Éditions Édouard Garand (48p. 68).

XX

LES TRISTES RESTES


Trois jours s’étaient écoulés. Les Iroquois avaient repris la route de leur pays, sans chef, car l’Araignée avait mystérieusement disparu. Au village de Saint-Ignace il ne restait plus que des cendres froides et des ossements d’êtres humains.

Deux personnes s’avancèrent douloureusement au travers de ces cendres et de ces ossements. C’étaient Gaspard Remulot et Marie.

— Voilà, dit tout à coup Gaspard en montrant un crâne rôti tenant à peine à un corps carbonisé.

Tous deux pieusement s’agenouillèrent devant ces lamentables restes.

Marie pleura longtemps.

Puis, respectueusement ils ramassèrent ces ossements sacrés, les mirent dans une peau de cerf et s’en allèrent.

Et du grand apôtre des Hurons il ne resta que son sang congelé et un peu de cendres, mais cette divine semence était éternelle.

FIN.