Texte établi par Société des bibliophiles cosmopolites. Éditeur scientifique, Imprimerie de la société cosmopolite (p. 25-28).
◄  II
IV  ►

Jupes troussées, Bandeau de début de chapitre
Jupes troussées, Bandeau de début de chapitre


III



L a tendre Victoire, blondinette de treize ans, va recevoir une fessée, pour la guérir de sa paresse habituelle. Madame Tannecuir la jette en travers de ses genoux, relève ses dessous, défait son petit pantalon, trousse sa chemise, et découvre deux petits globes charnus, aimablement potelés, d’un blanc de lait. La mignonne n’oppose pas de résistance, la maîtresse, qui la maintient sous son bras gauche, commence à lui, distribuer une grêle de claques sévères qui rougissent le blanc satin. La fillette, qui ne trouve pas la fessée de son goût, se met à crier et à gesticuler comme une possédée : « Tenez-lui les jambes, mademoiselle Hélène », dit la maîtresse ; la jeune sous-maîtresse la maintient immobile, et Mme Tannecuir reprend la fessée : clic, clac, clic, clac. Soudain la sous-maîtresse s’écrie : Oh ! la « petite sale ! Voyez, madame, voyez donc » ! La mignonne, dans son trouble, lâchait une petit cascade, qui descendait sur ses jambes et sur les mains qui la tenaient.

Madame Tannecuir se lève et sonne une femme de chambre, qui arrive bientôt et qui mise au courant, va essuyer la petite sale dans un coin ; puis, sur l’ordre de sa maîtresse, elle dépouille entièrement la blondinette, ne lui laissant que ses bas de soie rose, et ses mignons petits souliers ; puis elle la hisse à cheval sur ses reins, lui tenant les mains par devant. Madame Tannecuir prend alors le martinet et commence à fustiger le tendre postérieur de l’impertinente, et lui adressant ces quelques mots : « Ah ! oui, petite malpropre, flic, flac, la fessée vous donne de ces vilaines envies, flic, flac, voyons si les lanières produiront le même effet ! Flic, flac, flic, flac, c’est un peu plus cuisant ceci, flic, flac, çà cingle mieux ; flic, flac, flic, flac, et çà meurtrit votre joli petit derrière. Flic, flac, flic, flac. Si nous nous adressions un peu au coupable, maintenant ! flic, flac, flic, flac, il lui faut une petite leçon à lui aussi, flic, flac, flic, flac, flic, flac. »

La mignonne, qui fait une ceinture de ses jambes à la soubrette, étale sous ses fesses arrondies, bien écartées, son petit minet imberbe ; la fouetteuse en profite pour le cingler vivement ; la fillette se tortille, gigote sur les reins, et crie comme une brûlée.

« Aïe, aïe ! ô madame ! vous me déchirez ; mon pauvre derrière me cuit, il me brûle ; grâce, madame, pardon, je ne le ferai plus. » —

Mais ses pleurs et ses cris n’ont pas le don d’émouvoir la fouetteuse, qui s’excite à la vue des plaisantes contorsions du petit cul meurtri, et redouble de vigueur. En ce moment, la cascade, provoquée par l’émotion ou la douleur, recommence de plus belle, inondant le dos de la porteuse, et coulant sur ses jupes. À cette vue la fureur de madame Tannecuir ne connaît plus de bornes, elle cingle de toutes ces forces les jolis globes cramoisis, qui se couvrent de raies livides, en se reprenant à admonester la coupable : « Petite malpropre, flic, flac, je vous ferai passer ce vilain défaut, flic, flac, quand je devrais vous faire couler le sang jusqu’aux talons, Flic, flac, flic, flac, voilà qu’il jaillit ; flic, flac, flic, flac, recommencerez-vous, petite sale ? Flic, flac, flic, flac, recommencez, recommencez, recommencez donc, flic, flac, flic, flac, flic, flac.

Le sang commençait en effet à perler sur les fesses, quand la fouetteuse laissa la mignonne hurlant de douleur, pour venir me retrouver dans le cabinet.