Texte établi par Société des bibliophiles cosmopolites. Éditeur scientifique, Imprimerie de la société cosmopolite (p. 7-16).

Jupes troussées, Bandeau de début de chapitre
Jupes troussées, Bandeau de début de chapitre

SOUVENIRS PERSONNELS




I



C omment je devins professeur d’anglais, dans le pensionnat que dirigeait madame Tannecuir dans une des plus grandes villes de France, cela importe peu à ce récit. Il suffit de savoir qu’un mois après mon installation dans l’établissement, j’avais acquis un autre titre auprès de la maîtresse, qui était devenue doublement la mienne. Après un siège assez court et bien mené, la place s’était rendue à discrétion.

Madame Juliette Tannecuir, veuve depuis deux ans, était une fort appétissante brune de vingt-six ans, dans tout l’éclat de sa beauté, ardente comme un tison, fusillant les gens de ses deux grands yeux noirs, vifs et brillants comme des escarboucles. Son corps moulé avait atteint ce degré de la forme parfaite, qui fait la femme accomplie. Ses charmes amplement développés, sans exubérance, tendaient sur les chairs pleines, rebondies et fermes, une peau satinée, lisse, unie, comme un tissu tiré sur un métier, à ne pouvoir pas la pincer dans les doigts. Une gorge adorablement potelée, coupée par une vallée profonde, s’écartait en deux mamelons gros et résistants, bombant le corsage d’un relief hardi ; deux roses du paradis s’épanouissaient vermeilles sur la neige éblouissante des demi-globes satinés, que je comblais toujours avec ravissement, des plus tendres caresses ; une peau uniformément blanche enveloppait la chair épaisse, coupée au bas du ventre par une superbe fourrure noire, épaisse, fournie, touffue, formant un magnifique verger de Cypris, qui ombrageait l’entrée du temple de Cythère, dans lequel je faisais très-volontiers de fréquentes dévotions ; une admirable chute de reins, terminée par un somptueux reposoir, qui gonflait les jupes d’un audacieux rebondissement.

Avant de contempler sans voiles ces magnifiques trésors, je les avais devinés ; mes regards avaient sondé si souvent les arcanes discrets de ces voiles épais, les pénétrant avec une telle acuité, que j’aurais pu les décrire avant de les connaître, et quand je les découvris pour la première fois, quand je pus les palper tout à mon aise, sans obstacles gênants, il me semblait retrouver des charmes familiers et connus, et je leur fis l’accueil d’un ami intime, en y ajoutant les démonstrations enthousiastes d’un fervent adorateur. Chaque fois cependant, que ma charmante maîtresse s’offrait à moi dans le costume d’Ève avant sa faute, je découvrais un nouveau trésor, et ma passion augmentait ainsi chaque jour d’intensité, par cette précieuse découverte.

Le pensionnat de madame Tannecuir comptait environ 80 élèves de 12 à 18 ans. C’était la règle dans la maison, de châtier les écolières indisciplinées, par la fessée manuelle, ou par le martinet, quelquefois par les deux corrections appliquées l’une après l’autre, la première précédant la seconde, pour rendre celle-ci plus cuisante ; les verges ne servaient qu’à de rares intervalles, et pour les délits graves ; pour les fautes qui nécessitaient une correction très sévère, le châtiment se terminait quelquefois, par l’application de quelques terribles cinglées d’une petite cravache de dame, qui déchirait la peau, rendue extrêmement sensible par la fustigation préalable. La main et les lanières, sans détériorer la partie châtiée, à moins d’une correction très violente et prolongée, offrent un châtiment suffisamment douloureux, pour être en général efficace.

Je n’avais pas encore assisté à une cérémonie de ce genre. Au commencement de notre liaison, je m’aperçus que certains jours mon adorable maîtresse, absolument affolée, se démenait comme une possédée entre mes bras, ne me laissant de répit que quand elle avait épuisé ma vigueur, et encore après avoir constaté la détresse de son serviteur, elle m’implorait si tendrement, que je ne lui refusais jamais le petit supplément exquis que l’on devine. Les autres jours, quoique toujours très ardente, elle était plus modérée. Je connus bien vite le motif de ces alternatives de rut violent ; ces rages amoureuses la prenaient chaque fois qu’elle avait fouetté quelque joli derrière.

Je ne lui laissai pas de cesse, qu’elle ne m’eût fourni la facilité d’assister régulièrement à ces séances émoustillantes. On changea le local affecté à ce genre d’exercice, local peu propre au but cherché, et on transporta le centre des opérations dans un appartement bien éclairé, spacieux, confortable, qui donnait dans un cabinet très obscur, lequel communiquait avec la chambre à coucher de madame Tannecuir, reliant les deux pièces par deux portes vitrées. L’obscurité qui régnait dans le cabinet, permettait de voir sans risquer d’être vu, confortablement installé dans un vaste fauteuil, qu’on roulait auprès de la porte vitrée.

La première occasion se présenta le lendemain. Une méchante écolière, Charlotte de C. avait battu une de ses petites compagnes, l’égratignant et la mordant. On la conduisit, après la classe du soir, dans la salle de discipline. Je m’étais déjà, sur l’invitation de ma maîtresse, installé dans le cabinet attenant ne risquant pas d’être aperçu à mon poste d’observation. Madame Tannecuir entre dans la salle. Elle annonce aussitôt à la coupable qu’elle va d’abord avoir l’honneur d’être fessée sévèrement avec la main, et de recevoir ensuite vingt-cinq coups de martinet, qui la guériront sans doute de ses petites colères. Dès qu’elle a prononcé l’arrêt, elle ordonne aux deux sous-maîtresses, mademoiselle Hélène et mademoiselle Sophie, qui ont amené la délinquante, de la dépouiller de ses dessus.

Charlotte de C. est une mignonne, petite blonde de treize ans, déjà grassouillette et dodue, au gentil minois percé de deux yeux bleus très tendres, dont la douceur ne laisserait pas soupçonner qu’ils appartiennent à une petite méchante. Elle rougit cependant jusqu’aux oreilles, et tremble de honte, en entendant l’arrêt, qui la condamne, suivi de l’ordre de la déshabiller, et deux perles brillent au bout de ses longs cils soyeux.

Les deux sous-maîtresses lui ont bientôt retiré ses principaux vêtements, et quand elle n’a plus que ses petits souliers pointus, ses bas de soie gris-perle, sa chemise et son petit pantalon bordé de dentelles, qui moule des rondeurs juvéniles déjà développées, on la pose, sans qu’elle fasse la moindre résistance, en travers des genoux de la maîtresse, qui est assise sur une large chaise, placée de façon à ce que je ne perde aucun détail de l’opération. Elle retire d’abord la chemise du pantalon, la roule jusqu’au haut des épaules, maintient la coupable sous son bras gauche, écarte la fente du petit pantalon sans le rabattre, de façon à mettre au jour une partie des jolis globes charnus qui émergent encadrés dans l’étroite fenêtre, forçant l’ouverture, et elle commence à appliquer sur le coin de chair nue des claques retentissantes, qui froissent et rougissent le blanc satin. L’écolière, qui jusque-là n’avait bougé ni pied ni patte, se tord sous la fessée, gesticulant, levant les jambes, et lançant des coups de pieds.

« Tenez-lui les jambes, mademoiselle Hélène ; et vous mademoiselle Sophie, écartez bien la fente du pantalon. Clic, clac, clic, clac ; eh bien ! petite méchante, égratignerez-vous encore vos petites camarades ? Clic, clac, clic, clac, les mordrez-vous encore, vilaine enfant ? Clic, clac, clic, clac, je veux vous faire sentir votre méchant petit derrière, clic, clac, clic, clac, pour vous apprendre à ne plus battre vos petites amies.

— Pardon, madame Tannecuir, oh ! pardon ! je n’y reviendrai pas. Aie, oh ! vous me déchirez la peau, grâce, madame, oh grâce ! —

— Le voici votre pardon, ma chère, clic, clac, clic, clac, clic, clac. À bas la culotte, maintenant — ».

Mademoiselle Sophie maintient la jolie fille debout ; mademoiselle Hélène épingle la chemise dans le haut, puis déboutonnant le pantalon, elle le rabat jusqu’aux talons, découvrant en entier la jolie mappemonde dodue superbement développée, comme chez une grande fille, et les cuisses rondes et blanches ; la partie du derrière, qu’on a saluée dans l’encadrement de la culotte, semble un petit îlot semé de roses incarnadines, entouré d’une mer de lis éblouissants. Mademoiselle Sophie fait pencher la mignonne, la courbant presque en deux ; mademoiselle Hélène agenouillée tient les jambes écartées, et semble contempler avec des yeux gourmands, le charmant objet si drôle avec ses deux tons différents bien tranchés ; entre les deux cuisses écartées de la mignonne, on aperçoit la petite fente virginale, aux lèvres roses, hermétiquement barrées, et au bas de la raie très ouverte, le tout petit point noir.

Mais déjà le martinet retombe cinglant les fesses, qui se tortillent, bondissent, s’écartent, se referment, et rougissent sous les morsures des lanières. « Flic, flac, voici pour vos griffades, ma belle ; flic, flac, voilà pour vos coups de dents, vilaine petite méchante ; cinq six, sept, huit. —

— « Aïe, aïe, oh ! mon pauvre derrière, vous me l’écorchez, madame ; j’y ai le feu. Aïe, aïe, madame Tannecuir, grâce, grâce ! —

— « Non, non, point de pitié ; vous aurez tout ce qui vous revient ; il vous faut votre compte, mon cœur —. »

Flic, flac, les lanières retombent plus fort ; les coups espacés résonnent avec un bruit sec et sinistre ; le petit cul se démène sous les atteintes piquantes, les petites fesses striées de lignes rouges sur toute leur surface, se trémoussent, et la patiente hurle d’une façon pitoyable. Madame Tannecuir semble s’animer considérablement à ce jeu-là ; elle est hors d’elle-même, et elle compte à haute voix vingt avec un haro furieux, vingt-un en cinglant la raie entre les fesses, vingt-deux entre les cuisses, vingt-trois sur le minet, et quand elle crie en cinglant vingt-quatre et vingt-cinq, en accentuant le han et le coup, des gouttes de sang perlent sur la peau, pendant qu’on n’entend qu’un hurlement de douleur prolongé.

Le châtiment terminé, on emporte la victime. Aussitôt ma maîtresse bondit, s’élance par la porte que j’ai entr’ouverte, et sans un mot, sans un baiser, haletante de désirs, elle se renverse sur le bord du lit de repos, les jupes troussées jusqu’au nombril, s’offrant à moi pantelante, dans un rut furibond. L’entrée du paradis est glissante, lubrifiée par la rosée qui coule encore de son bouton en pleurs, qu’il a distillée sous le seul stimulant magique de l’émoustillant exercice, auquel l’ardente Juliette ne se livre jamais sans éprouver des titillations délirantes, et j’entre sans effort dans la fournaise où je lui montre, une heure durant, que je suis, moi aussi, en état de lui rendre de brillants services.