Traduction par Albert Savine.
P.-V. Stock, éditeur (p. 314-325).

CHAPITRE XIX

À LA FALAISE ROYALE

Mon oncle, dans sa bonté, se préoccupa de faire coucher Harrison dès que la chose fut possible, car le forgeron, quoiqu’il prît ses blessures en riant, n’en avait pas moins été rudement malmené.

— N’ayez pas l’audace de me demander encore de vous battre, Jack Harrison, disait sa femme en contemplant cette figure cruellement ravagée. Tenez, vous voila en pire état que quand vous avez battu Baruch le Noir et sans votre pardessus, je ne pourrais pas jurer que vous êtes l’homme qui m’a conduite à l’autel. Quand le roi d’Angleterre le demanderait, je ne vous laisserais jamais recommencer.

— Eh bien, ma vieille, je vous donne ma parole que jamais je ne recommencerai. Il vaut mieux quitter la lutte que d’aller jusqu’à ce que la lutte me quitte.

Il fit une grimace en avalant une gorgée du flacon de brandy que lui tendait Sir Charles.

— C’est un liquide de premier choix, monsieur. Mais il me brûle terriblement mes lèvres fendues. Ah ! voici John Cummings, l’hôtelier de Friar’s Oak, aussi vrai que je suis un pêcheur ! On le croirait à la recherche d’un médecin des fous, à en juger par la figure qu’il fait.

C’était, en effet, un singulier personnage que celui qui s’avançait avec nous sur la lande.

Il avait la figure échauffée, l’air hébété de l’homme qui revient à la raison au sortir de l’état d’ivresse.

Il courait de côtés et d’autres, la tête nue, les cheveux et la barbe au vent.

Il se précipitait en courts zig-zags, d’un groupe à l’autre, son air extraordinaire attirant sur lui un feu roulant de traits d’esprit, si bien qu’il me rappelait malgré moi une bécasse voletant à travers une ligne de fusils.

Nous le vîmes s’arrêter un instant près de la barouche jaune et remettre quelque chose à Sir Lothian Hume.

Aussitôt après, il revint et nous apercevant tout à coup, il jeta un grand cri de joie et courut vers nous de toute sa vitesse en tenant un papier à bout de bras.

— Vous me faites un bel oiseau, John Cummings, dit Harrison d’un ton de reproche. Ne vous avais-je pas recommandé de ne pas avaler une goutte de liquide, avant d’avoir remis votre message à Sir Charles ?

— Je mériterais d’être roué, oui, cria-t-il tourmenté par le remords. Je vous ai demandé, Sir Charles, aussi vrai que je suis vivant, mais vous n’étiez pas là et alors que voulez-vous ? J’étais si content de placer mes enjeux à ce prix-là, sachant qu’Harrison allait lutter… Et puis le maître de l’hôtel Georges m’a fait goûter à ses bouteilles de derrière les fagots, si bien que je n’ai plus eu ma tête à moi. Et à présent, c’est seulement après le combat que je vous vois, Sir Charles, et si vous faites tomber votre fouet sur mon dos, je n’aurai que ce que je mérite.

Mais mon oncle ne prêtait aucune attention aux reproches que l’hôtelier s’adressait à lui-même avec volubilité.

Il avait ouvert le billet et le lisait en relevant légèrement les sourcils, ce qui était chez lui la note la plus élevée dans la gamme assez restreinte de ses facultés d’émotion.

— Que comprenez-vous à ceci, mon neveu ? demanda-t-il en faisant passer le billet.

Voici ce que je lus :

« Sir Charles Tregellis,

« Sur le nom de Dieu, dès que ces mots vous viendront, rendez-vous à la Falaise royale et mettez le moins de temps possible à faire le trajet.

« Je vous prie de venir aussitôt que cela sera possible, et jusqu’à ce moment-là, je resterai celui que vous connaissez sous le nom de

« James Harrison. »

— Eh bien, mon neveu ? interrogea mon oncle.

— Eh bien, monsieur, je ne sais pas ce que cela peut signifier.

— Qui vous a remis cela, bonhomme ?

— C’était le jeune Jim Harrison lui-même, dit l’hôtelier, quoique j’aie eu de la peine à le reconnaître. On l’aurait pris pour son propre fantôme. Il était si pressé de vous faire parvenir cela qu’il n’a pas voulu me quitter avant de voir les chevaux harnachés et la voiture en route. Il y avait un billet pour vous et un autre pour Sir Lothian Hume, et je rendrais grâces au ciel que Jim ait choisi un meilleur messager.

— Voila qui est mystérieux en effet, dit mon oncle en penchant la tête sur le billet. Que pouvait-il bien faire dans cette maison de mauvais augure ? Et pourquoi signe-t-il celui que vous connaissiez sous le nom de James Harrison ? Est-ce que j’aurais pu l’appeler d’un autre nom ? Harrison, vous pouvez apporter quelque lumière dans ceci. Quant à vous, Mistress Harrison, votre physionomie me prouve que vous êtes au fait.

— Ça se pourrait, Sir Charles, mais mon Jack et moi nous sommes de bonnes gens, simples. Nous allons devant nous tant que nous y voyons clair et quand nous n’y voyons plus clair, nous nous arrêtons. La chose a marché comme ça pendant vingt ans, mais à présent nous nous en tenons quittes et nous laisserons nos supérieurs devant. Ainsi donc, si vous tenez à savoir ce que ce billet signifie, je ne puis que vous conseiller de faire ce qu’on vous demande, d’aller en voiture à la Falaise royale où vous saurez tout.

Mon oncle mit le billet dans sa poche.

— Je ne bougerai pas d’ici, Harrison, sans vous avoir vu entre les mains d’un chirurgien.

— Ne vous inquiétez pas de moi, monsieur. La bonne femme et moi nous pouvons retourner à Crawley dans le gig ; avec un yard d’emplâtre et une tranche de viande saignante, je serai bientôt sur pied.

Mais mon oncle ne voulut rien entendre. Il conduisit le couple à Crawley, où le forgeron fut confié aux soins de sa femme, après avoir été installé dans les conditions les plus confortables qu’on put obtenir avec de l’argent.

Ensuite on déjeuna à la hâte et on lança les juments sur la route du sud.

— Voilà qui met un terme à mes rapports avec le ring, mon neveu, dit mon oncle, je reconnais qu’il est désormais impossible d’en interdire l’accès à la friponnerie. J’ai été filouté et nargué, mais on finit par apprendre la prudence et jamais je ne patronnerai une lutte de professionnels.

Si j’avais été plus âgé ou s’il m’avait inspiré moins de crainte, j’aurais pu lui dire ce que j’avais dans le cœur.

Je lui aurais demandé de renoncer à d’autres choses encore et d’abandonner ce monde superficiel dans lequel il vivait, de chercher une autre tâche qui fût digne de sa vigoureuse intelligence et de son excellent cœur.

Mais à peine cette pensée avait-elle surgi dans mon esprit, qu’il avait oublié ces moments de sérieux et se mettait à causer de nouveaux harnais à ornements d’argent qu’il comptait inaugurer sur le Mail, ou bien du pari de mille livres qu’il se proposait de mettre sur sa jeune jument Ethelberta contre Aurelius, le fameux cheval de trois ans de Lord Doncaster.

Nous avions atteint Whiteman’s Green, ce qui faisait une bonne moitié de la distance entre la dune de Crawley et Friar’s Oak, lorsque je jetai un coup d’œil en arrière et je vis sur la route le reflet du soleil sur une haute voiture jaune.

Sir Lothian Hume nous suivait.

— Il a reçu la même invitation que nous et il se rend au même but, dit mon oncle en jetant un coup d’œil par-dessus son épaule. On nous demande tous les deux à la Falaise royale, nous, les deux survivants de cette sombre affaire. Et c’est Jim Harrison qui nous y appelle. Mon neveu, j’ai mené une existence pleine d’événements, mais je sens que c’est une scène plus étrange que les autres, qui m’attend parmi ces arbres.

Il fouetta les juments.

Alors, grâce à la courbe que faisait la route, nous pûmes apercevoir les hauts et noirs pignons du vieux manoir, se dressant parmi les vieux chênes qui l’entourent.

Cette vue, le renom de cette demeure ensanglantée, et hantée de fantômes, auraient suffi pour faire passer un frisson dans mes nerfs, mais lorsque les paroles de mon oncle me rappelèrent tout à coup que cette étrange invitation avait été adressée aux deux hommes qui avaient été mêlés à cette tragédie digne du temps passé, et que cet appel venait de mon compagnon de mes jeux d’enfant, je retins mon souffle, croyant voir se former le contour de je ne sais quel événement important qui se préparait sous nos yeux.

La grille rouillée, entre les deux colonnes croulantes et surmontées d’armoiries, s’ouvrit à deux battants.

Mon oncle, dans son impatience, cingla les juments pendant que nous volions sur l’avenue envahie par les herbes folles, et il finit par les arrêter brusquement devant les marches que le temps avait noircies de taches.

La porte d’entrée s’était ouverte et le petit Jim était là à nous attendre.

Mais combien ce petit Jim ressemblait peu à celui que j’avais connu et affectionné.

Il y avait quelque chose de changé en lui.

Ce changement était si évident que ce fut ce qui me frappa d’abord et il était si subtil que je ne pus trouver de mots pour le définir.

Ce n’était pas qu’il fût mieux habillé que jadis, car je reconnus le vieux costume brun qu’il portait.

Ce n’était pas qu’il eût l’air moins engageant, car son entraînement l’avait laissé tel qu’il pouvait passer pour le modèle de ce que devait être un homme.

Et pourtant ce changement était réel. C’était je ne sais quelle dignité dans l’expression, je ne sais quoi qui donnait de l’assurance à son attitude et qui par sa présence visible paraissait être la seule chose qui eût manqué pour lui donner l’harmonie et la perfection.

Et malgré son exploit on eût dit que son nom d’écolier, petit Jim, lui était resté naturellement jusqu’au moment où je le vis en sa virilité maîtresse d’elle-même et si magnifique sur le seuil de la vieille maison.

Une femme était debout à côté de lui, la main posée sur son épaule.

Je vis que c’était Miss Hinton, d’Anstey Cross.

— Vous vous souvenez de moi, Sir Charles Tregellis ? dit-elle en s’avançant, lorsque nous descendîmes de voiture.

Mon oncle la regarda longuement en face, d’un air intrigué.

— Je ne crois pas avoir eu le plaisir de… Et pourtant, madame…

— Polly Hinton, du Haymarket. Certainement vous ne pouvez avoir oublié Polly Hinton.

— Oubliée ! Mais nous avons tous pris votre deuil, à Pop’s Alley pendant plus d’années que je ne voudrais. Mais je me demande avec surprise…

— Je me suis mariée secrètement et j’ai quitté le théâtre. Je tiens à vous demander pardon de vous avoir enlevé Jim, la nuit dernière.

— C’était donc vous ?

— J’avais sur lui des droits encore plus respectables que les vôtres. Vous étiez son patron, moi j’étais sa mère.

Et en parlant, elle attira vers elle la tête de Jim.

À ce moment, où leurs joues étaient près de se toucher, ces deux figures, l’une qui portait encore les traces d’une beauté féminine en train de s’effacer, l’autre où se peignait la force masculine en plein développement, ces deux figures avaient un tel air de ressemblance avec leurs yeux noirs, leur chevelure d’un noir bleu, leur front large et blanc que je m’étonnai de ne pas avoir deviné leur secret, dès le jour où je les avais vus ensemble.

— Oui, c’est mon garçon à moi et il m’a sauvé de quelque chose qui était pire que la mort, ainsi que votre neveu Rodney pourra vous le dire. Mais mes lèvres étaient scellées et c’est seulement hier soir que j’ai pu lui dire que c’était à sa mère qu’il avait rendu le charme de la vie à force de douceur et de patience.

— Chut, ma mère ! dit Jim en posant les lèvres sur la joue de sa mère. Il y a des choses qui doivent rester entre nous. Mais, dites-moi, Sir Charles, comment s’est passé le combat ?

— Votre oncle aurait remporté la victoire, mais des gens de la populace ont forcé le ring.

— Il n’était pas mon oncle, Sir Charles, mais il a été pour moi et pour mon père l’ami le meilleur, le plus fidèle qu’il y ait eu au monde. Je n’en connais qu’un d’aussi vrai, reprit-il en me prenant la main, et il se nomme mon bon vieux Rodney Stone. Mais il n’a pas eu trop de mal, j’espère ?

— D’ici huit ou quinze jours il sera sur pied. Mais je ne saurais affirmer que je comprends de quoi il s’agit, et je me permettrai de vous dire que vous ne m’avez rien appris qui me paraisse justifier la façon dont vous avez rompu votre engagement, d’un seul mot.

— Entrez, Sir Charles, et, j’en suis convaincu, vous reconnaîtrez qu’il m’eût été impossible d’agir autrement. Mais si je ne me trompe pas, voici Sir Lothian Hume.

La barouche jaune avait enfilé l’avenue, et peu d’instants après, les chevaux harassés, essoufflés, venaient de s’arrêter derrière notre voiture.

Sir Lothian sauta à bas, d’un air sombre qui présageait la tempête.

— Restez où vous êtes, Corcoran, dit-il.

Et alors j’entrevis un habit vert-bouteille qui m’apprit qui était son compagnon de voyage.

— Eh bien ! reprit-il en promenant autour de lui un regard insolent, je serais fort aise de savoir quel est celui qui a l’impertinence de m’adresser une invitation à visiter ma propre maison, et où diable voulez-vous en venir en envahissant ma propriété ?

— Je vous réponds que vous comprendrez cela et bien d’autres choses encore, dit Jim qui avait sur les lèvres un sourire énigmatique. Si vous voulez bien me suivre, je ferai tous mes efforts pour vous expliquer tout cela.

Et tenant la main de sa mère, il nous conduisait dans cette chambre fatale où les cartes étaient encore entassées sur le guéridon et où la tache sombre se dissimulait encore dans un coin.

— Eh bien, monsieur, votre explication ? s’écria Sir Lothian qui se plaça les bras croisés près de la porte.

— Mes premières explications, c’est à vous que je les dois, Sir Charles.

Et, en écoutant ses paroles et en observant ses manières, je ne pus qu’admirer le résultat produit sur un jeune paysan par la société de cette femme qui était sa mère sans qu’il le sût.

— Je tiens, reprit-il, à vous dire ce qui se passa cette nuit-là.

— Je vais le raconter à votre place, Jim, dit sa mère. Vous devez savoir, Sir Charles, que quoique mon fils ne connût rien au sujet de ses parents, nous étions vivants tous les deux et que nous ne l’avons jamais perdu de vue. Pour ma part, je l’aurais laissé agir à son gré, aller à Londres et relever ce défi. C’est seulement hier que la nouvelle en arriva aux oreilles de son père, qui ne voulut le permettre à aucun prix. Il était dans un état d’extrême faiblesse et il ne fallait pas s’opposer à ses désirs. Il me donna l’ordre de partir aussitôt et de ramener son fils auprès de lui. Je ne savais que faire, car j’étais convaincue que Jim ne viendrait jamais à moins qu’on ne lui trouvât un remplaçant. J’allai trouver les braves gens qui l’avaient élevé. Je les mis au fait de la situation. Mistress Harrison aimait Jim, comme s’il eût été son propre fils, et son mari affectionnait le mien, de sorte qu’ils vinrent à mon aide. Que Dieu les bénisse pour leur bonté envers une épouse et une mère affligée. Harrison consentait à prendre la place de Jim, si celui-ci voulait aller retrouver son père. Alors, je me rendis en voiture à Crawley. Je découvris où était la chambre de Jim et je lui parlai par la fenêtre, car j’étais certaine que ceux qui le soutenaient ne le laisseraient point partir. Je lui dis que j’étais sa mère. Je lui dis qui était son père. Je lui dis que mon phaéton attendait et que j’étais à peu près certaine qu’il arriverait à peine assez à temps pour recevoir la dernière bénédiction de ce père qu’il n’avait jamais connu. Et cependant le jeune homme ne voulut jamais partir avant que je lui eusse affirmé qu’Harrison le remplacerait.

— Pourquoi n’a-t-il pas laissé un mot pour Belcher ?

— J’avais la tête perdue, Sir Charles. Trouver un père et une mère, un nom et un rang en quelques minutes. Il y avait de quoi bouleverser une cervelle plus forte que la mienne. Ma mère me demandait de partir avec elle et je suis parti. Le phaéton attendait, mais nous étions à peine en route, qu’un individu saisit la bride des chevaux et un couple de bandits m’assaillit. J’en assommai un avec le bout de mon fouet et il lâcha la trique dont il allait me frapper. Puis, je fouettai les chevaux, ce qui me débarrassa des autres, et je partis sain et sauf. Je ne puis m’imaginer qui ils étaient et quel motif ils pouvaient avoir de nous attaquer.

— Peut-être que Sir Lothian Hume pourrait vous l’apprendre, dit mon oncle.

Notre ennemi ne dit rien, mais ses petits yeux gris se tournèrent de notre côté avec une expression des plus menaçantes.

— Lorsque je fus venu ici, que j’eus vu mon père, je descendis…

Mon oncle l’interrompit par une exclamation d’étonnement.

— Qu’avez-vous dit, jeune homme, vous êtes venu ici, et vous avez vu votre père, ici, à la Falaise royale ?

— Oui, monsieur.

Mon oncle devint très pâle :

— Au nom du ciel, dites-nous alors où est votre père ?

Jim pour toute réponse nous fit signe de regarder derrière nous, et nous nous aperçûmes que deux hommes venaient d’entrer dans la pièce par la porte qui donnait sur l’escalier.

Je reconnus immédiatement l’un d’eux.

Cette figure qui avait l’impassibilité d’un masque, ces façons pleines de réserve, ne pouvaient appartenir qu’à Ambroise l’ancien valet de mon oncle.

Quant à l’autre, il était tout différent et offrait un aspect des plus singuliers.

Il était de haute taille, enveloppé dans une robe de chambre de nuance foncée et s’appuyait de tout son poids sur une canne.

Sa longue figure exsangue était si maigre, si blême, que par une étrange illusion on aurait pu la croire transparente.

C’est seulement sous les plis d’un linceul qu’il m’est arrivé de voir une face aussi défaite.

Sa chevelure mêlée de mèches grises, son dos courbé auraient pu le faire prendre pour un vieillard, mais la couleur noire de ses sourcils, la vivacité et l’éclat des yeux noirs qui brillaient au-dessous, suffirent pour me faire douter que ce fût réellement un vieillard qui se tenait devant nous.

Il y eut un instant de silence qu’interrompit un juron lancé avec emportement par Sir Lothian Hume.

— Par Dieu ! C’est Lord Avon ! s’écria-t-il.

— Entièrement à votre service, gentlemen, répondit l’étrange personnage en robe de chambre.