L’Émigré/Lettre 078
< L’Émigré
P. F. Fauche et compagnie, (Tome II, p. 307-308).
LETTRE LXXVIII.
Le Marquis de St. Alban
à la
Cesse de Loewenstein.
à la
Cesse de Loewenstein.
Ma cousine a vu mon désespoir, Madame,
elle en a été touchée et me
laisse espérer un généreux pardon,
J’aurais horreur de moi, si vous pensiez
que j’ai eu l’idée de vous offenser.
Tous les anges du ciel semblent à
mes yeux vous environner, et repousser
loin de vous toute atteinte profane ;
la douleur de vous voir me fuir
m’a égaré, et j’ai agi un instant en
insensé. Daignez me rendre à la vie : je ne dis pas trop ; haï de vous, elle
me serait un fardeau insupportable.
Voyez-moi à vos pieds, voyez mes
larmes et croyez que jamais mortel
n’a adressé à Dieu un hommage plus
pur et plus désintéressé.