Ivanhoé (Scott - Montémont)/Chapitre 11

Ivanhoé ou le Croisé Britannique
Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, volume 12p. 127-135).


CHAPITRE XI.


    Premier outlaw. Halte là, monsieur ; jetez-nous ce que vous avez sur vous, si vous ne voulez pas que nous vous le prenions de force.
    Speed. Monsieur, nous sommes perdus ! ce sont les scélérats que tous les voyageurs craignent tant.
    Valentin. Mes amis…
    Premier outlaw. Nous ne sommes point vos amis monsieur, nous sommes vos ennemis.
    Deuxième outlaw. Paix ! écoutons-le.
    Troisième outlaw. Oui, par ma barbe, nous l’écouterons, car c’est un homme comme il faut.

Shakspeare, Les deux Gentilshommes de Venise.


Gurth n’était pas encore à la fin de ses aventures nocturnes. En effet, il commença à s’en douter lorsqu’après avoir passé une ou deux maisons écartées hors de l’enceinte du village ou de la ville d’Ashby, il se trouva dans un chemin creux, entre deux monticules couverts de noisetiers et de houx, tandis que çà et là quelques chênes rabougris étendaient leurs branches sur une route raboteuse et pleine d’ornières profondes qu’y avaient faites récemment les voitures employées au transport des matériaux de tout genre nécessaires à la construction des galeries du tournoi ; et l’obscurité du lieu était encore rendue plus grande par le feuillage et les rameaux des arbres qui interceptaient le peu de clarté que la lune aurait pu y verser dans une belle nuit d’été. On entendait encore le bruit lointain des amusements qui avaient lieu dans la ville, mêlés de temps en temps aux bruyants éclats de rire, ou interrompus par des acclamations, ou bien par les sauvages accords d’une musique éloignée. Tout cela, rappelant l’état de confusion de la ville, où affluaient de nobles guerriers, avec leurs suites dissolues, causait une sorte de malaise au gardeur de pourceaux.

« La Juive avait raison, se dit-il à lui-même : par le ciel et par saint Dunstan, je voudrais être arrivé sain et sauf au terme de mon voyage avec le trésor que je porte. Il y a ici un tel nombre, je n’ose pas dire de voleurs errants, mais de chevaliers et d’écuyers errants, de moines et de ménestrels errants, de jongleurs et de bouffons errants, qu’un homme avec un seul marc d’argent sur lui serait en danger ; à plus forte raison un pauvre gardeur de pourceaux avec une bourse pleine de sequins. Je voudrais bien être sorti de l’ombrage de ces maudits buissons, afin que je pusse au moins apercevoir les clercs de saint Nicolas avant qu’ils ne me tombassent sur les épaules. »

Gurth hâta donc si marche pour gagner le champ ouvert auquel aboutissait le sentier mais il ne fut point assez heureux pour accomplir son souhait. Au moment même où il avait atteint l’extrémité supérieure de l’avenue, endroit dans lequel le taillis était le plus épais, quatre hommes s’élancent sur lui, comme il l’avait appréhendé, deux de chaque côté de la route, et le saisissent tellement à l’improviste, que toute résistance même praticable eût été trop tardive.

« Remettez votre course, dit l’un, nous sommes les libérateurs du bien public, et nous débarrassons le voyageur du fardeau qui le gêne.

— Vous ne me débarrasseriez pas si aisément du mien, » murmura le porcher, dont sûrement l’honnêteté ne pouvait se prêter au choc d’une violence inopinée, « si je pouvais seulement donner deux ou trois coups pour le défendre.

« Nous allons voir cela dans un instant, » répondit le voleur ; et en parlant à ses compagnons, il ajouta : « Emmenez ce coquin ; je verrai s’il veut avoir la tête rompue et la bourse coupée ; on lui tirera de cette manière du sang de deux veines à la fois. «

À cet ordre le porcher fut entraîné assez rudement sur la hauteur, au côté gauche du chemin, et il se trouva bientôt dans un bouquet de bois isolé, entre le sentier et la plaine. Il fut obligé de suivre ses grossiers conducteurs dans le plus épais du taillis, où, sans qu’il s’y attendît, ils s’arrêtèrent au milieu d’une clairière sur laquelle les rayons de la lune tombaient assez librement, vu le manque de rameaux et de feuillage qui pussent en intercepter la chute. Ici les ravisseurs furent joints par deux autres apparemment de la même bande. Ils portaient de courtes épées à leur côté, et des bâtons noueux à la main ; et Gurth alors put remarquer que les six brigands avaient des masques de façon à ne laisser aucun doute sur la nature de leurs occupations, si même leurs premiers procédés ne l’avaient déjà confirmé dans cette idée.

« Combien as-tu d’argent, rustaud ? lui dit un des voleurs.

— Trente sequins m’appartiennent, répondit Gurth avec humeur.

— Mensonge ! mensonge ! s’écrièrent les voleurs. Un Saxon aurait trente sequins, et reviendrait d’Ashby sans être ivre ! confiscation irrémédiable et incontestable de tout ce qu’il a sur lui !

— Je les gardais pour racheter ma liberté, dit Gurth.

— Tu es un âne, reprit l’un des voleurs, trois quarts de double ale t’eussent rendu aussi libre que ton maître, et plus libre même, fût-il un Saxon comme toi.

— C’est une triste vérité, reprit Gurth ; mais si trente sequins pouvaient me délivrer de vos mains, déliez les miennes, et je vous compterai cette somme.

— Halte, cria l’un des voleurs qui semblait exercer quelque autorité sur les autres : le sac que tu portes, autant que je puis en juger à travers ton manteau, renferme plus d’argent que tu n’en déclares.

— C’est un bien du bon chevalier mon maître, et duquel assurément je n’eusse pas dit un mot, si vous vous fussiez contentés d’opérer sur ce qui m’appartient, répondit Gurth.

— Tu es un honnête garçon, ma foi, reprit le voleur ; et nous ne sommes pas tellement dévoués au culte de saint Nicolas, que tu ne puisses sauver tes trente sequins, si tu veux être franc avec nous. En attendant, mets à terre ton fardeau ; » et en parlant ainsi il ôta à Gurth le large sac de cuir qui lui servait de ceinture, et dans lequel était la bourse donnée par Rébecca, ainsi que le reste des sequins, puis il continua son interrogatoire.

« Qui est ton maître ?

— Le chevalier déshérité, dit Gurth, — dont la bonne lance ; reprit le voleur, a remporté le prix du tournoi aujourd’hui ? Quel est son nom et son lignage ?

— Son bon plaisir est qu’on l’ignore, et ce n’est pas de moi assurément que vous l’apprendrez.

— Et toi-même, ton nom et ton lignage ?

— Vous le dire, serait révéler celui de mon maître.

— Tu es un discret serviteur, répliqua le brigand, mais inutilement. De quelle manière cet or est-il échu à ton maître ? est-ce par héritage, ou par quel autre moyen se l’est-il procuré ?

— Par sa bonne lance, répondit Gurth ; ce sac renferme la rançon de quatre bons coursiers et de quatre bonnes armures.

— Et combien y a-t-il de sequins ?

— Deux cents sequins.

— Deux cents sequins seulement, répliqua le bandit ; ton maître a traité généreusement les vaincus, et il a mis à bon marché leur rançon. Désigne-nous ceux qui l’ont payé. » Gurth le fit.

« Mais l’armure et le cheval du templier Brian de Bois-Guilbert, à quelle somme ont-ils été taxés ? Tu vois que tu ne peux me tromper, dit le chef des voleurs. — Mon maître, répondit Gurth, ne prendra rien du templier, il en veut à son sang ; ils sont tous deux engagés dans un défi à mort, et ils ne peuvent avoir ensemble aucun rapport de courtoisie.

— À merveille, reprit le voleur, qui fit une pause à ce mot. Et que faisais-tu à Ashby avec une pareille somme confiée à ta garde ?

— Je venais rendre à Isaac, le juif d’York, le prix d’une armure qu’il avait prêtée à mon maître pour le tournoi.

— Et combien as-tu payé à Isaac ? Il me semble, à en juger par le poids, qu’il y avait bien encore deux cents sequins dans le sac.

— J’ai payé à Isaac quatre-vingts sequins, et il m’en a restitué cent.

— Comment ! quoi ! s’écrièrent les voleurs tous ensemble, oses-tu te moquer de nous par des mensonges aussi grossiers !

— Ce que je vous dis est aussi vrai qu’il l’est que la lune nous éclaire. Vous trouverez juste la somme dans une bourse de soie séparée du reste de l’argent.

— Songe, homme, lui dit le capitaine, que tu parles d’un juif, d’un être aussi incapable de rendre l’or qu’il a une fois reçu, que les sables du désert le sont de rendre la coupe d’eau que le voyageur y a versée.

— Il n’est pas plus de pitié chez les juifs, dit un autre des bandits, que chez un officier du shériff à qui on n’a pas graissé la patte.

— C’est cependant comme je le dis, reprit Gurth.

— Qu’on allume vite une torche, dit le capitaine, je veux examiner cette bourse, et m’assurer s’il est constaté, comme le dit ce vaurien, que la générosité du juif est un peu moins miraculeuse que le torrent qui soulagea ses ancêtres dans le désert. »

Une torche fut allumée, et le chef procéda à l’examen de la bourse. Ses compagnons se groupèrent autour de lui, et même les deux voleurs qui tenaient le prisonnier avaient lâché les nœuds qui lui serraient les bras, afin de mieux voir le résultat de l’opération. Profitant de leur négligence, Gurth, par un soudain élan, se délivra de leur garde, et leur eût échappé s’il n’avait point résolu de conserver l’argent de son maître. Laisser ce trésor ne pouvait être son intention. Il arracha des mains d’un de ses gardiens un bâton noueux, en frappa le capitaine, qui ne s’attendait guère à une pareille attaque, et il fut près de ressaisir le sac et le trésor. Mais les voleurs furent trop lestes pour lui, et ils s’assurèrent derechef du sac et du porcher.

« Faquin ! dit le capitaine en se relevant, tu m’as brise la tête, et avec d’autres que nous tu paierais cher ton insolence. Dans un moment tu apprendras ta destinée. Parlons d’abord du maître. Les affaires du chevalier doivent passer avant celles de l’écuyer, suivant l’usage et les lois de la chevalerie. En attendant, ne bouge pas, car si tu essaies le moindre mouvement, tu recevras de quoi rester tranquille pour la vie. Camarades, ajouta-t-il en s’adressant à sa bande, cette bourse est brodée de caractères hébraïques, et je crois à la véracité du yeoman. Le chevalier errant doit être par nous exempté de tout péage ; il est trop des nôtres pour que nous le rançonnions : les chiens ne s’attaquent pas aux chiens tant qu’il y a des loups et des renards en abondance.

— Il est des nôtres, dites-vous ? s’écria un des voleurs ; je voudrais bien savoir comment cela peut-être.

— Comment ! imbécile que tu es, répondit le capitaine ; n’est-il pas pauvre et déshérité comme nous ? ne tire-t-il pas, comme nous, sa subsistance à la pointe de son épée ? n’a-t-il pas vaincu Front-de-Bœuf et Malvoisin, comme nous le ferions si nous le pouvions ? N’est-il pas ennemi à la vie et à la mort de Brian de Bois-Guilbert, que nous avons tant sujet de redouter ? Autrement, voudrais-tu que nous montrassions moins de conscience qu’un mécréant, un vilain juif ?

— Non, mais ce serait une honte, murmura un autre bandit ; et cependant lorsque je servais dans la bande du vieux Gandelyn, de tels scrupules ne nous saisissaient point. Cet insolent rustaud, je le demande, s’en ira-t-il sans une égratignure ?

— Non, si tu peux le fustiger, reprit le chef.

— Ici, coquin, ajouta-t-il en s’adressant à Gurth ; sais-tu faire usage du bâton, et le manier aussi bien que tu l’as si vite escamoté ?

— Je crois, dit Gurth, que vous pouvez répondre vous-même à cette question.

— Oui, par ma foi, tu m’en as asséné un coup vigoureux, dit le capitaine ; tâche d’en donner un pareil à ce gaillard, et tu seras affranchi de toute rançon ; et si même tu ne réussis pas, tu t’es montré si fidèle à ton maître, que je me croirai sur mon honneur obligé de payer pour toi. Prends ton bâton, Miller[1], ajouta-t-il, et conserve ta tête ; et vous autres, lâchez ce drôle, et donnez-lui un bâton : il fait assez clair pour une telle joute. »

Les deux champions, pareillement armés de bâtons de même longueur et de même force, prirent position dans le centre de la clairière, afin de combattre plus à leur aise, à la clarté de la lune ; les voleurs faisaient cercle autour d’eux en pouffant de rire, et en criant à leur camarade : « Allons, Miller, prends garde de n’être pas forcé d’acquitter toi-même le péage. » Le meunier, de son côté, saisissant son bâton par le milieu, et le faisant tourner autour de sa tête à la manière de ce que les Français appellent le moulinet[2], s’écria fièrement : « Avance, faquin, si tu l’oses, tu vas sentir la force du poing d’un meunier.

— Si tu es un meunier, répondit Gurth avec sang-froid, en jouant du bâton sur sa tête comme venait de le faire son antagoniste, tu es doublement voleur, et en homme je te défie. »

À ces mots les deux champions s’attaquèrent bravement, et pendant quelques minutes ils déployèrent une grande égalité de force, de courage et d’adresse, portant et parant chacun des coups terribles, avec la plus rapide dextérité, tandis que par le claquement continu de leurs bâtons, on aurait pu, à une certaine distance, supposer qu’il y avait au moins six combattants de chaque côté. Des luttes moins acharnées et moins dangereuses ont été décrites en beaux vers héroïques ; mais celle de Gurth et du meunier restera privée de cet honneur, faute d’un poète inspiré qui rende hommage à de tels adversaires. Toutefois, bien que le combat du bâton à deux bouts ne soit plus pratiqué, nous ferons de notre mieux pour célébrer en prose ces deux hardis champions.

Ils luttèrent pendant assez long-temps avec un succès balancé. Pourtant le meunier commença à perdre patience en se trouvant en face d’un si vaillant lutteur, et en voyant ses compagnons se moquer de lui, comme il arrive en de telles occasions. Cette impatience était funeste à celui qui la manifestait dans ce noble jeu du gourdin, lequel exige beaucoup de sang-froid, et elle donna à Gurth, doué d’un caractère très ferme et très déterminé, un énorme avantage dont il sut profiter. Le meunier pressait son antagoniste avec une extrême furie, déchargeant des coups de bâton des deux bouts alternativement, et s’efforçant d’approcher à distance de moitié de la longueur de son arme, tandis que le porcher repoussait l’attaque, en tenant ses mains à une verge plus bas, se couvrant lui-même en brandissant son bâton avec une grande célérité, de manière à protéger sa tête et son corps. Il conservait ainsi la défensive, agissant de l’œil, du pied et de la main si à propos, qu’en voyant son adversaire manquer de respiration par la fatigue, il porta de la main gauche un coup de l’instrument à la tête. Pendant que le meunier voulut le parer, il précipita sa main droite à gauche, et d’un coup violent il atteignit au côté gauche de la tête son adversaire, dont le corps à l’instant mesura de toute sa longueur la verte pelouse.

« Très bien ! exploit digne d’un archer, » s’écrièrent les voleurs. « Parfaitement combattu, et vive à jamais la vieille Angleterre ! Le Saxon a tout à la fois sauvé et sa bourse et sa peau, et le meunier a rencontré son maître.

— Tu peux continuer ta route, mon ami, déclara le capitaine en s’adressant à Gurth, et en confirmant l’assentiment général des spectateurs ; je te ferai accompagner par deux de mes gens jusqu’en vue du pavillon de ton maître, afin de le mettre à l’abri des rencontres de ces voyageurs de nuit qui pourraient avoir des consciences moins scrupuleuses que les nôtres, car il n’en manque point aux aguets dans une nuit comme celle-ci. Prends garde cependant, ajouta-t-il avec sévérité, souviens-toi que tu as refusé de nous dire ton nom ; ne cherche pas à découvrir les nôtres, et à savoir qui nous sommes ; car si tu poussais trop loin tes investigations, tu n’en serais plus quitte à si bon marché. »

Gurth remercia le capitaine de sa courtoisie, et lui promit de suivre son avis. Deux des outlaws, armés de leurs bâtons, lui dirent alors de les suivre de près, et ils traversèrent ensemble la forêt, en prenant un petit sentier qui passait dans d’épaisses broussailles et à travers un terrain inégal. Sur la lisière du bois, deux hommes parlèrent à ses guides, et ils en reçurent à l’oreille une réponse qui permit de continuer la marche sans être inquiétés. Cette circonstance fit voir à Gurth que la bande était nombreuse, et qu’elle avait des gardes régulières autour du lieu du rendez-vous.

En arrivant sur la bruyère, Gurth n’aurait pu retrouver son chemin ; mais les voleurs le conduisirent en droite ligne jusqu’au sommet d’un monticule d’où, au clair de la lune, il put voir, s’étendant sous ses regards, les palissades du tournoi, les pavillons aux extrémités, avec les panonceaux qui les ornaient, et sur lesquels le disque argenté de l’astre des nuits réfléchissait de pâles lueurs. Il entendait même le chant par lequel les sentinelles trompaient les heures tardives de leurs factions nocturnes. Ici les deux voleurs s’arrêtèrent. « Nous n’irons pas plus loin avec vous, dirent-ils à Gurth ; il y aurait de notre part imprudence à le tenter. Rappelez-vous l’avertissement que vous avez reçu ; gardez le secret sur ce qui vous est survenu cette nuit, et vous n’aurez pas sujet de vous en repentir ; mais si vous négligiez ce que nous venons de vous recommander, la tour de Londres ne vous protégerait pas contre notre vengeance.

— Bonne nuit, messieurs, dit Gurth, je me rappellerai vos ordres ; mais je crois qu’il n’y a aucun mal à vous souhaiter un plus sûr et plus honnête métier que le vôtre. » À ces mots ils se séparèrent, les outlaws retournant vers le lieu d’où ils étaient venus, et Gurth continuant sa marche vers la tente de son maître, auquel, nonobstant l’injonction qu’il avait reçue, il rendit compte fidèlement de toutes ses aventures nocturnes. Le chevalier déshérité fut rempli d’étonnement, non moins en apprenant la générosité de Rébecca, dont cependant il résolut de ne point profiter, qu’en ayant connaissance de celle des voleurs, au métier desquels une semblable vertu paraît si étrangère. Le cours de ses réflexions sur des événements aussi singuliers fut néanmoins interrompu par la nécessité de goûter quelque repos que réclamaient les fatigues du jour précédent, et le besoin de se préparer au combat du lendemain. Il se mit donc sur une superbe couche dont sa tente était pourvue, et le fidèle porcher s’étendit sur une peau d’ours qui formait une sorte de tapis à l’entrée du pavillon, de manière que personne n’eût pu s’y introduire sans l’éveiller.



  1. Mot qui veut dire meunier, sens dans lequel il sera tout à l’heure employé. a. m.
  2. Les paysans de Normandie se servent encore de leurs bâtons dans leurs querelles ou leurs jeux, en faisant le moulinet. a. m.