Texte établi par Société des bibliophiles cosmopolites. Éditeur scientifique, Imprimerie de la société cosmopolite (p. 108-116).
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Jupes troussées, Bandeau de début de chapitre
Jupes troussées, Bandeau de début de chapitre



III



H élène de Belvélize est condamnée à recevoir la discipline. Cinquante coups de martinet vont lui faire expier Un gros péché de curiosité. Elle s’est glissée dans la cellule de sa tante, madame de Belvélize, la jeune prieure du moûtier, pour épier ses faits et gestes ; on l’a trouvée blottie derrière les rideaux. Les conséquences de sa malsaine curiosité auraient pu être les plus fâcheuses du monde, les jeunes filles ne devant pas être initiées à tous les mystères que voient les cellules des professes ; on l’a fort heureusement découverte à temps.

La coupable est introduite dans l’oratoire ; elle entre les yeux modestement baissés, s’arrête au milieu de la salle, et attend qu’on la prépare pour la discipline. C’est une mignonne petite blonde potelée, qui a eu dix-sept ans aux dernières cerises ; toute ronde, replète, bien garnie partout. Une belle chevelure blonde encadre son front virginal, tordue ordinairement en deux longues tresses, dont les pointes nouées d’une faveur bleue, lui battent les cuisses ; aujourd’hui les tresses sont défaites, et les cheveux épars sur les épaules, tombent dans le dos. Deux grands yeux bleus limpides et languissants, fendus comme une longue amande, sont ombragés par des franges dorées de cils longs et soyeux, surmontés d’épais sourcils plus foncés, qui se rejoignent au-dessus d’un nez pur et délicat, dont les ailes transparentes palpitent, au-dessus d’une toute petite bouche, fendue dans une cerise.

Deux professes suffisent pour la dépouiller, car la tendre pucelle ne fait pas l’ombre d’une résistance ; et elle reste bientôt avec ses chaussures et sa chemise, dont l’entrebâillement laisse voir la naissance d’une gorge d’albâtre. La mère abbesse lui ordonne d’enlever sa chemise. La neige de ses joues pleines et rondes, qui étaient devenues roses pendant qu’on la déshabillait, devient du plus bel incarnat ; ses petites oreilles s’empourprent de honte, et la prieure doit lui répéter son ordre. La mignonne lève ses beaux bras nus qui sortent de la chemise sans manches, dénoue les cordons en tremblant, arrondit ses épaules ; le voile glisse, s’accroche au bout des seins, glisse encore, s’arrête à la saillie des hanches, découvrant en entier la plus jolie gorge de vierge qu’on puisse rêver ; deux petites pommes de neige, bombées, s’éloignent l’une de l’autre, dressant leurs petites pointes roses ; entre les deux mamelons, le creux qui les sépare, semble un petit val taillé dans l’albâtre. La chemise franchit les hanches, et glisse jusqu’au fond, s’enroulant autour des pieds, comme un grand lévrier blanc, qui se couche en rond aux pieds de sa maîtresse, la laissant toute nue, frissonnante, avec sa chair blanche et rose, la peau tendue sur les chairs pleines, veloutée comme une pêche mûre ; sur un ventre poli comme l’agate, s’étale dans le bas, une belle toison dorée comme ses cheveux, haute d’un empan, qui s’arrête aux bords de la fente, dont on aperçoit les bords vermeils ; tout cela est sur deux cuisses rondes et dodues, piliers charmants du secret paradis, grosses d’en haut, s’amincissant en descendant, continuées par deux jambes faites au tour, enfermées dans des bas de soie rose, terminées par des petits pieds d’enfant. Le chapitre entier est en contemplation devant ce chef-d’œuvre accompli.

J’aurais volontiers fait grâce à la charmante fille ; mais la pitié qui est dans mon cœur, n’est guère dans celui des nonnes qui m’entourent, non plus que dans celui de son inflexible tante, et leur admiration est loin d’être exempte de jalousie. Après tout, cinquante coups de martinet, s’ils ne sont pas très rigoureusement appliqués, n’endommagent pas trop la peau, et la souffrance est assez vite passée ; puis je dois et je veux bien confesser la mère abbesse, et le spectacle qui se prépare est un puissant auxiliaire.

Sœur Sévère, qui a la recommandation d’aller lentement, pour faire durer notre satisfaction et la honte de la coupable, retourne la belle créature, et la conduit vers le prie-Dieu. Mon admiration redouble, à la vue de ce ravissant tableau. La magnifique chevelure blonde, éparse sur les épaules, habille la belle fille d’un manteau royal de franges d’or, couvrant les reins, la croupe et une partie des cuisses ; à peine on voit dans l’intervalle, entre la pointe des cheveux et l’attache du bas sur le genou, un coin de chair blanche et rose.

Quand la mignonne s’agenouille devant le prie-Dieu, la chevelure se sépare, flottant à droite et à gauche, découvrant une partie des magnifiques globes roses et blancs, serrés par la peur, et formant un creux au-dessous des fesses bombées, sous lesquelles on aperçoit la fente, complètement barrée par deux lèvres vermeilles. Sœur Sévère, pour ne pas abîmer les beaux cheveux d’or, et pour fouetter la coupable plus à l’aise, rejette les cheveux par devant de chaque côté des épaules, découvrant ainsi ce beau corps dans sa splendide nudité. Je ne pouvais m’arracher à ce ravissant spectacle ; mais la prieure, après avoir recommandé sa nièce aux bons soins de la sœur fouetteuse, m’entraînait dans la cellule, où je dus la suivre.

Je me dispose à confesser la pénitente, et à l’absoudre sans de longs préambules, et je m’arrange de façon à ne rien perdre de l’aimable tableau qui est sous nos yeux. Sœur Sévère attache la patiente au prie-Dieu au moyen d’une courroie qui la prend sous les aisselles, et commence aussitôt son office de bourreau. Aux premiers coups, peu sévères cependant, les globes prennent une teinte rosée ; ils s’écartent, se referment, comme s’ils ressentaient vivement les atteintes ; les lanières s’enroulent autour des fesses, comme des serpents.

« Flic, flac, mignonne, la curiosité est un vilain défaut ; flic, flac, ma chère enfant, ce vice perdit Ève, notre mère. Flic, flac flic, flac, Dieu, qui n’aime pas les curieuses, vous punit par ma main ; flic, flac, flic, flac, mais le châtiment est bien léger pour la gravité de la faute ; flic, flac, et cependant vous vous lamentez, flic, flac, comme si le feu ardait vos chairs, flic, flac, comme si vous aviez l’enfer dans votre postérieur, mignonne ».

La nonne dirige maintenant les lanières entre les cuisses, cinglant les charmes secrets, avec une lenteur calculée, d’abord modérément, puis plus fort, obligeant la tendre victime à se tordre, offrant à découvert la jolie fente aux lèvres roses, bâillant à peine, un peu meurtries par les cruelles accolades ; puis reprenant la direction des fesses, les lanières retombent avec force, faisant bondir la croupe, qui se démène plaisamment, tandis qu’Hélène pousse des cris déchirants.

Émoustillés par le ravissant tableau des torsions de la belle croupe qui contraste par le ton cramoisi que lui ont donné les lanières, avec la neige des reins et des cuisses, formant une pleine lune rouge, dans un ciel d’argent, nous recommencions une troisième confession dans la cellule, lorsque sœur Sévère n’était qu’à la moitié de son exercice. Elle continue à appliquer la discipline très sévèrement, cinglant la mappemonde de coups furieux, qui s’impriment en sillons rouges et profonds, en travers des globes charnus, soulevant la peau, et arrachant des gémissements lamentables à la pauvre victime.

« Nous approchons de la fin, ma chère fille ; flic, flac, la correction doit aller en progressant ; flic, flac, elle doit se terminer par une apothéose ; flic, flac, la voici, ma chérie — ».

La nonne, à ces mots, dirige de nouveau les lanières sur les charmes secrets ; quelques coups appliqués avec force, font d’abord hurler et bondir la patiente, qui se tait bientôt, et se met à se remuer, écartant les fesses, comme si elle éprouvait une sensation plutôt agréable que douloureuse. Cette sensation ne dura guère, non plus que le silence, car sœur Sévère retournant bien vite au postérieur meurtri, applique avec une extrême sévérité, secouant tous ses appas dans l’élan qu’elle prend, les derniers coups, qui meurtrissent la chair mise à vif, faisant chaque fois jaillir le sang sur la peau à demi tannée, et arrachant des hurlements de douleur à la tendre victime, que le bourreau laisse ensuite exposée dans la même posture, exhibant son pauvre postérieur couvert de rubis, lui laissant boire sa honte pendant quelques minutes.

La mère abbesse retrouvait pour la quatrième fois des péchés à accuser, et à se faire pardonner, et son confesseur assez d’énergie pour l’entendre et pour l’absoudre, puisant tous les deux d’énergiques inspirations dans la contemplation du ravissant tableau, qu’offre la jolie mappemonde, un peu abîmée, et toujours secouée, par les sanglots qui agitent tout le corps.