Texte établi par Société des bibliophiles cosmopolites. Éditeur scientifique, Imprimerie de la société cosmopolite (p. 127-136).

Jupes troussées, Bandeau de début de chapitre
Jupes troussées, Bandeau de début de chapitre



LA DISCIPLINE AU COUVENT (1830).

I



D ans l’oratoire on vient de traîner Lise,

Beau tendron de quinze ans, que le fouet va punir

D’un gros péché de gourmandise
Deux nonnains s’en viennent tenir
      La belle fille qui résiste,
      Tandis que sœur Agnès, qu’assiste,
      La plantureuse sœur Tourment,
      La trousse pour le châtiment.

En vains efforts la coupable s’épuise,
      Cherchant à fuir d’entre les mains
      Des deux inflexibles nonnains,
Qui sur le dos épinglent la chemise,
      Et rabattant le pantalon,
      Le font glisser jusqu’au talon,
Mettant à nu la belle mappemonde,
      Blanche, opulente, ferme et ronde ;
      Puis à cheval on vous la met
      Sur les gros reins de sœur Pancrace ;
      Le cul s’élargit, gras, replet,
      Offrant une large surface
      Aux caresses du martinet.

      Je viens aussitôt prendre place
      Dans le fauteuil du président,
      Ayant le groupe bien en face,
      Pour ne pas perdre un coup de dent.
Dans ses deux mains maintenant la coupable,
      Sœur Pancrace lui tord les bras ;
      Deux sœurs la tiennent par en bas ;
      Le spectacle est vraiment aimable :
   En s’écartant, les fesses laissent voir
Tout au bas de la raie, un tout petit point noir,
   Bijou discret qui cherche le mystère ;
      Plus bas la grotte de Cythère,

      Que sous un fin duvet naissant
      Qui grimpe sur l’autre versant,
      Barrent, comme deux portes closes,
      Deux lèvres vermeilles et roses.

      Déjà sœur Tourment s’avançant,
   Le bras levé, menaçante, terrible,
      Attend mon signal, pour cingler
      Le beau cul qu’elle va cribler
      Avec un plaisir indicible.
      Le seul aspect d’un beau cul blanc
      Porte le trouble dans son âme ;
      Et la moindre goutte de sang,
      Sur un satin étincelant,
Allume dans ses sens une brûlante flamme ;
      
      Et quand prend fin le châtiment,
      On devine que sœur Tourment,
      Qui pâlit, se trouble et frissonne,
      À de doux transports s’abandonne.
      Plus d’une fois ayant fouillé
      Les appas secrets de la nonne,
Qui venait de fouetter quelque gente friponne,
      J’ai retiré mon doigt mouillé
      Avant d’y glisser ma colonne.

Tout étant prêt : « Allez, dis-je, ma sœur. »

      Aussitôt au bas de l’échine,
      Faiblement d’abord, en douceur,
      Elle applique la discipline ;
      Puis en travers des coups plus forts
Viennent roser les deux blancs contre-forts,
      Qui s’entrouvrent sous les atteintes,
      Se refermant tout aussitôt,
            Pour se rouvrir bientôt.
      La mignonne étouffe des plaintes,
            Mais bientôt la cuisson
      Pique vivement la fillette ;
      Sur le cul court un long frisson ;
      Et la fente qui s’inquiète,
Suivant le jeu des fesses que l’on fouette,
      Ouvre et referme plaisamment
      Deux lèvres roses, qui découvrent,
      Chaque fois que les bords s’entr’ouvrent,
      Dans un aimable écartement,
      Un spectacle vraiment charmant.
      Tel qu’un petit bouton de rose,
      Le clitoris au museau rose,
      Se montre effaré sur le bord,
      Se cache, reparaît encor,
      Tandis que le tendron qu’on fesse
      Sous les coups redoublés se tord,
Pleurant, criant, demandant que l’on cesse ;

Mais sœur Tourment, le visage empourpré.
L’œil plein de feu, brillant, presque égaré,
Ne paraît pas près de lui faire grâce ;
      Dans son ardeur que rien ne lasse,
      S’acharnant sur le cul zébré,
      Qui se trémousse et se démène,
      Elle le crible à tour de bras,
      Fouillant les plus secrets appas,
Adroitement cinglant dans son domaine,
Le boutonnet, dès qu’il montre le nez.
Le gros derrière en bonds désordonnés
            Plaisamment se tortille,
À chaque coup qui froisse le satin.

Pendant que gémit la pauvre fille,
      Redoublant d’ardeur, la nonnain
      La fustige et la catéchise :
      « Flic, flac, eh ! bien, est-ce aussi bon,
      Que le péché de gourmandise,
Qui vous valut cette fessée, ô Lise ?
      Flic, flac, et ceci donc ?
      C’est encor meilleur, je l’espère.
            Tantôt notre bon père,
            En guise de bonjour,
      Vous dira deux mots à son tour.
      Flic, flac, ah ! vous sentez la chose !

   Votre gros cul se trémousse et bondit,
      Le lis y fait place à la rose ;
            Mais pour un tel délit,
Il faut qu’en rouge vif ce blanc satin se teigne
            Mignonne, il faut qu’il saigne.
            Flic, flac, il saignera
Tantôt, quand à son tour la verge vous dira
   Un petit mot. Ah ! vous criez, ma belle,
            Flic, flac, criez, hurlez,
            Flic, flac, si vous voulez,
   Pour embellir ce beau cul de pucelle,
Je veux y découper, mignonne, une dentelle,
      Ah ! vous pouvez vous déhancher,
      Je saurai bien vous l’écorcher
      Du haut en bas, de long en large,
      Sans y laisser la moindre marge.
      Flic, flac, sentez-vous la douleur ?
      Flic, flac, ô la plaisante mine !
      Vous aimez donc la discipline ;
      On vous en donnera, mon cœur.
      Flic, flac, voyez donc la gourmande,
   Dirait-on pas que ce gros cul demande
      D’être fouetté jusqu’à demain ?
      Voyons que j’y porte la main.
      Clic, clac, clic, clac, oh ! la friponne !
      Ses fesses me brûlent les doigts

      Clic, clac, clic, clac. Dieu me pardonne,
      Ceci lui fait plaisir, je crois.
   Clic, clac, clic, clac, et ces gifles, ma chère,
   Clic, clac, clic, clac, font-elles votre affaire ?
      Mais ne sentez-vous rien, vraiment ?
   Vous vous taisez, nous allons, ma divine,

Puisque ceci pour vous n’est qu’un amusement,

            User d’une autre discipline.

Clic, clac, que dites-vous des verges que voici ?
   Clic, clac, ah ! vous goûtez bien mieux ceci !
      Ceci vaut mieux que la lanière,
      Ça déchire un peu le derrière.
      Mais pourquoi criez-vous merci ?
      Ne prenez donc pas cette peine,
      Votre gros cul n’a pas fini,
      Ma charmante, d’être béni.
      Clic, clac, il aura la centaine,
      Clic, clac, il la lui faut, ma reine,
      Clic, clac, oui pour vous l’écorcher,
      Clic, clac, et pour vous le hacher — ».

La sœur Tourment toujours crible et flagelle
      Rageusement le beau satin,
      Qui fume et rougit de plus belle.

Elle ne parle plus, mais l’on voit sa prunelle
            S’illuminer soudain
            D’un éclair qui l’enflamme.

Ses lèvres s’entr’ouvrant, comme pour un baiser,

      Semblent laisser passer son âme ;
      Sa fureur paraît s’apaiser.
      En effet sur le gros derrière
      Les coups retombent espacés,
      Mais si savamment dispensés,
      Qu’à chaque atteinte l’écolière
      Hurle de douleur et d’amour.
Le cul déchiré saigne et le bouton se mouille,
   En même temps sous la rude chatouille
   De l’instrument, qui comble tour à tour
   Chaque bijou de cuisantes caresses,

Soit qu’il cingle la raie entre les tendres fesses,

Ou le petit bouton dans le divin séjour.
      La verge retombe plus douce,
      Lise se tord et se trémousse ;
      La nonnain, depuis un moment,
      Imite chaque mouvement
      Du derrière qu’elle flagelle ;
   La croupe ondule en un balancement
Lascif, voluptueux ; bientôt elle chancelle,

      Et soudain, suspendant ses coups,
      La voilà qui tombe à genoux…

Je saute du fauteuil, j’écarte la béguine,
      Et ramassant la discipline,
      Par dix coups cinglés lentement
      Je viens finir le châtiment,
      Qui pour la belle se termine
      Dans de voluptueux transports.
À chaque coup, qui lentement retombe,
      On voit frémir le bas du corps ;
      Le cul rouge et sanglant se bombe,
      Se baisse, s’ouvre et laisse voir,
      Entr’ouverts sous le duvet noir,
      Les bords de la petite fente ;
      Et dans la fournaise béante,
      Le bouton qui pleure enchanté,
      Constellant les poils de la motte
      De perles, que la volupté
      Distille dans l’aimable grotte.
      La verge ne retombe plus,
      Pourtant le cul frissonne encore ;
      On voit vibrer le cher petit reclus,
      Comme une corde de mandore ;
      Puis la fente qui va se clore,
Se rétrécit, les petits bords charnus,

      Enferment le joli nez rose,
      Qui se montre encapuchonné
      Sur le bord du nid satiné ;
      Et puis, plus rien, la porte est close.

Sœur Tourment, l’œil chargé de désirs amoureux,

   S’agenouillant, comme une pécheresse,
      Veut qu’aussitôt on la confesse,
      Et qu’on vienne éteindre les feux
      Dont l’incandescence la brûle.

      Je l’entraîne dans ma cellule,
      Et là, dans l’ombre et le secret,
   Je confesse à loisir la chaude pénitente,
      Encore toute palpitante…
      Mais là-dessus, soyons discret.