour entendant la bestiale conduite
De ces deux délinquants en cas criminel,
Vite écrivit la sentence finale :

« Égale sera la peine d’un égal délit ;
« À la femme sera brûlée la moniche,
« Et au mari sera coupé le membre. »