Hetzel (p. 166-177).


XX

dans lequel tartelett répète sur tous les tons qu’il voudrait bien s’en aller.


Lorsque Tartelett apprit qu’il y avait dans l’île non seulement des ours, mais des tigres, ses lamentations recommencèrent de plus belle. Maintenant il n’oserait plus sortir ! Ces fauves finiraient par connaître le chemin de Will-Tree ! On ne serait plus en sûreté nulle part ! Aussi, ce que le professeur, dans son effroi, demandait pour le protéger, c’était des fortifications, pour le moins, oui ! des murailles en pierre, avec escarpes et contrescarpes, courtines et bastions, des remparts, enfin, qui feraient un abri sûr du groupe des séquoias. Faute de quoi, il voulait, ou tout au moins il voudrait bien s’en aller.

« Moi aussi », répondit simplement Godfrey.

En effet, les conditions dans lesquelles les hôtes de l’île Phina avaient vécu jusqu’alors n’étaient plus les mêmes. Lutter contre le dénuement, lutter pour les besoins de la vie, ils y avaient réussi, grâce à d’heureuses circonstances. Contre la mauvaise saison, contre l’hiver et ses menaces, ils sauraient aussi se garder ; mais avoir à se défendre des animaux féroces, dont l’attaque était à chaque instant possible, c’était autre chose, et, en réalité, les moyens leur faisaient défaut.

La situation, ainsi compliquée, devenait donc très grave, en attendant qu’elle devînt intenable.

« Mais, se répétait sans cesse Godfrey, comment se fait-il que pendant quatre mois, nous n’ayons pas vu un seul fauve dans l’île, et pourquoi, depuis quinze jours, avons-nous eu à lutter contre un ours et un tigre ?… Qu’est-ce que cela veut dire ? »

Le fait pouvait être inexplicable, mais il n’était que trop réel, nous devons le reconnaître.

Godfrey, dont le sang-froid et le courage grandissaient devant les épreuves, ne se laissa pourtant pas abattre. Puisque de dangereux animaux menaçaient maintenant la petite colonie, il importait de se mettre en garde contre leurs attaques, cela sans tarder.

Mais quelles mesures prendre ?

Il fut d’abord décidé que les excursions dans les bois ou au littoral seraient plus rares, qu’on ne s’en irait que bien armé au dehors, et seulement lorsque cela serait absolument nécessaire pour les besoins de la vie matérielle.

« Nous avons été assez heureux dans ces deux rencontres, disait souvent Godfrey, mais une autre fois, nous ne nous en tirerions peut-être pas à si bon compte ! Donc, il ne faut pas s’exposer sans nécessité absolue ! »

Toutefois, il ne suffisait pas de ménager les excursions, il fallait absolument protéger Will-Tree, aussi bien l’habitation que ses annexes, le poulailler, le parc aux animaux, etc., où les fauves ne seraient pas embarrassés de causer d’irréparables désastres.

Godfrey songea donc, sinon à fortifier Will-Tree suivant les fameux plans de Tartelett, du moins à relier entre eux les quatre ou cinq grands séquoias qui l’entouraient. S’il parvenait à établir une solide et haute palissade d’un tronc à l’autre, on pourrait y être relativement en sûreté, ou tout au moins à l’abri d’un coup de surprise.

Cela était praticable, — Godfrey s’en rendit compte après avoir bien examiné les lieux, — mais c’était véritablement un gros travail. En le réduisant autant que possible, il s’agissait encore d’élever cette palissade sur un périmètre de trois cents pieds au moins. Que l’on juge, d’après cela, la quantité d’arbres qu’il faudrait choisir, abattre, charrier, dresser, afin que la clôture fût complète.

Godfrey ne recula pas devant cette besogne. Il fit part de ses projets à Tartelett, qui les approuva, en promettant un concours actif ; mais, circonstance plus importante, il parvint à faire comprendre son plan à Carèfinotu, toujours prêt à lui venir en aide.

On se mit sans retard à l’ouvrage.

Il y avait près d’un coude du rio, à moins d’un mille en amont de Will-Tree, un petit bois de pins maritimes de moyenne grosseur, dont les troncs, à défaut de madriers ou de planches, sans avoir besoin d’être
« Je voudrais bien m’en aller ! » (Page 168.)

préalablement équarris, pourraient, par leur juxtaposition, former une solide enceinte palissadée.

C’est à ce bois que Godfrey et ses deux compagnons se rendirent le lendemain, 12 novembre, dès l’aube. Bien armés, ils ne s’avançaient qu’avec une extrême prudence.

« Ça ne me va pas beaucoup, ces expéditions-là ! murmurait Tartelett, que ces nouvelles épreuves aigrissaient de plus en plus. Je voudrais bien m’en aller ! »

Mais Godfrey ne prenait plus la peine de lui répondre. En cette occasion, on
En vain, fouillèrent-ils les moindres anfractuosités… (Page 174.)

ne consultait point ses goûts, on ne faisait pas même appel à son intelligence. C’était l’aide de ses bras que réclamait l’intérêt commun. Il fallait bien qu’il se résignât à ce métier de bête de somme.

Aucune mauvaise rencontre, d’ailleurs, ne signala ce parcours d’un mille, qui séparait Will-Tree du petit bois. En vain les taillis avaient-ils été fouillés avec soin, la prairie observée d’un horizon à l’autre. Les animaux domestiques qu’on avait dû y laisser paître ne donnaient aucun signe de frayeur. Les oiseaux s’y livraient à leurs ébats, sans plus de préoccupation que d’habitude.

Les travaux commencèrent aussitôt. Godfrey voulait avec raison n’entreprendre le charriage qu’après que tous les arbres dont il avait besoin seraient abattus. On pourrait les travailler avec plus de sécurité, lorsqu’ils seraient sur place.

Carèfinotu rendit de très grands services pendant cette dure besogne. Il était devenu très habile au maniement de la hache et de la scie. Sa vigueur lui permettait même de continuer son travail, lorsque Godfrey était obligé de s’arrêter pour prendre quelques instants de repos, et que Tartelett, les mains brisées, les membres moulus, n’aurait même plus eu la force de soulever sa pochette.

Cependant, à l’infortuné professeur de danse et de maintien, transformé en bûcheron, Godfrey avait réservé la part la moins fatigante de la tâche, c’est-à-dire l’élagage des petites branches. Malgré cela, lors même que Tartelett n’eut été payé qu’un demi-dollar par jour, il aurait volé les quatre cinquièmes de son salaire !

Pendant six jours, du 12 au 17 novembre, ces travaux ne discontinuèrent pas. On venait le matin dès l’aube, on emportait de quoi déjeuner, on ne rentrait à Will-Tree que pour le repas du soir. Le ciel n’était pas très beau. De gros nuages s’y accumulaient parfois. C’était un temps à grains, avec des alternatives de pluie et de soleil. Aussi, pendant les averses, les bûcherons se garaient-ils de leur mieux sous les arbres, puis ils reprenaient leur besogne un instant interrompue.

Le 18, tous les arbres, étêtés, ébranchés, gisaient sur le sol, prêts à être charriés à Will-Tree.

Pendant ce temps, aucun fauve n’avait apparu dans les environs du rio. C’était à se demander s’il en restait encore dans l’île ; si l’ours et le tigre, mortellement frappés, n’étaient pas, — chose bien invraisemblable ! — les derniers de leur espèce.

Quoi qu’il en fût, Godfrey ne voulut point abandonner son projet d’élever une solide palissade, afin d’être également à l’abri d’un coup de main des sauvages et d’un coup de patte des ours ou des tigres. D’ailleurs, le plus fort était fait, puisqu’il n’y avait plus qu’à convoyer ces bois jusqu’à l’emplacement où ils seraient mis en œuvre.

Nous disons « le plus fort était fait », bien qu’il semblât que ce charriage dût être extrêmement pénible. S’il n’en fut rien, c’est que Godfrey avait eu une idée très pratique, qui devait singulièrement alléger la tâche : c’était d’employer le courant du rio, que la crue, occasionnée par les dernières pluies, rendait assez rapide, à transporter tous ces bois. On formerait de petits trains, et ils s’en iraient tranquillement jusqu’à la hauteur du groupe des séquoias que le ruisseau traversait obliquement. Là, le barrage formé par le petit pont les arrêterait tout naturellement. De cet endroit à Will-Tree, il resterait à peine vingt-cinq pas à franchir.

Si quelqu’un se montra particulièrement satisfait du procédé, qui allait lui permettre de relever sa qualité d’homme si malencontreusement compromise, ce fut bien le professeur Tartelett.

Dès le 18, les premiers trains flottés furent établis. Ils dérivèrent sans accident jusqu’au barrage. En moins de trois jours, le 20 au soir, tout cet abatis était rendu à destination.

Le lendemain, les premiers troncs, enfoncés de deux pieds dans le sol, commençaient à se dresser, de manière à relier entre eux les principaux séquoias qui entouraient Will-Tree. Une armature de forts et flexibles branchages, les prenant par leur tête, appointie à la hache, assurait la solidité de l’ensemble.

Godfrey voyait avec une extrême satisfaction s’avancer ce travail, et il lui tardait qu’il fût fini.

« La palissade une fois achevée, disait-il à Tartelett, nous serons véritablement chez nous.

— Nous ne serons véritablement chez nous, répondit le professeur d’un ton sec, que lorsque nous serons à Montgomery Street, dans nos chambres de l’hôtel Kolderup ! »

Il n’y avait pas à discuter cette opinion.

Le 26 novembre, la palissade était aux trois quarts montée. Elle comprenait, parmi les séquoias rattachés l’un à l’autre, celui dans le tronc duquel avait été établi le poulailler, et l’intention de Godfrey était d’y construire une étable.

Encore trois ou quatre jours, l’enceinte serait achevée. Il ne s’agirait donc plus que d’y adapter une porte solide, qui assurerait définitivement la clôture de Will-Tree.

Mais le lendemain, 27 novembre, ce travail fut interrompu par suite d’une circonstance qu’il convient de rapporter avec quelques détails, car elle rentrait dans l’ordre des choses inexplicables, particulières à l’île Phina.

Vers huit heures du matin, Carèfinotu s’était hissé par le boyau intérieur jusqu’à la fourche du séquoia, afin de fermer plus hermétiquement l’orifice par lequel le froid pouvait pénétrer avec la pluie, lorsqu’il fit entendre un cri singulier.

Godfrey, qui travaillait à la palissade, relevant la tête, aperçut le noir, dont les gestes expressifs signifiaient de venir le rejoindre sans retard.

Godfrey, pensant que Carèfinotu ne pouvait vouloir le déranger s’il n’y avait pas à cela quelque sérieux motif, prit sa lunette, s’éleva dans le boyau intérieur, passa par l’orifice, et se trouva bientôt à califourchon sur une des maîtresses branches.

Carèfinotu, dirigeant alors son bras vers l’angle arrondi que l’île Phina faisait au Nord-Est, montra une vapeur qui s’élevait dans l’air, comme un long panache.

« Encore ! » s’écria Godfrey.

Et, braquant sa lunette vers le point indiqué, il dut constater que, cette fois, il n’y avait pas d’erreur possible, que c’était bien une fumée, qu’elle devait s’échapper d’un foyer important, puisqu’on l’apercevait très distinctement à une distance de près de cinq milles.

Godfrey se tourna vers le noir.

Celui-ci exprimait sa surprise par ses regards, par ses exclamations, par toute son attitude enfin. Certainement, il n’était pas moins stupéfait que Godfrey de cette apparition.

D’ailleurs, au large, il n’y avait pas un navire, pas une embarcation indigène ou autre, rien qui indiquât qu’un débarquement eût été récemment fait sur le littoral.

« Ah ! cette fois, je saurai découvrir le feu qui produit cette fumée ! » s’écria Godfrey.

Et montrant l’angle nord-est de l’île, puis la partie inférieure du séquoia, il fit à Carèfinotu le geste d’un homme qui voulait se rendre en cet endroit, sans perdre un instant.

Carèfinotu le comprit. Il fit même mieux que le comprendre, il l’approuva de la tête.

« Oui, se dit Godfrey, s’il y a là un être humain, il faut savoir qui il est, d’où il est venu ! Il faut savoir pourquoi il se cache ! Il y va de notre sécurité à tous ! »

Un moment après, Carèfinotu et lui étaient descendus au pied de Will-Tree. Puis, Godfrey, mettant Tartelett au courant de ce qu’il avait vu, de ce qu’il allait faire, lui proposait de les accompagner tous les deux jusqu’au nord du littoral.

Une dizaine de milles à franchir dans la journée, ce n’était pas pour tenter un homme qui regardait ses jambes comme la partie la plus précieuse de son individu, uniquement destinée à de nobles exercices. Il répondit donc qu’il préférait rester à Will-Tree.

« Soit, nous irons seuls, répondit Godfrey, mais ne nous attendez pas avant ce soir ! »

Cela dit, Carèfinotu et lui, emportant quelques provisions, afin de pouvoir déjeuner en route, partirent, après avoir pris congé du professeur, dont l’opinion personnelle était qu’ils ne trouveraient rien et allaient se fatiguer en pure perte.

Godfrey emportait son fusil et son revolver ; le noir, la hache et le couteau de chasse qui était devenu son arme favorite. Ils traversèrent le pont de planches, se retrouvèrent sur la rive droite du rio, puis, à travers la prairie, ils se dirigèrent vers le point du littoral où l’on voyait la fumée s’élever entre les roches.

C’était plus à l’Est que l’endroit où Godfrey s’était inutilement rendu, lors de sa seconde exploration.

Tout deux allaient rapidement, non sans observer si la route était sûre, si les buissons et les taillis ne cachaient pas quelque animal dont l’attaque eût été redoutable.

Ils ne firent aucune mauvaise rencontre.

À midi, après avoir mangé, sans s’être arrêtés même un instant, tous deux arrivaient au premier plan des roches qui bordaient la côte. La fumée, toujours visible, se dressait encore à moins d’un quart de mille. Il n’y avait plus qu’à suivre une direction rectiligne pour arriver au but.

Ils hâtèrent donc leur marche, mais en prenant quelques précautions, afin de surprendre et de n’être point surpris.

Deux minutes après, cette fumée se dissipait, comme si le foyer en eût été subitement éteint.

Mais Godfrey avait relevé avec précision l’endroit au-dessus duquel elle avait apparu. C’était à la pointe d’un rocher de forme bizarre, une sorte de pyramide tronquée, facilement reconnaissable. Le montrant à son compagnon, il y marcha droit.

Le quart de mille fut rapidement franchi ; puis, l’arrière-plan escaladé, Godfrey et Carèfinotu se trouvèrent sur la grève, à moins de cinquante pas du rocher.

Ils y coururent… Personne !… Mais, cette fois, un feu à peine éteint, des charbons à demi calcinés, prouvaient clairement qu’un foyer avait été allumé à cette place.

« Il y avait quelqu’un ici ! s’écria Godfrey, quelqu’un, il n’y a qu’un instant ! Il faut savoir !…

Il appela… Pas de réponse !… Carèfinotu poussa un cri retentissant… Personne ne parut !

Les voilà donc explorant tous les deux les roches voisines, cherchant une caverne, une grotte, qui aurait pu servir d’abri à un naufragé, à un indigène, à un sauvage…

Ce fut en vain qu’ils fouillèrent les moindres anfractuosités du littoral. Rien n’existait d’un campement ancien ou nouveau, pas même de traces du passage d’un homme quel qu’il fût.

« Et cependant, répétait Godfrey, ce n’était point la fumée d’une source chaude, cette fois ! C’était bien celle d’un feu de bois et d’herbes, et ce feu n’a pu s’allumer seul ! »

Recherches vaines. Aussi, vers deux heures, Godfrey et Carèfinotu, aussi inquiets que déconcertés de n’avoir pu rien découvrir, reprenaient-ils le chemin de Will-Tree.

On ne s’étonnera pas que Godfrey s’en allât tout pensif. Il lui semblait que son île était maintenant sous l’empire de quelque puissance occulte. La réapparition de cette fumée, la présence des fauves, cela ne dénotait-il pas quelque complication extraordinaire ?

Et ne dut-il pas être confirmé dans cette idée quand, une heure après être rentré dans la prairie, il entendit un bruit singulier, une sorte de cliquetis sec ?… Carèfinotu le repoussa au moment où un serpent, roulé sous les herbes, allait s’élancer sur lui !

« Des serpents, maintenant, des serpents dans l’île, après les ours et les tigres ! » s’écria-t-il.

Oui ! c’était un de ces reptiles, bien reconnaissable au bruit qu’il fit en s’enfuyant, un serpent à sonnettes, de la plus venimeuse espèce, un géant de la famille des crotales !

Carèfinotu s’était jeté entre Godfrey et le reptile, qui ne tarda pas à disparaître sous un épais taillis.

Mais le noir, l’y poursuivant, lui abattit la tête d’un coup de hache. Lorsque Godfrey le rejoignit, les deux tronçons du reptile tressautaient sur le sol ensanglanté.

Puis, d’autres serpents, non moins dangereux, se montrèrent encore, en grand nombre, sur toute cette partie de la prairie que le ruisseau séparait de Will-Tree.

Était-ce donc une invasion de reptiles qui se produisait tout à coup ? L’île Phina allait-elle devenir la rivale de cette ancienne Tenos, que ses redoutables ophidiens rendirent célèbre dans l’antiquité, et qui donna son nom à la vipère ?

« Marchons ! marchons ! » s’écria Godfrey, en faisant signe à Carèfinotu de presser le pas.

Il était inquiet. De tristes pressentiments l’agitaient, sans qu’il pût parvenir à les maîtriser.

Sous leur influence, pressentant quelque malheur prochain, il avait hâte d’être de retour à Will-Tree.

Et ce fut bien autre chose lorsqu’il approcha de la planche jetée sur le rio.

Des cris d’effroi retentissaient sous le groupe des séquoias. On appelait au secours, avec un accent de terreur auquel il n’y avait pas à se méprendre !

« C’est Tartelett ! s’écria Godfrey. Le malheureux a été attaqué !… Vite ! vite !… »

Le pont franchi, vingt pas plus loin, Tartelett fut aperçu, détalant de toute la vitesse de ses jambes.

Un énorme crocodile, sorti du rio, le poursuivait, la mâchoire ouverte. Le pauvre homme, éperdu, fou d’épouvante, au lieu de se jeter à droite, à gauche, fuyait en ligne droite, risquant ainsi d’être atteint !… Soudain il buta, il tomba… Il était perdu.

Godfrey s’arrêta. En présence de cet imminent danger, son sang-froid ne l’abandonna pas un instant. Il épaula son fusil, il visa le crocodile au-dessous de l’œil.

La balle, bien dirigée, foudroya le monstre, qui fit un bond de côté et retomba sans mouvement sur le sol.

Carèfinotu, s’élançant alors vers Tartelett, le releva… Tartelett en avait été quitte pour la peur ! Mais quelle peur !

Soudain il buta, il tomba… Il était perdu. (Page.175.)

Il était six heures du soir.

Un instant après, Godfrey et ses deux compagnons étaient rentrés à Will-Tree.

Quelles amères réflexions ils durent faire pendant ce repas du soir ! Quelles longues heures d’insomnie se préparaient pour ces hôtes de l’île Phina, contre lesquels s’acharnait maintenant la mauvaise fortune !

Quant au professeur, dans ses angoisses, il ne trouvait à répéter que ces mots qui résumaient toute sa pensée :

« Je voudrais bien m’en aller ! »

Ainsi se passa tout ce triste mois… (Page 179.)