Jean-Daniel Dumas, le héros de la Monongahéla/Conclusion

G. Duchamps, libraire-éditeur (p. 118-119).

CONCLUSION



En terminant cette rapide esquisse biographique du général Dumas, nous répéterons ce que nous disions en commençant ; c’est que, malgré le rang plutôt modeste qu’il occupa au Canada pendant les dix années qu’il y servit, il ne fut pas l’un des moindres facteurs qui aidèrent à retarder l’inévitable chute de la domination française sur ce continent d’Amérique. Inévitable, disons-nous ; en effet, avec le régime vacillant et corrompu que subissait alors la mère-patrie, un autre dénouement était impossible. Ce même régime ne venait-il pas de faire perdre à la France l’immense et riche empire des Indes ?

Ce fut la suprématie des mers qui donna à l’Angleterre le Canada et les Indes, c’est elle qui a fait de ce pays le plus puissant empire mondial qui ait jamais existé.

« Ce fut la fatuité de Louis XV et celle de la Pompadour, » dit M. Parkman dans l’introduction de Montcalm and Wolfe, « qui rendirent la conquête du Canada possible. S’ils n’eussent pas renversé la politique traditionnelle de la France envers l’Autriche, son ennemie séculaire, et s’ils ne se fussent pas plongés dans une guerre européenne inutile, toute la force du royaume eût été dès le début employée à humilier l’Angleterre et à défendre les colonies françaises. Les soldats français honteusement sacrifiés sur les champs de bataille du continent auraient pu sauver le Canada, et peut-être auraient-ils assuré les prétentions de la France sur les vastes territoires de l’Ouest. »

Francis-J. Audet.


Ottawa, ce 24 octobre 1918.