Journal (Eugène Delacroix)/13 février 1852

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 2p. 81).

Vendredi 13 février. — Occupé tous ces jours-ci de mes compositions pour l’Hôtel de ville.

Aujourd’hui à l’Hôtel de ville, où je me suis senti singulièrement troublé, quand j’ai fait un mince rapport sur les peintures à restaurer à Saint-Severin et à Saint-Eustache ; j’étais sous l’impression d’un malaise et d’une lourdeur de tête qui m’en ont fait omettre les trois quarts.

Convoqué pour voir les projets de Lehmann[1].

  1. Lehmann, peintre, né à Kiel en 1814. Élève d’Ingres, il imita la manière de son maître, et fit de nombreux portraits précisément dans la société où fréquentait Delacroix. Il exécuta aussi des peintures murales. Le tableau au projet duquel Delacroix fait ici allusion pourrait bien être le Rêve, qui parut au Salon de 1852. Lehmann avait exécuté des compositions décoratives pour la salle des Fêtes de l’Hôtel de ville, et à ce propos M. Robaut, dans son Catalogue, remarque très justement que « la ville a dépensé quatre-vingt mille francs pour faire graver les compositions peintes dans la salle des Fêtes par Lehmann, et qu’elle n’a pas affecta un centime à la reproduction de l’œuvre de Delacroix ».