Journal (Eugène Delacroix)/12 juillet 1858

Texte établi par Paul Flat, René PiotPlon (tome 3p. 339-340).

12 juillet. — Je trouve aujourd’hui Fleury qui est ici avec sa femme et sa fille. Enchanté de le retrouver ; mais avec mon indisposition, impossible de profiter de rien.

On m’avait assigné cinq heures du matin pour prendre mes bains…

Je trouve Barre[1] comme je causais sur la place avec Mocquart ; celui-ci me présente à Mme Guyon[2] qui loge avec lui et l’excellent Possoz ; elle est très aimable et encore, très bien : des yeux charmants, avec une bouche qui annonce des penchants redoutables.

Le soir, promenade au bord de la petite rivière, dans les nouveaux endroits disposés depuis l’année dernière ; tout cela est charmant.

Quelques mots de conversation avec M. Schneider me fatiguent grandement et me font manquer d’aller retrouver Fleury.

  1. Jean-Auguste Barre, sculpteur, né en 1811, élève de J.-J. Barre, son père, et de Cortot, auteur d’un grand nombre de statues et surtout de bustes.
  2. Mme Émilie Guyon (1821-1878) était une des actrices les plus en vogue de l'époque. Elle devint en 1858 sociétaire du Théâtre-Français.