Identification anthropométrique, instructions signalétiques/37

SECTION C

Description de l’oreille

46. — L’oreille, grâce aux multiples vallons et collines qui la sillonnent, est le facteur d’identification le plus important du visage humain.

47. — Il est, en effet, presque impossible de rencontrer deux oreilles qui soient identiques dans toutes leurs parties, et quelques-unes des variations de forme que présente cet organe paraissent subsister sans modification depuis la naissance jusqu’à la mort.

Et pourtant, à cause principalement de son immobilité, qui l’empêche de participer aux jeux de physionomie, aucune partie de la face n’attire moins les regards ; notre œil a aussi peu l’habitude de l’observer que notre langue de la décrire.

Le formulaire descriptif de l’oreille que nous allons donner est suivi depuis plusieurs années au Dépôt de la Préfecture de police ; mais il ne faut pas se dissimuler que sa mise en pratique requiert un certain temps (cinq minutes environ par sujet).

48. — Aussi n’est-il recommandé dans son intégralité que pour les signalements des sujets, et particulièrement des jeunes gens de moins de vingt-et-un ans, qui, étant soupçonnés de cacher leur véritable identité, feraient l’objet, sans photographie à l’appui, d’une demande de vérification spéciale dans la collection centrale de Paris, qui est la seule ville où la description complète de l’oreille des détenus soit toujours relevée. Ces cas mis à part, les gardiens-chefs sont autorisés à ne signaler que les formes nettement extrêmes, qu’en raison de leur aspect exceptionnel on qualifie d’anomalies.

49. — D’où deux parties dans ce chapitre : dans la première on analysera, dans tous les détails, les éléments composants de l’oreille externe et on en indiquera le vocabulaire descriptif correspondant ; puis, dans la seconde (page 77) on reviendra sur les principaux caractères, en ne s’attachant qu’aux formes qui doivent être signalées en tout état de cause.

50. — Ces deux parties demandent à être étudiées l'une après l’autre, en commençant par la première ; mais la seconde, celle des anomalies, est la seule qu’un anthropomètre ait besoin de connaître par cœur, au pied levé, tandis qu’il fera sagement, dans les commencements, pour les cas plus rares où il aurait à signaler l’oreille au complet, de ne le faire que le volume à la main, en en relisant les prescriptions, paragraphe par paragraphe, au fur et à mesure de leur application, ou plus tard, quand il sera devenu plus expert, en s’aidant du tableau récapitulatif de la page 79.