Identification anthropométrique, instructions signalétiques/62

TROISIÈME PARTIE

RELEVÉ DES MARQUES PARTICULIÈRES

Notions préliminaires.

Définition des faces anatomiques.

1. — L’obligation de décrire et de localiser les particularités d’une façon à la fois courte et rigoureuse, nécessite l’emploi de quelques termes empruntés à l’anatomie. Le lecteur les apprendra au fur et à mesure des besoins. Mais force nous est, dès maintenant, de faire connaître ce qu’il faut entendre par les mots plan ou face, qui sont la base de toute description et dont nous aurons à nous servir immédiatement.

2. — Quelle que soit la partie du corps humain que l’on considère, on peut y distinguer quatre faces (ou côtés) : une antérieure, une postérieure et deux latérales.

Pour le tronc, par exemple, la face antérieure sera représentée par le devant de la poitrine ; la face postérieure, par toute la région du dos et les faces latérales par les flancs droit et gauche (Pl. 61).

3. — Pour les membres, les faces latérales se distinguent en face interne et face externe, suivant qu’elles sont tournées ou non vers l’individu.

4. — On suppose que le sujet à examiner observe une position analogue à celle du « soldat sans arme », les bras tombant le long du corps, le petit doigt sur la couture du pantalon et la paume de la main complètement tournée en avant[1], c’est-à-dire dans un plan parallèle à celui de la figure et de la poitrine (Pl. 62).

5. — Dans cette position le pli du coude (vulgo la saignée), la paume de la main et le côté des doigts opposé aux ongles sont compris dans la face antérieure (Pl. 63), tandis que le coude, le dos de la main et des doigts, ainsi que les ongles, appartiennent à la face postérieure (Pl. 64).

6. — La face interne s’étend de l’aisselle au petit doigt, et l’externe de l’épaule au pouce.

Les laces de chaque doigt sont désignées d’après le même principe, suivant qu’elles sont tournées ou non vers l’individu (Pl. 65 et 67).

7. — Ainsi pour l’index, par exemple, la face qui, dans la position du soldat sans armes décrite ci-dessus, regarde en avant, est dite face antérieure de l’index ; celle qui lui est opposée, face postérieure ; tandis que le bord qui touche au pouce est dit face externe de l’index et celui qui touche au médius, face interne de l’index. De même le côté du pouce qui touche à l’index est qualifié de face interne du pouce et le côté opposé, de face externe du pouce.

8. — Une cicatrice, un signe, est-il précisément situé entre deux faces, on exprime cette mitoyenneté en réunissant les deux termes par un tiret ; interne-antérieur, antérieur-externe, externe-postérieur, etc. (Voir à ce point de vue, Pl. 67, les espaces pointillés a, b, c, d.)

9. — Dans la pratique on supprime pour plus de rapidité le mot face. Exemple : index gauche externe, en place de index gauche face externe.

10. — Il faut remarquer que, grâce à l’emploi des mots externe et interne, les termes de la description sont identiquement les mêmes, qu’il s’agisse de la main droite ou de la main gauche. Ces expressions ont en outre l’avantage d’éviter la répétition et la juxtaposition des mots droit et gauche dans les formules telles que : face gauche du médius droit, face droite de l’auriculaire droit, etc.

11. — Par analogie et dans le même but, on se sert souvent des mots avant et arrière. Exemple : point cicatriciel à 8 centimètres arrière (ou avant) teton gauche.

12. — En ce qui regarde la main et l’avant-bras, la distinction des faces est rendue notablement plus difficile par l’aisance avec laquelle ces parties tournent sur elles-mêmes dans le sens de leur grand axe.

13. — Que le sujet à examiner porte ses mains en avant, comme il est indispensable qu’il fasse pour faciliter les investigations de l’observateur, et c’est presque toujours le dos de la main qui se présentera antérieurement, tandis que les faces externes (qui sont celles regardant le pouce) seront tournées intérieurement.

14. — L’observateur, pour se débrouiller dans la désignation des faces du membre supérieur, aura recours à la formule mnémonique suivante : « Pour le dos de la main, les faces se retournent ». Ces mots répétés à lui-même toutes les fois qu’il aura à localiser un signe situé sur le dos de la main ou de l’avant-bras, lui rappelleront qu’en pareil cas tout ce qui paraît interne doit être dicté externe, tout ce qui paraît antérieur doit être dicté postérieur et inversement (voir Pl. 63 et 64).

15. — Chaque marque, ou signe particulier, doit être analysée sous le rapport[2] :

Chapitre I
(description)
a) de sa nature (ou désignation) ;
b) de sa forme (et, en certains cas, du sens où elle se présente) ;
c) de ses dimensions ;
d) de sa direction (ou inclinaison) générale ;
Chapitre II
(localisation)
de sa situation exprimée au moyen de : e) prépositions locatives ;
f) un ou deux repères ou parties du corps ;
g) l’indication de la face (quand il s’agit de l’un des deux membres supérieurs).

  1. La position anatomique diffère de celle du soldat sans arme en ce que la paume de la main est ici tournée complètement en avant et non un peu comme dans la position plus naturelle prescrite par les règlements militaires. — Autre but, autres voies.

    Remarquons également que la théorie militaire emploie les mots tournée en dehors, là où, au point de vue anatomique, on devrait dire tournée en avant.

  2. Les lettres de a à g, qui ordonnent ici la suite de ces paragraphes, renvoient aux colonnes du grand tableau synoptique, hors texte, relatif aux marques particulières.