L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo/Réponse 1

Traduction par Guillaume Apollinaire d’après la traduction d’Alcide Bonneau de Raccolta universale delle opere di Giorgio Baffo, éd. 1789.
L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, Texte établi par Guillaume ApollinaireBibliothèque des curieux, collection Les Maîtres de l’amour (p. 97).

RÉPONSE

« Ne pouvant souffrir qui me dit vilenies
« En attaquant mon honneur, à coup de couteau,
« Je voulais me venger, me battre en duel,
« Et d’une balafre saigner cette indigne espèce.

« Mais avec une râpe à fromage, cette bravache
« M’a donnée en spectacle en plein parvis,
« Et comme vous le savez assez, m’a fait chose
« Bien pire encore que si elle m’eût tuée.

« Elle m’a râpée en femme barbare, féroce ;
« La raison, l’honneur, sont parties sensitives
« À lui brûler, à elle aussi, la gondole.

« Je réponds sur les mêmes rimes à l’auteur,
« Que quantum que grattée de cette façon,
« Femme reste sujette à démangeaison, tant qu’elle vit. »