P. F. Fauche et compagnie (Tome IVp. 15-16).


LETTRE CXVIII.

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La Duchesse de Montjustin
au
Président de Longueil.


Votre lettre ne me laisse rien à dire, mon cher Président, et un oui, que je répéterai en face des autels avec une sensible joie, sera toute ma réponse. Le bonheur dont je me fais l’idée, pénètre mon ame de la plus douce satisfaction ; décidez, mon tendre ami, du jour, du moment où je serai entièrement à vous, où vous me tiendrez lieu de tout, de parent, d’ami, de patrie ; croyez que je serai fière de porter le nom de l’homme le plus estimable que je connaisse, et que je me ferai un honneur de devoir tout à l’amitié. C’est après avoir passé par tous les orages de la vie que nous arrivons au port, et le bonheur qu’un de vos amis définissait, l’intérêt dans le calme, sera à jamais notre partage. Notre jeune ami est dans le ravissement de notre union ; il ose depuis quelques jours soulever le voile de l’avenir, et l’espoir brille à ses yeux long-temps obscurcis par le malheur. Adieu, mon tendre ami, arrivez et nous serons heureux.

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