Éditions Édouard Garand (60p. 18-21).

IV

LE TRUC DE FLANDRIN


Dans sa prison Maître Jean continuait de sourire. Sa physionomie n’avait pas changé.

Il s’assit sur l’unique banc de la salle et se mit à se parler ainsi à voix basse :

— Il faudra bien que les deux marauds rendent ma canne un jour, de même qu’il faudra bien qu’on me remette en liberté avant longtemps. Car, enfin, on n’emprisonne pas ainsi un citoyen honorable, tout puissant qu’on peut être et qu’on veut se faire voir. Décidément. Monsieur de Frontenac serait un bel ennemi à combattre, et je ne m’étonne point que ce bon Monsieur de Laval aime tant à soutenir contre lui une lutte haute et serrée…

« Tiens ! je veux revenir à ces deux chenapans qui se donnent des noms et des airs de gentilshommes… N’est-il pas curieux de voir que les grands personnages à la tête des états semblent ne pouvoir se passer de pitres et de bouffons dans leur entourage. L’Histoire nous dit que François Ier ne pouvait vivre sans son Triboulet, tout comme Louis XII n’avait pu s’en passer. Si Henri III n’avait pas son Chicot à sa table, il perdait du coup l’appétit ; il ne dormait pas que Chicot ne lui vint conter quelque bouffonnerie ou donner quelques coups de langue mortels contre la réputation de telle dame de la cour ou de tel gentilhomme en faveur. En descendant de quelques degrés l’échelle hiérarchique, voici Monsieur de Frontenac qui vous déniche deux pitres qui aiment à singer le duc et le marquis. Oui, mais Monsieur de Frontenac est plus pratique que ces trois Majestés de France, parce que lui, Monsieur le Comte, si j’en crois les histoires de ce brave Flandrin Pinchot, fait rapporter monnaie sonnante à ses bouffons.

« Eh quoi, après tout, tous les métiers sont bons ! N’ai-je pas été boulanger ? Flandrin n’est-il pas geôlier ? Est-ce pire d’être traitant et traiteur ? Au surplus, celui qui peut cumuler les métiers et les fonctions n’en retire-t-il pas plus d’avantages que l’autre qui s’épuise à tripoter des pâtes ou à ouvrir ou fermer des portes de fer ?

« Tout de même, il serait fort drôle que Monsieur de Laval connût les mystérieux négoces de son ennemi Monsieur le Gouverneur. À propos, voilà bien deux ennemis qui se valent. Chacun veut tout conduire et à sa guise, aucun de ces deux hommes ne veut admettre, ici en Nouvelle-France, d’autre autorité que la sienne. Chose plus drôle, c’est que Monsieur de Frontenac émet des ordonnances et édits auxquels il manque le premier, et pour cacher son jeu il exerce un pouvoir tyrannique sur tout ce qui ne se soumet pas. Il a l’exemple du roi, et il s’imagine qu’il lui est possible et même facile de se conquérir en ce pays une puissance égale à la puissance du roi en France. Et ce qui n’est pas moins drôle, c’est que si le gouverneur veut imiter l’exemple de son souverain, Monsieur de Laval, lui, cherche à copier le superbe Richelieu. De vrai, il y a en lui du Richelieu ; seulement il lui manque le rouge et le chapeau. Avec ce chapeau et ce rouge, il pourrait fort bien exercer ici une tyrannie qui ne le céderait en rien à celle de Monsieur le comte de Buade. Il le sait, puisqu’il ne cesse d’intriguer ici et à Versailles pour obtenir son cardinalat. Il va intriguer longtemps, car jamais le roi, qui est méfiant, n’installera en ce pays une puissance qui lui ferait ombrage… Mais bah ! à quoi bon me tracasser l’esprit avec toutes ces choses ? Oui, mais ce que j’aimerais à savoir, c’est comment toutes ces choses vont tourner…

Ici, Maître Jean parut s’absorber dans une profonde méditation, un silence de mort l’enveloppa.

Nous laisserons le vieillard dans sa prison et nous retournerons auprès de Flandrin Pinchot.

Comme on l’a vu, Flandrin avait été désarmé de main de maître. Sous les regards narquois des deux pourfendeurs il était demeuré tout confus et honteux. S’il ne releva pas sur-le-champ sa rapière et ne prit pas sa revanche, c’est que Flandrin était devenu soudainement distrait, c’est-à-dire qu’il se demandait comment il avait bien pu échapper son arme. Il s’en étonnait d’autant plus que la chose lui arrivait pour la première fois à lui qui avait déjà fait sauter nombre de lames. Mais lorsque la porte de fer eut été refermée, quand elle eut claqué sinistrement dans son cadre d’acier, Flandrin sortit de sa distraction, et alors ce fut la plus belle des rages qui l’empoigna. Il jura, sacra, gesticula, puis d’une voix méconnaissable :

— Attendez, mes gredins, cria-t-il comme si les autres eussent pu l’entendre, attendez, nous nous retrouverons ! Tout à l’heure vous m’avez pris par surprise, mais j’aurai bien mon tour… attendez !

Et pour obéir à une idée, oubliant son courroux et sa défaite, il releva promptement sa rapière, la rependit à son côté et courut à la porte qu’il entre-bâilla tout aussi doucement qu’il avait fait avec Maître Jean. Il regarda à travers le passage et la salle d’armes. De l’autre côté du corridor et faisant vis-à-vis à la porte ouverte de la salle d’armes, se trouvait une autre porte de chêne et bardée de fer. Il vit que les deux chenapans ouvraient cette porte et poussaient en une salle basse Maître Jean. C’en était assez pour Flandrin. Il referma doucement sa porte et se mit à réfléchir.

Il se demandait pour quelle raison Maître Jean avait été enfermé dans une salle basse comme un vulgaire coquin. Parce qu’il avait été surpris en des lieux où nul visiteur n’était admis ? Allons donc ! une telle contravention n’était pas passible d’emprisonnement ! Sans doute, on était sévère, surtout depuis que M. de Frontenac avait, l’hiver d’avant, échappé miraculeusement — disait-on — à l’arme meurtrière d’un assassin, et l’on voulait se montrer plus sévère encore quant à la consigne et aux devoirs des fonctionnaires. Oui, mais de là à cadenasser un honorable et honnête bourgeois…

— Eh bien ! tant pis, se dit tout à coup Flandrin qui, en son tréfonds, cherchait un moyen de revanche contre les deux rustres qui l’avaient nargué… tant pis ! je sortirai Maître Jean de sa prison ! Je le sortirai, dût-il m’en coûter la vie ! Car c’est ma faute… Quelle affaire avais-je à lui ouvrir ma porte ? N’était-il pas de mon droit et devoir de lui dire, tout amis que nous sommes, de se retirer ? Alors, moi, je l’attire au lieu de le repousser ! Oui, c’est ma faute. Tant pis ! cent fois tant pis ! je le tirerai de là !

Et voilà que Flandrin Pinchot, sans penser plus long, prenait déjà cette résolution.

Et bah ! après tout que risquait-il ?

Sa place, plus six mois ou un an de prison !

La place et la prison… brrrr !

Flandrin frissonna malgré lui en songeant à sa femme, à son enfant — car Louison pourrait toujours se tirer d’affaire — et en songeant surtout à…

À qui donc encore ?…

Ici Flandrin prit sa tête à deux mains. Décidément, la chose, de quelque façon qu’on essayât de la tourner et retourner, prêtait à réfléchir. Et Flandrin réfléchissait durement. Mais une chose lui revenait par-dessus tout, une chose le tenaillait, celle-ci : Flandrin ne pouvait pas laisser Maître Jean moisir dans sa prison… Maître Jean qui n’avait fait aucun mal ni commis aucun crime ! Enfin, la justice doit être la justice ! se disait Pinchot. Et il ne pouvait concevoir que Monsieur de Frontenac usât d’une telle rigueur avec Maître Jean. Il est vrai que les deux chenapans avaient dit « Ordre de Son Excellence »… mais ce n’était pas bien sûr qu’un tel ordre émanât du chef du pays. Pinchot connaissait les trucs et fredaines des deux ribauds, et il n’était plus loin de penser que cette farce avait été tirée de leur propre sac.

À force de torturer sa pensée, Flandrin trouva une idée qui lui parut lumineuse, et il sourit.

— Tiens ! c’est tout simple… Oui, oui, j’ai mon idée. Bientôt il sera l’heure de midi, et mon associé va venir avec la ration du condamné à mort. Moi, j’irai dîner et dormir un somme. Mais avant de quitter le château, je passerai par les cuisines pour avertir le cuisinier qu’un nouvel hôte habite ici, et le cuisinier me donnera une ration pour apporter à Maître Jean. Oui, j’ai la bonne idée…

Et satisfait d’avoir trouver la clef qu’il cherchait pour sortir de l’embarras où il se trouvait, Flandrin se mit à se promener dans la salle.

Un quart d’heure se passa ainsi, puis une clef grinça dans la serrure de la porte de fer. C’était l’assistant geôlier qui venait, apportant un morceau de pain et une cruche d’eau pour le condamné à mort.

— Ah ! ah ! c’est toi, Lemaillou ? dit Flandrin avec un soupir d’allégement. En ce cas, je m’en vais. Tu as donné la ration aux autres prisonniers ?

— Oui, capitaine. Seulement, il paraît qu’il y a un nouveau prisonnier ?…

— C’est vrai. Mais sois tranquille, je vais lui faire son affaire moi-même à celui-là. Je m’en charge.

Et il partit. Il gagna les cuisines et ordonna une ration pour Maître Jean qu’il trouva, dix minutes après, se promenant tranquillement dans sa prison.

En voyant paraître Flandrin, le vieillard sourit et dit :

— Tu avoueras, mon ami, qu’il se passe de curieux incidents dans la vie d’un homme… Me voici prisonnier de Son Excellence Monsieur de Frontenac. Ma foi, je suis content. Ah ! à propos, mon bon Flandrin, tu voudras bien passer par mon logis et dire à Mélie que je suis en voyage pour quelques jours. Inutile de lui dire la vérité, elle s’inquiéterait à en mourir, la pauvre femme !

— Maître Jean, répliqua Flandrin, vous allez dire vous-même à Mélie que vous partez en voyage. Voyez, la porte est libre.

— Hein ! on me libère déjà ?

— C’est moi qui vous donne la liberté.

— Ah ! c’est toi… et à l’insu de Monsieur le Comte ?

— Oui.

— Malheureux, ne sais-tu point ce à quoi tu t’exposes ? Je refuse, Flandrin, cette liberté que tu m’offres à tes risques et périls, oui, je refuse ! Apporte-moi ce plat, car j’ai très faim, attendu que je n’ai pas mangé ce matin.

— Non, Maître Jean. Vous irez manger à votre table, pas ici.

— Mais tu es fou, mon Flandrin !

— Non, Maître Jean. Tenez ! voici des cordes. Vous allez me ligoter, pieds et poings, puis de ce mouchoir vous me bâillonnerez. Cette rapière… voyez ! je la casse et la jette là, comme si vous l’eussiez cassée vous-même. Comprenez-vous ?

Effectivement, Flandrin venait de jeter sur les dalles les deux tronçons de sa rapière.

Maître Jean sourit.

— Ensuite, reprit Flandrin, vous prendrez cette clef, vous sortirez et me cadenasserez.

— Bon, bon, je commence à croire que tu es sérieux.

— Oui, je suis sérieux et je ne cours aucun risque. Voyons ! ne perdez pas de temps ; cinq minutes de retard pourrait nous être fatal.

Flandrin s’allongea sur les dalles, et Maître Jean le ligota, le bâillonna et dit :

— J’irai prévenir ta femme, n’est-ce pas ?

Flandrin ne pouvait parler avec le bâillon. Le vieillard le lui enleva.

— Non ! non ! Maître Jean, inutile d’aller prévenir ma femme. Lorsque la Chouette ne me verra pas venir pour le dîner, elle viendra jusqu’ici pour s’enquérir à mon sujet.

— Bien ! bien ! fit Maître Jean en replaçant le bâillon.

Il s’en alla, cadenassa la porte et, gardant la clef, monta au rez-de-chaussée. Il fut salué cérémonieusement par les huissiers et gardes.

Comme il allait sortir du Château, le chef des huissiers s’approcha et demanda dans un murmure :

— Eh bien ! avez-vous trouvé votre Flandrin, Maître Jean ?

— Oui, mon ami. Je te remercie.

Le vieillard ne perdit pas de temps en politesse, et deux minutes après il marchait à grands pas vers son logis de la rue Saint-Louis.

Flandrin avait deviné juste au sujet de sa femme, et celle-ci s’inquiéta dès qu’une heure eut sonné ; car d’ordinaire Flandrin était ponctuel.

— Je ne serais pas étonnée, se dit la jeune femme, que Flandrin ne soit en train de boire en quelque taverne, à moins qu’il n’ait été retenu par son service.

Louison était venu dîner et avait repris de suite le chemin du collège.

La jeune femme appela une voisine pour veiller sur son petit, mit un châle sur sa tête et gagna la haute-ville. Elle avait eu l’idée d’abord de visiter les auberges et tavernes que fréquentait son mari de temps à autre ; mais après réflexion elle pensa qu’il valait mieux aller prendre des informations au Château.

Là, elle se sentit un peu intriguée en entendant dire et affirmer par les gardes, huissiers et portiers que Flandrin était dans le Château, et probablement à son poste en bas.

— Si vous ne l’avez pas vu sortir, dit la jeune femme, il faut bien croire en effet qu’il est en bas. Dans ce cas, je peux bien aller voir.

Un huissier s’offrit pour aller s’enquérir. Il revint au bout de dix minutes pour rapporter ceci à la jeune femme :

— L’associé du capitaine Flandrin m’a assuré que le capitaine est parti depuis une heure au moins pour aller dîner.

La jeune femme n’en parut pas croire ses oreilles. Mais l’étonnement était bien autre chez les gardes et huissiers. L’un de ces derniers fit remarquer :

— Est-ce que le capitaine serait sorti par une fenêtre ou par l’un des soupiraux des salles basses ?

— S’il est sorti, fit un autre, il a dû user de sorcellerie.

— Moi, je jure, affirma énergiquement un portier qu’il n’est pas passé par cette porte que je n’ai pas quittée depuis une heure.

Portiers, gardes et huissiers jurèrent tous unanimement que le capitaine n’était pas sorti, selon l’habitude, par la grande porte.

À cet instant paraissait le lieutenant des gardes, le sieur Bizard.

— Ah ! ça, monsieur le lieutenant, s’écria la femme de Pinchot, voulez-vous me dire ce qu’on a fait de mon mari ?… il est introuvable !

— Madame, répondit le lieutenant en s’inclinant tout aussi respectueusement que s’il se fût trouvé devant une dame de la noblesse, si votre mari n’est pas dans le Château, et s’il n’est pas chez vous, il doit être dans l’un des cabarets de la ville.

— Mais non, se récria la Chouette, puisque personne ne l’a vu sortir !

— En ce cas, s’il n’est pas sorti, il est dans la maison. Qu’on cherche !

Il donna des ordres à deux gardes de fouiller les salles basses, et les gardes obéirent aussitôt. Quant à lui, il s’inclina de nouveau devant la jeune femme et sortit du Château.

Les deux gardes envoyés aux recherches par le lieutenant allèrent s’enquérir auprès de Lemaillou. Lui, alors, se frappa le front et dit :

— Tiens ! s’il lui était arrivé un malheur ! Voyez-vous, il m’a dit qu’il y avait depuis ce matin un nouveau prisonnier, ce que j’ignorais, et il m’a déclaré que lui-même irait porter la ration au nouvel hôte. Eh bien ! oui, on ne sait jamais… si ce prisonnier avait tué le capitaine !

Lemaillou, en effet, ne désirait rien autre chose que le capitaine Flandrin fût tué, puisque par cette mort il hériterait, à son tour, le poste de maître-geôlier.

— Et alors, où se trouve ce prisonnier ? demanda un garde.

— Je ne sais pas. Mais on va faire le tour des salles basses et l’on finira bien par découvrir quelque chose.

Les trois hommes quittèrent la salle des cachots, traversèrent la salle d’armes et s’arrêtèrent devant la porte qui fermait la prison de Flandrin Pinchot. Lemaillou avait dit :

— On va toujours commencer par la première.

La surprise faillit pétrifier les trois hommes en découvrant Flandrin désarmé, ligoté et bâillonné.

— Ah ! ah ! fit Lemaillou un peu contrarié en trouvant son supérieur vivant, il parait que le capitaine n’a pas eu de chance. Eh quoi ! ajouta-t-il, allez-vous nous apprendre, capitaine, que le gibier a pris par les champs ?

Un garde avait enlevé le bâillon, tandis que l’autre achevait de couper les cordes qui liaient les pieds et les mains de Pinchot. Lui, d’un bond furieux, se remit debout et il cria avec une colère bien jouée :

— Ho ! le scélérat… si je peux jamais le rattraper !… Voyez ce plat… je lui apportais sa ration. Est-ce que je pouvais me défier ? Il se jette sur moi comme un chien enragé, me terrasse, me ligote et casse ma rapière… Voyez là, les deux tronçons ! Mais je me mets à crier… à hurler… L’animal me bâillonne proprement, me prend ma clef et file. Que dites-vous de ça, mes amis ?

— Mais qui était donc ce prisonnier ? interrogea un garde.

— Dame ! il m’était inconnu. Et vous comprenez qu’il ne m’a pas donné son nom, et son adresse encore moins !

— Il n’y a qu’une chose à faire, dit Lemaillou, c’est de rapporter l’affaire à Son Excellence.

— Je m’en charge, dit Flandrin. Mais avant, j’ai faim, et j’ai besoin de manger.

— Ta femme t’attend là-haut, dit un garde, et elle est bien inquiète.

— Eh bien ! je cours à elle.

Et Flandrin s’élança hors de la salle basse pour grimper ensuite l’escalier quatre à quatre. Ce qui fit dire à Lemaillou :

— Savez-vous que ça lui a chaviré la cervelle, cette affaire ?…

Et pestant contre le prisonnier inconnu qui n’avait pas su envoyer Flandrin dans l’autre monde, Lemaillou regagna son poste.

Quand Flandrin, tout essoufflé, parut dans le vestibule, sa femme poussa un cri de joie et courut à lui.

— Ah ! ça, mon Flandrin, où étais-tu donc fourré ?

En quelques mots rapides il lui narra l’histoire qu’il avait forgée et racontée aux deux gardes et à Lemaillou.

La jeune femme était devenue toute pâle d’effroi.

Mais déjà tout le Château était mis en émoi. Les deux gardes qui avaient, avec Lemaillou, découvert Flandrin prisonnier dans la salle basse s’étaient empressés de souffler la chose aux autres gardes et huissiers. Pendant quelques instants une véritable excitation s’empara de tout le monde ; ce que voyant, Flandrin en profita pour s’éclipser avec sa femme. Le capitaine préférait être loin tandis qu’on commenterait l’affaire. Quand, au soir, il reviendrait pour faire sa demi-nuit, l’affaire serait déjà à moitié oubliée.