Texte établi par Société des bibliophiles cosmopolites. Éditeur scientifique, Imprimerie de la société cosmopolite (p. 149-178).

Jupes troussées, Bandeau de début de chapitre
Jupes troussées, Bandeau de début de chapitre



UNE SÉANCE AU CLUB DES
« FLAGELLANTES »




(Ce récit est la traduction littérale d’une lettre de mon jeune ami, sir John Seller, qui a assisté, déguisé en femme à la séance qu’il me décrit sur ma demande. Il m’en avait déjà fait le récit, mais j’ai préféré pouvoir traduire ici sa relation, que de me fier à ma mémoire).



V ous savez, my dear, que j’ai vécu pendant six mois auprès de l’adorable lady Loverod ; vous savez aussi comment prit fin cette curieuse aventure. La noble dame, alors âgée de vingt-quatre ans, très passionnée pour la verge, aimait à la donner comme à la recevoir, et beaucoup plus à la voir donner. Elle faisait partie du club des Flagellantes de la Cité. Les ladies qui le composaient, au nombre de vingt-cinq, toutes mariées à des lords, appartenaient à la meilleure société de Londres. Toutes les clubwomen étaient en outre de ferventes Lesbiennes, comme vous les nommez, et bien que dans le privé, témoin ma maîtresse, elles sacrifiassent volontiers à Priape, les hommes étaient rigoureusement consignés à la porte de leur club, car elles ne voulaient pas initier des portes-verges à leurs pratiques mystérieuses.

J’avais à cette époque, dix-huit ans, et grâce à une figure imberbe, lady Loverod, pour m’avoir constamment sous la main, sans s’exposer aux médisances, m’avait ainsi que vous le savez, habillé en femme, et engagé en qualité de lectrice. Je portais assez bien le costume du sexe que chacun m’attribuait, et en exagérant à peine le velouté de ma voix, j’étais arrivé le plus facilement du monde à passer pour ce que je ne suis pas. Je reprenais la nuit auprès de mon adorable maîtresse, qui le devenait alors dans tous les sens, les prérogatives avec les attributs de mon sexe. Jamais personne jusque-là, n’avait soupçonné la vérité.

Chaque fois que ma maîtresse revenait du club, qui tenait ses réunions une fois par semaine, elle était comme un tison incandescent, et me communiquait vite son feu, par le récit émoustillant des pratiques de la soirée. C’était, ces nuits-là, des orgies de caresses, et des débauches d’amour, des indigestions de plaisirs.

Curieux d’assister à une séance, je désolais ma maîtresse pour qu’elle m’y amenât. Je savais que les victimes expiatoires étaient toujours des volontaires, qu’on en trouvait plus qu’on n’en voulait : je ne risquais donc pas qu’on m’imposât la sellette. Lady Loverod hésitait cependant à céder à mon caprice, redoutant qu’un malheureux hasard ne découvrît le subterfuge ; et Dieu sait ce qui adviendrait de nous dans ce cas. Chaque clubwoman pouvait, sous sa responsabilité, amener une amie sûre ; mais la règle était formelle quant aux hommes, qui rigoureusement exclus, s’exposaient aux châtiments les plus redoutables, s’ils s’avisaient de violer le gynécée interdit aux mâles.

Un jour enfin, cédant à mes instances réitérées, lady Loverod, consentit à m’emmener au club, en me recommandant bien d’observer la plus scrupuleuse réserve, et d’éviter soigneusement la moindre imprudence, qui pût dévoiler mon sexe. Je promis tout ce qu’on voulut, intéressé à tenir parole, pour éviter les rigueurs auxquelles la découverte de mon sexe nous aurait exposés, ma maîtresse et moi.

Le soir de la réunion, le cab de lady Loverod nous emportait vers le club des Flagellantes. À la porte, on ne fit aucune difficulté pour me laisser passer, présenté par ma noble maîtresse. La société était presque au complet, quand nous pénétrâmes dans la salle. Les Ladies présentes nous entourent, et félicitent lady Loverod d’avoir amené cette ravissante Miss. Elle leur laissa entendre que j’étais une recrue pour un avenir très prochain, dès que je serais mariée, ce qui ne pouvait tarder ; mais qu’on eût pitié de mon extrême timidité, et qu’on la laissât être mon mentor durant toute la séance.

Nous étions dans la salle des exercices, un grand appartement éclairé à giorno, meublé avec le plus grand luxe et tout le confort désirable, où l’on voyait disséminé tout le matériel que comporte l’art de la flagellation ; car ici on a élevé la discipline à la hauteur d’un art ; divans, fauteuils, chaises longues, ottomanes, échelles, cheval de Berckley, cheval en bois avec selle rembourrée, appareils de gymnastique, etc… on s’enfonçait en marchant sur un épais tapis qui étouffait le bruit des pas.

Bientôt les retardataires arrivèrent, et la réunion se trouva au complet. On verrouilla les portes, de façon à empêcher un envahissement intempestif du dehors ; puis la présidente, lady Birchlike, qui trônait sur un fauteuil élevé, déclara la séance ouverte.

Deux clubwomen toutes jeunes, qui paraissent vingt ans à peine, lady Younger, et lady Pretty, se lèvent en même temps ; demandant la parole. Toutes deux déclarent qu’elles désirent ouvrir la séance par un ensemble gracieux. Je ne savais pas comment se pratiquait ce duo de verges ; mais je fus vite au courant. Les deux patientes volontaires se servent mutuellement de femmes de chambre, chacune déshabille l’autre, retirant d’abord les dessus, corsages, jupes, jupons ; puis déboutonnant le pantalon, elles le font glisser le long des jambes, lèvent les pieds, sortent du milieu du fatras des vêtements, et quand elles sont en chemise, chacune fait voler le dernier voile de l’autre, par-dessus la tête, découvrant dans ce brusque mouvement, deux corps aux appas séduisants, agréablement potelés, dont l’apparition subite me cause une douce surprise.

Je considère émerveillé mes deux beautés nues ; c’est bien toujours la jolie peau pétrie de lis et de roses de nos jolies Anglaises, toujours ravissantes dans la jeunesse, et qui varie si peu, comme vous savez, mais qui a bien son charme, le charme indéfinissable des vierges d’Albion.

Elles saluent l’assistance, nous montrant leurs belles gorges rebondies, qui sautent sur leur poitrine, et tout au bas du ventre la toison dorée chez l’une, du plus beau noir chez l’autre (beauté rare chez nous), bien que les deux amies soient blondes l’une et l’autre.

Après leurs salutations, elles s’en vont, penchées l’une vers l’autre, la bouche sur la bouche, enlacées, jusqu’au milieu de la salle. Un trapèze descend du plafond sur leur tête. Elles se réunissent corps à corps, ventre contre ventre, seins contre seins, bouche à bouche. Deux ladies s’avancent, tenant à la main chacune une écharpe, l’une rouge pourpre, l’autre rose tendre. Elles font le tour du haut des corps nus avec l’écharpe rose, puis jetant un bout par-dessus la barre du trapèze, elle le nouent au bout qui est à l’épaule ; elles entourent le bas des jambes avec l’écharpe rouge, et s’éloignent du groupe, chacune d’un côté, tenant un bout de l’écharpe dans la main. Les deux amies ainsi attachées sont en contact ininterrompu de la tête aux pieds ; elles s’entourent le haut du corps de leurs bras restés libres, pour se joindre plus intimement.

Quand les préparatifs sont terminés, la présidente, lady Birchlike, descend de son fauteuil, prend sur une table deux faisceaux de longues verges, nouées de faveurs roses, en donne un à lady Loverod, garde l’autre et va prendre position devant la croupe de lady Younger, tandis que ma maîtresse se poste derrière lady Pretty ; et soudain, toutes deux à la fois, levant le bras, elles se mettent à appliquer ensemble la verge sur les fesses rebondies qu’elles ont à leur portée. Après quelques légères cinglées en guise de bonjour, qui rosent à peine la neige du satin, elles s’arrêtent deux secondes, puis chacune à son tour, alternant la cadence, la seconde répétant comme un écho le clic de la première, on entend un clic, clac alterné, résonnant sur la peau tendue comme celle d’un tambour.

Les patientes reçoivent la verge sans une plainte, poussant le ventre en avant ou revenant en arrière, dans un va-et-vient qui s’accentue, à mesure que la violence des cinglées augmente. Je comprends pourquoi on a attaché les mignonnes ; chaque heurt du ventre contre le ventre, les jetterait par terre, tandis que le choc imprime ainsi un mouvement fort plaisant de balancement aux deux corps qui se repoussent alternativement.

Clic, clac, clic, clac, les verges retombent plus fort sur les fesses qui rougissent et se tordent en de plaisantes contorsions ; les reins en se cambrant les font ressortir en superbes reliefs, qui se renflent et s’affaissent tour à tour.

Les fouetteuses s’arrêtent encore quelques secondes, et reprenant aussitôt la fustigation elles cinglent maintenant les deux culs ensemble, maniant les verges vigoureusement dans un accord parfait, striant les chairs de longues lignes rouges, soulevant des cloques sur la peau. Les fustigées qui reçoivent les cinglées simultanément, se heurtent violemment à chaque coup, se séparent pour se heurter encore, avec un bruit de chairs claquées ; et malgré le feu qui doit cuire leur peau entamée, elles n’ont pas un cri, pas une plainte. Les culs zébrés bondissent, se trémoussent ; des gouttelettes de sang perlent à la surface, les Flagellantes jettent les verges, et leur appliquent, pour finir, une fessée à tour de bras, sous laquelle les deux amies se tordent pâmées, et toujours muettes.

Quand on les détache, leurs cuisses mouillées me prouvent la vérité de cette antithèse, que de la douleur peut naître le plaisir.

Elles passent dans le cabinet attenant à la salle de discipline, où elles vont soigner leurs fesses endommagées, dont le satin aura bientôt repris ses lis éblouissants, grâce à l’application d’un baume spécial, souverain contre les meurtrissures.

Lady Birchlike, que l’exercice auquel elle vient de se livrer a mise en train, demande à éprouver les douceurs de la discipline. Elle choisit encore lady Loverod pour sa partenaire. Elle se déshabille donc ainsi que ma maîtresse, ne gardant que leurs bas de soie et leurs petits souliers pointus.

Cette fois on n’attache pas les deux patientes, qui prennent une posture originale. Lady Birchlike se tient debout, les jambes écartées, lady Loverod s’agenouille devant le verger de Cypris, et vient pratiquer accroupie les passades lesbiennes. Ses belles fesses veloutées reposent sur les talons, débordant des deux côtés en saillies opulentes, rebondissant en arrière sous la cambrure des reins s’offrant dans un épanouissement que je ne lui connaissais pas, moi qui les tripote tous les jours. La présidente a une superbe croupe, d’une blancheur de neige, étincelante comme du satin. Derrière les deux volontaires, lady Younger, et lady Pretty, qui ont revêtu un peignoir, vont rendre à ces deux superbes croupes, les cuisantes caresses qu’elles viennent de recevoir de leurs propriétaires. La première est debout derrière la présidente, la seconde inclinée derrière lady Loverod, toutes deux le bras levé.

Au signal donné les verges retombent, vigoureusement maniées, sans ménagement, sans préambule, retentissant sonores, sur les chairs pleines et dures. On n’entend, pendant quelques minutes, que le flic, flac, incessant des verges sifflant sur la peau qu’elles sillonnent de raies sanguinolentes ; la fustigation est menée rondement et durement ; les deux patientes, qui doivent souffrir comme des damnées, n’ont pas l’air de ressentir la plus légère émotion ; lady Loverod ne bouge pas, absorbée dans l’accomplissement de son devoir ; lady Birchlike, les deux mains sur la nuque de lady Loverod, les yeux au ciel, semble attendre la venue du Messie.

Clic, clac, les verges retombent plus fort, striant la peau de sillons livides sur toute la surface. Le cul de la présidente bondit et se trémousse ; lady Younger jette les verges, et s’agenouillant devant la mappemonde fumante, la couvre de baisers ; derrière lady Loverod, la fouetteuse étendue embrasse amoureusement le beau cul meurtri. Je n’ose prendre sa place, malgré la folle envie que j’ai de la déloger… Quand ma maîtresse se relève, je constate qu’elle a, elle aussi, payé son tribut à l’amour, pâmée par le seul stimulant de la verge.

Ce fut ensuite le tour de lady Fair, une toute mignonne blonde potelée, qui sollicite les bienfaits de la verge. Deux ladies s’en emparent, et la déshabillent en un tour de main, ne lui laissant que la chemise et un joli pantalon collant, qui moule admirablement les rondeurs saillantes de sa belle croupe rebondie. Une vigoureuse clubwoman se dépouille de tous ses vêtements, ne gardant que ses chaussures, et vient offrir son concours. On hisse la petite dame blonde sur ses reins ; elle entoure la porteuse de ses bras, s’accroche par devant aux gros tétons, exhibant sa belle mappemonde toujours enfermée. On ouvre le pantalon, qu’on descend et qu’on retire, on roule la chemise qu’on épingle aux épaules, découvrant au bas d’une admirable chute de reins, un superbe postérieur potelé, fait de lis immaculés ; au-dessous du creux formé par l’arrondissement des fesses, entre les cuisses écartées, on aperçoit la jolie fente vermeille, au milieu d’un fouillis de frisons roux.

On me tend les verges, en me recommandant de m’escrimer sur le beau derrière, et de ne pas le ménager. Il était si joli, ce beau cul blanc, que je ne pouvais me résoudre à l’abîmer, je prends donc les verges avec l’intention de les manier avec une grande indulgence.

Clic, clac, clic, clac, elles retombent, faisant plus de bruit que de mal, et après deux minutes de cet indulgent exercice, les lis immaculés de ce beau cul blanc étaient à peine changés en neige rose. Je ne faisais pas sans doute l’affaire de la blonde lady, qui restait immobile sur les reins qui la supportaient, car elle s’écria : « Plus fort, plus fort donc » ! « L’entourage, qui s’en mêle aussi ; me reproche vivement ma faiblesse.

Voyant que tout le monde insiste, et que l’intéressée surtout réclame du nerf, j’accentue les cinglées, la neige rose change bientôt en coquelicots du plus beau rouge pourpre, et j’ai le plaisir de voir enfin le beau derrière s’agiter, manifestant qu’il sent vivement les piqûres des verges. Mis en goût par la vue de ces plaisantes mines, et voulant d’ailleurs m’en tirer en honneur, je fais pleuvoir une grêle de coups sur l’aimable postérieur, qui fait sur les reins des bonds désordonnés, laissant voir entre les cuisses le petit bouton vermeil à l’entrée de la grotte entre-bâillée. Je cingle les cuisses à l’endroit où la peau est plus tendre et plus sensible, puis, au risque d’atteindre les reins de la porteuse, je dirige les pointes sur le centre des délices, atteignant le bouton qui palpite sous les atteintes ; puis je reprends de plus belle sur les fesses, qui se contractent, s’écartent, se resserrent, et enfin se détendent, restant grandes ouvertes, la raie élargie entre les globes écartés, exhibant au bas le petit trou noir. Je jette l’instrument pour embrasser à pleines lèvres le derrière brûlant. Les reins de la porteuse étaient inondés.

Lady Rider veut faire de l’équitation ; elle demande le cheval sellé. C’est une jeune Anglaise récemment mariée, et admise depuis son mariage, qui est une des ferventes de la verge. On la met en tenue, ne lui laissant que ses bas de soie noire et ses brodequins vernis.

Je me repais un moment de l’adorable spectacle qu’offre ce corps ravissant, qui s’exhibe dans les plus plaisantes postures, étalant des charmes virginaux, des tétons ronds et menus, dont la pointe semble un tout petit bouton de rose mousse. Elle met un pied à l’étrier, le pied droit reste à terre ; les fesses ainsi distendues, laissent voir la petite fente vermeille, un peu tordue ; puis s’enlevant à la force du poignet, la jambe droite vient se coller contre la gauche ; elle la lance par dessus la croupe du cheval, et l’enfourche aussi lestement qu’un écuyer de cirque.

Dès qu’elle est en selle, lady Whip s’empare d’une fine cravache de dame, et vient stimuler l’écuyère. D’abord de légers coups laissent la cavalière insensible et immobile sur la selle ; puis des coups plus vifs, qui tracent de petites lignes roses sur la peau, l’obligent à prendre le trot ; elle se dresse sur ses étriers, allant à l’anglaise, le cul retombant chaque fois avec force, les cuisses serrées, tenant la bride en main, comme pour maintenir sa monture. Bientôt sous un redoublement de coups rudement cinglés, qui fendillent la peau, elle laisse le trot pour prendre un canter. Enfin c’est un galop échevelé, sous une grêle de cinglantes apostrophes ; il semble que lady Rider va être désarçonnée, ses seins sautent sur sa gorge, son derrière se secoue ; puis ses cuisses serrent les flancs de la monture, ses fesses se trouent de deux grandes fossettes, elle s’arrête, se frotte lascivement sur le velours de la selle ; la fouetteuse suspend son stimulant exercice, et se dressant sur la pointe des pieds, elle vient mordiller les fesses de la cavalière, qui chancelle pâmée sur sa monture.

Quand lady Rider est descendue de cheval, la présidente du club se tourne vers moi, et me demande si les aimables pratiques, auxquelles je viens d’assister, ne m’ont pas inspiré le désir d’éprouver à mon tour les délices du fouet. J’avais pour ne pas répondre oui, de trop bonnes raisons, je répondis donc le plus timidement que je pus, que pour aujourd’hui je me contenterai du ravissant spectacle qui m’était offert.

Lady Chubby et lady Plump, se présentent demandant le double jeu de l’échelle. Après s’être dépouillées de tous leurs vêtements, ne gardant que leurs chaussures, elles s’avancent vers l’appareil. Les deux clubwomen, toutes deux blondes, rondes, dodues bercent leurs plantureux appas, qui tremblent à chaque pas, plaisamment remués. L’échelle est fixée au plafond et au parquet ; les échelons sont éloignés d’un mètre et rembourrés. Lady Chubby se suspend au second échelon, par les genoux, le corps pendant, la tête en bas ; on lui attache les jambes aux montants au moyen de courroies, pour l’empêcher de glisser ; lady Plump se plante debout devant le corps renversé de son amie, la bouche à la hauteur de la fente, et présentant ainsi la sienne aux lèvres de la pendue, dont elle prend la croupe dans ses bras.

Derrière lady Plump, debout, les verges en main se poste lady Rigid, et sur un escabeau, pour être à la hauteur des fesses de la pendue, lady Skin-Tear se dispose à déchirer la mappemonde.

Les deux fouetteuses commencent ensemble la flagellation, et pendant deux minutes, elles cinglent sans interruption, à tour de bras, les gros hémisphères, qui se trémoussent et rougissent dès les premiers coups, manifestant l’émotion qui les gagne par des torsions de croupe lascives. On entend pendant une minute encore le bruit sec des verges, retombant en cadence sur les chairs tendres. La fustigation ne dura pas longtemps ; les deux énamourées, excitées par le spectacle stimulant des précédents exercices, et par la ferveur de leurs prières simultanées dans le sacré tabernacle, goûtèrent très vite la plus intense volupté.

Pendant ce dernier exercice, toutes nos dames émoustillées, se sont dépouillées, à l’exception des fustigées, et veulent s’offrir en holocauste toutes en chœur. Les victimes étant plus nombreuses que les bourreaux, pour que chacune ait son compte, on les arrange par groupes. Elle s’accotent deux par deux, corps à corps, chacune glissant un doigt ou deux, selon la dimension du clitoris qu’elle va branler, dans la fente de l’autre, formant ainsi quatre couples, Sur les reins de chacune d’elles, une des clubwomen sans emploi, saute à califourchon sur une croupe, présentant ainsi un double étage de superbes derrières, tous du plus blanc satin.

Comme il manque une écuyère, pour le dernier groupe, on me propose de prendre la place libre ; nouveau refus très naturel de ma part. La présidente jette sur moi un regard méfiant ; puis se dévêtant en un clin d’œil, elle saute à cheval sur la croupe vacante.

Huit de ces dames s’arment de verges, et s’en viennent chacune devant le double étage de postérieurs, exercer leur talent de flagellantes. Je cours d’un groupe à l’autre, m’amusant prodigieusement à ce charmant spectacle. On n’entend de tous côtés que le cliquetis des verges retombant bruyamment sur les culs en évidence, voltigeant de l’un à l’autre, cinglant le derrière d’en haut, cinglant celui d’en bas, y laissant chaque fois une raie blanche, qui se change à vue d’œil en rouge vif, zébrant la peau dans tous les sens. Les derrières bondissent sur les croupes, s’écartent, se ferment montrant dans un éclair, l’huis qui bâille entre les cuisses ; à l’étage inférieur, les deux fesses vont et viennent comme les plaques d’un soufflet.

Tant que les verges retombent en cadence, le cliquetis sonore retentit en mesure ; cet accord parfait rend formidable le bruit sec des cinglades, qui résonnent à l’unisson sur les chairs tendues, qu’elles claquent rudement. Mais bientôt la cadence est rompue, les verges retombent sans mesure, on n’entend plus qu’un clic, clac, continu, sans un intervalle, se courant après.

Le gros derrière de lady Birchlike, qui était encore rouge de la récente flagellation, se striait de raies livides à chaque baiser de la verge, que la Flagellante, vigoureuse gaillarde, préposée à la fustigation de ce groupe, maniait avec une rigueur redoutable. Je demeure devant ce groupe jusqu’à la fin de la cérémonie. Je remarquai que la fouetteuse laissait retomber les verges deux fois sur le postérieur d’en bas, pour une fois sur celui d’en haut, de sorte que quand les deux étages de mappemondes flagellées se secouèrent à l’unisson, dans les contorsions spasmodiques, les deux culs avaient le même aspect ; ils étaient tous les deux striés de zébrures sanglantes.

Chacune ayant acquitté sa dette, les échafaudages se défont comme par enchantement, et les victimes disparaissent dans le cabinet de toilette, d’où elles reviennent au bout d’un quart d’heure.

Je croyais la séance terminée, mais les clubwomen avaient tenu conseil, avant de rentrer dans la salle des séances. La présidente, prise d’un soupçon à mon égard, avait résolu de l’éclaircir séance tenante ; elle voulait savoir l’effet qu’avait produit sur moi les différentes scènes de flagellation auxquelles je venais d’assister, et peut-être aussi se renseigner sur mon état civil.

Deux d’entre elles, qui doivent surveiller lady Loverod, ne la quittent pas, tandis que les autres doivent s’emparer de moi, les unes pour me mettre dans l’impossibilité de me défendre, les autres pour m’arracher mes vêtements. Sur un signe de la présidente, en un clin d’œil, sans que je puisse me douter de ce qu’on me veut, dix clubwomen me sautent dessus, vingt bras m’entourent, me saisissent, me maintiennent immobile, pendant que des mains agiles se mettent en devoir de m’arracher promptement mes vêtements.

Lady Birchlike, qui a glissé sa main sous mes jupes, rencontre aussitôt l’objet du litige qui se dandinait démesurément gonflé, et le saisissant brutalement dans sa main, elle s’écrie : « Je tiens le coupable ; je m’en doutais, c’est un gentleman » —.

Un cri unanime de fureur sortit de ces poitrines gonflées par la colère. En un clin d’œil on me met tout nu, malgré la résistance que j’oppose aux vingt enragées, qui ont raison de moi. On me porte au milieu de la salle, on fait descendre deux anneaux de gymnase, on m’y attache solidement par les poignets, on attache ensuite mes jambes à des chevilles fichées dans le parquet. À trois mètres de moi, vis-à-vis, lady Loverod toute nue, me faisant face, est attachée comme moi, par les poignets et les chevilles, le corps droit, tendu, tiré.

« À quel supplice, sont-ils condamnés ? dit la présidente. —

À l’épuisement, répondent en chœur les vingt-quatre clubwomen » —.

Je me demandais quel genre de supplice on nous réservait. Je fus vite renseigné sur le sort qui nous attendait, ma maîtresse et moi. Deux furies, armées de verges, se postent, l’une derrière lady Loverod, l’autre derrière moi, et commencent sur nos fesses la première partie du supplice, tandis que par devant, deux autres furies exécutent la seconde. Celle qui est devant ma maîtresse, a glissé deux doigts (elle sait aussi bien que moi qu’un seul ne suffirait pas), dans le sanctuaire de l’amour, et la branle à tour de bras ; la présidente prend mon gros priape dans sa main, le serre à l’écraser, et le secoue rudement ; elle le branle ainsi pendant une demi-minute, au bout de laquelle, il lance sa liqueur en jets saccadés, qui jaillissent jusque sur la figure de lady Loverod, qui jouit en même temps. Jusqu’ici, n’étaient-ce les cuisantes morsures des verges, qui me déchirent la peau, le supplice n’est pas trop désagréable.

Les deux branleuses cèdent la place à deux autres, ainsi que les deux fouetteuses, et les quatre enragées reprennent devant et derrière leurs victimes les violents exercices de leurs devancières. L’issue ne se fait pas trop attendre, cette fois non plus, et je vois qu’il en est de même chez ma vis-à-vis.

Quatre autres Flagellantes remplacent les dernières, les unes prenant les verges qui nous ensanglantent, et dont l’horrible cuisson nous arrache des cris de douleur, tandis que les deux autres nous branlent à tour de bras. L’issue, quoique un peu retardée cette fois, est encore heureuse, malgré la torture que nous endurons derrière nous.

Nos bourreaux cèdent la place à d’autres bourreaux, qui nous tripotent des deux côtés pendant dix minutes, avant d’obtenir un résultat, un peu douloureux pour moi. Nous changeons encore de mains, et au milieu des hurlements de douleur de leurs victimes, les furies obtiennent encore un léger succès, après des efforts inouïs.

Le sixième quatuor de Flagellantes s’avance ; mon priape mollet ne tient plus dans la main ; sans doute que les doigts qui branlent ma maîtresse en face n’ont pas plus de succès sur le clitoris qu’ils tripotent, car la branleuse s’agenouille et vient glisser sa langue dans la fente, tandis que la mienne prend mon membre dans sa bouche, et le suce pendant quelques minutes, au bout desquelles elle en tire quelque chose de visqueux, en très petite quantité, pendant que je hurle sous la cuisante morsure des verges, qui me hachent les chairs.

Je comptais que le supplice était fini là. Les fouetteuses, devenant branleuses, à leur tour, et les branleuses prenant les verges, se relayent pour poursuivre le supplice de l’épuisement. À force d’insister, celle qui suce ma verge obtient un semblant d’écoulement ; la huitième forcenée me tira quelque chose de brûlant ; une autre la remplaça, puis une autre, encore une autre, puis une autre toujours ; toute la bande se relayait, passant du devant au derrière, nous déchirant ici la peau hachée à coups de verges, et tirant des larmes de feu par devant. Les dernières forcenées, cependant, voyant qu’elles ne pourraient pas toutes avoir leur tour, s’acharnèrent sur moi avec la persévérance de la haine féminine, se relayant pendant une heure, pour arriver à tirer à ma verge, une goutte de sang, qui me brûla le canal, comme un fer rouge qu’on y promènerait. Cette fois l’épuisement était complet.

La présidente, prenant la parole dit : « Et maintenant, pour que ce perfide gentleman puisse jouer à la femme avec plus de vraisemblance, nous allons lui retrancher ce qui l’en distingue ; sa voix de lectrice y gagnera aussi. »

Comme elle achevait ces effrayantes menaces, une des Flagellantes revient du cabinet de toilette, portant sur un plateau d’argent un immense couteau de cuisine, dont la vue me fit passer des frissons dans les moelles, à la pensée du sort affreux, qu’on me réserve. Lady Birchlike prend le coutelas, dans la main droite, et me dit d’un ton glacial, en me montrant le tranchant aiguisé comme un rasoir : « Dites adieu à ce que vous allez quitter » — ; et prenant dans sa main gauche l’emblème de ma virilité, elle y porte la lame homicide. Dès que je sens le froid de l’acier, qui va trancher le… fil de mon bonheur, je m’évanouis d’épouvante et d’horreur, et aussi d’épuisement…

Quand je revins à moi, les féroces clubwomen étaient parties depuis une demi-heure environ. Elles m’avaient délié un poignet, sans doute pour me permettre de me délivrer moi-même, et de délivrer ensuite lady Loverod, toujours attachée et évanouie, quand j’aurai repris mes sens.

Ma première pensée fut pour l’horrible mutilation que je venais de subir, et je faillis m’évanouir de nouveau à cet affreux souvenir. Je n’osais y porter la main. Cependant je n’éprouvais pas une douleur bien vive à la place de la section, mais je sentais une cuisson de tous les diables, dans le canal, et dans le gland absent, comme les amputés d’une jambe, qui marchent avec une béquille de bois, souffrent d’un cors qu’ils avaient au pied amputé. Je me décide pourtant à inspecter les lieux, pour savoir ce qu’elles m’en avait laissé ; je trouve, pendant entre mes cuisses, mon membre tout entier, tout mollet, mais gonflé comme un boudin. Sans doute, me dis-je, ces féroces Flagellantes n’ont pas voulu pratiquer l’amputation complète, et m’ont laissé de quoi… satisfaire à mes besoins naturels ; elles n’ont enlevé que les témoins indispensables pour… aimer. Ô surprise, je les ai encore tous les deux ; ils tiennent, ma foi, ils ne sont pas collés. Mais alors, elles n’ont fait, Dieu merci, que le simulacre.

Bigre, me dis-je, et moi qui roulais dans ma cervelle des projets de vengeance féroce ! Elles ne m’ont rien pris, elles ne me doivent rien ; et puisque je conserve le droit d’espérer des moustaches, l’homme entier ne doit pas épouser les querelles de l’eunuque.

Dès que je suis détaché, je vole au secours de mon infortunée maîtresse. Lady Loverod était exténuée, mais elle commençait à se remettre. Elle m’expliqua qu’on l’avait ménagée, comme les règlements du Club l’exigeaient, on avait poussé l’épuisement avec elle, jusqu’à la lassitude, et la flagellation avait été également modérée. En effet, ses fesses étaient à peine pointillées de gouttes de sang, tandis que mon derrière était littéralement haché.

Ma maîtresse me conduisit au cabinet de toilette, où elle m’enduisit les parties endommagées d’un baume cicatrisant souverain. J’en fis autant à son derrière, et nous repartîmes dans sa voiture. Il me fut impossible de m’asseoir durant le trajet ; je restai deux jours sans pouvoir me servir de mon séant et huit jours sans pouvoir utiliser mon outil.

Le lendemain, lady Loverod partait pour une de ses terres, me laissant un billet qui, comme vous le savez, équivalait à un congé. Vingt-quatre Flagellantes, bien que tenues au secret par leur plus grand intérêt, connaissant mon sexe, il m’était difficile de conserver auprès de ma maîtresse, une fonction de lectrice.

Depuis que j’ai repris mes habits d’homme, je revois souvent lady Loverod qui est revenue de ses terres, et qui est toujours la clubwoman la plus assidue des « Flagellantes : ». C’est toujours après une séance du Club, que ma maîtresse, qui me fait des visites quotidiennes, est le plus ardente ; et je vous prie de croire que ces jours-là, nous ne perdons pas notre temps en babioles, et que le chômage n’est pas de saison ; et lorsque son fidèle serviteur, celui qu’elle aime par-dessus tout, même plus que son Club, celui qu’on punit là-bas par l’épuisement, et qu’on menaça d’un horrible attentat, est en détresse, lady Loverod me raconte la séance, et le gaillard, qui prête à ce récit une oreille attentive, a vite fait de redevenir le vaillant champion qui m’a valu et qui m’attache une adorable maîtresse.

Je suis à votre disposition pour vous rendre compte des séances de flagellation que me raconte ma charmante maîtresse. Seulement si vous faites usage de ces détails, observez toujours la plus scrupuleuse réserve, et souvenez-vous que, pour le public, vous ne connaissez lady Loverod et les clubwomen des « Flagellantes », que sous leur nom de guerre.


Your dearrest Tellor.