Sous les Galeries du Palais-Royal, Chez la petite Lolotte (p. 188-195).
Chapitre XVI

Lèvres de Velours, bandeau de début de chapitre
Lèvres de Velours, bandeau de début de chapitre

CHAPITRE XVI


SUAVE NUITÉE D’AMOUR


Les mignonnes, qui sont toutes nues, se sont enlacées et s’avancent pas à pas vers le lit, les lèvres sur les lèvres, les yeux dans les yeux, la gorge dressée, fléchissant sur les genoux à chaque ineffable baiser de colombes, qu’elles pigeonnent sur leurs ardentes lèvres. Avant d’entrer dans le lit, elles se réunissent corps à corps, debout, seins contre seins, se serrant à s’écraser, toutes deux poussant en avant le bas du ventre, pour se frotter plus intimement la toison, puis je les vois ployer sur les genoux, elles vont s’affaisser, se disjoindre. Mercédès pousse Cécile, la renverse sur le bord du lit et, penchée sur elle en avant, elle lui mord les lèvres, en se frottant comme une enragée et en pissant de plaisir. Quand elles se séparent, des perles de rosée coulent le long de leurs cuisses. Je n’ai pas voulu porter l’offrande de ma langue au bas de la croupe de la comtesse, pour ne pas la réveiller de son doux rêve de Lesbienne.

Maître Jacques se dressait furieux. Les mignonnes en se retournant, le voyant ainsi braqué, viennent le caresser, Mercédès me prend par un bras, Cécile par l’autre, et les deux mignonnes m’entraînent vers le lit. « Il faut le mettre à la mignonnette, me dit la comtesse ; seulement, je veux diriger les ébats. Vous allez la prendre en levrette ; j’offrirai en même temps le concours de ma langue au petit boutonnet puis quand ça viendra, nous remplacerons la langue par le bout du doigt, car je veux avoir sous les yeux son joli petit museau rose, pour voir la jolie grimace que fera la mignonne quand elle fera pipi de plaisir. »

Nous montons sur le lit, Cécile s’agenouille, se penche en avant, s’appuie sur les mains, et attend ainsi à quatre pattes que je vienne la pénétrer. La comtesse tient les bords de la grotte entr’ouverts, ce qui me permet de m’y glisser assez facilement, et d’y pousser l’engin jusqu’au fond ; je la relève, appuyant ses reins et ses fesses contre ma poitrine et contre mon ventre, tandis que je joûte à mon aise et à mon profit. Mercédès, étendue devant la blondinette, se tient sur les coudes, le cou allongé, pose ses lèvres au bas de la toison, et glisse le bout pointu de sa langue entre la verge et le clitoris, qu’elle lèche tant bien que mal, pendant que je fouille l’aimable réduit d’un va-et-vient incessant, glissant sur le velours, qui intercepte le petit bouton. Bientôt, la comtesse sentant le mignon palpiter sous sa langue, abandonne le sanctuaire, se relève, s’agenouille devant le joli tendron, son doigt prend la place de sa langue, s’insinue entre la verge et le bouton, se pose sur le clitoris et le branle d’un mouvement rapide et léger, tandis que les yeux dans les yeux, suspendue aux lèvres de la mignonne qui tremble comme la feuille au vent, délicieusement remuée et plongée dans un ravissement divin ; maître Jacques, acquérant le plus haut degré d’amplitude, garnit exactement le vagin et écrase le velours contre le clitoris, en inondant le récipient de ses faveurs. Quand elles reviennent du cabinet de toilette, Mercédès emporte la soubrette dans ses bras, la dépose sur le lit, se couche à son côté, entre Cécile et moi, me reléguant sur le bord extérieur et se tournant sur le flanc gauche vers la blondinette qui en fait autant de son côté, elles recommencent à se becqueter amoureusement. Je me tourne à mon tour sur le côté, me serrant contre le dos de Mercédès, collé à ses reins, à ses fesses, à ses cuisses ; maître Jacques est sous les fesses, dans le creux formé par l’angle du cul bombé et la naissance des cuisses, dans un nid bien chaud, où il s’étire paresseusement. Bientôt la chaleur le pénètre, et à force de s’étirer, il grossit et s’allonge ; le nez, qui s’allonge avec le reste, cherche à se glisser entre les cuisses, qui cèdent peu à peu à son action envahissante, laissant passer d’abord la tête, puis la moitié de l’engin. Le gland, qui gagne toujours du terrain, poussé par le reste qui croît et se développe, se trouve à l’entrée du sanctuaire. La comtesse, quand il frappe à la porte, trop compatissante pour le laisser se morfondre dehors, lève le cul, entr’ouvre la porte de l’église, et s’arrange de façon à recevoir la tête d’abord, puis l’engin tout entier dans la gaîne brûlante, tout en restant sur le flanc, et collée à Cécile. La comtesse qui ne comptait pas sur cette aubaine, tout en la désirant, se dit qu’elle peut, elle aussi, s’offrir à son tour le double attrait du contact simultané du fer et du velours réunis dans le temple de la volupté. Cécile, exauçant ses vœux, se glisse jusqu’au fond du lit, le corps ployé en trois, de manière à avoir le nez sur la toison de la comtesse. Je sens, en effet, bientôt le doux velours qui s’insinue dans le sanctuaire, glisser sur la peau tendue de mon engin qui tressaille d’aise à ce doux contact. Mercédès d’abord ne bouge pas plus qu’un terme pendant le duo qu’on exécute dans son oratoire, concentrant sans doute toutes ses pensées, tous ses désirs vers le but ardemment rêvé. Bientôt, cependant, le talent des deux concertants ébranle le calme de la comtesse, qui s’émeut peu à peu ; les fesses un peu lâchées tout à l’heure, se serrent maintenant, s’écartent, se remuent, se trémoussent sous mon ventre agitées par des contractions ; les seins que je presse dans mes mains, dressent leurs pointes empesées, la gorge se soulève, gonflée, palpitante, battant plus vite, les cuisses s’écartent, se resserrent, m’aidant dans ma manœuvre ; enfin le vagin se contracte, comprimant maître Jacques qui le fouille avec ardeur, et l’injecte profondément de ses chaudes faveurs ; la comtesse roucoule tendrement, pendant que l’adorable blondinette ne cesse de lécher sous ma verge le clitoris en pleurs.

Les mignonnes, après s’être remises en état, reprennent dans le lit leurs places respectives ; elles se tournent sur le flanc, se becquètent amoureusement, serrées l’une contre l’autre, la main sur la toison. Je remets maître Jacques dans le nid bien chaud, où, tout-à-l’heure, il a si vite repris des forces. Il y avait gagné une demi-enflure, quand les tendres tourterelles s’endormirent pâmées, toujours enlacées, les lèvres sur les lèvres, et le doigt dans la fente.

Quand je me réveillai le matin, les mignonnes étaient toujours dans la même posture ; seulement, ce n’était plus la comtesse, c’était Cécile qui me tournait le dos ; maître Jacques, qui était toujours dans un nid bien chaud, comme si on l’y avait arrangé, battait la générale au bas des fesses. Les mignonnes, qui s’étaient réveillées avant moi, se becquetaient, le doigt sur le bouton. Elles n’avaient dû faire que cela probablement toute la nuit, en changeant de côté, pour varier le plaisir et la fatigue. Mon membre, que je poussais, s’insinuait entre les cuisses et arrivait sur les bords de la grotte, où il trouva les doigts complaisants de la comtesse, qui l’aidèrent à entrer chez la petite amie. Dès que je suis logé, Mercédès vient planter ses lèvres sur le haut de la fente, où elle glisse un petit bout de langue ; mais au lieu de s’enfoncer dans le lit, elle porte ses jambes sur le traversin, de façon à avoir sa grotte sur les lèvres de la mignonnette, qui va lui rendre ainsi les bons offices qu’elle en reçoit. Après quelques allées et venues dans le chaud repaire, maître Jacques, qui était prêt depuis longtemps, lance un flot de lave, en même temps que les deux tourterelles, malgré la fête de toute la nuit, se pâmaient pantelantes dans mes bras.

Je me levai vers dix heures, un peu fatigué. Quand je quittai l’appartement, les deux insatiables Lesbiennes, infatigables, elles, recommençaient un tendre duo dans les bras l’une de l’autre.


Lèvres de Velours, vignette fin de chapitre
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